Diégèse




lundi 4 juillet 2016



2016
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#Péguy-Pasolini - les textes de Diégèse 2016 -










Aujourd'hui, un tel choix est essentiel, mais il n'est pas « tout. » En effet, comme Moravia lui-même l'observe, ce choix n'est pas jugé en lui-même, mais par ses résultats théoriques et pratiques (le changement du monde). Comment se fait-il que certains choix justes — par exemple un marxisme merveilleusement orthodoxe — donnent des résultats aussi affreusement défectueux ? J'exhorte Moravia à penser à Staline. Personnellement, je n'ai aucun doute : les « crimes » de Staline sont le résultat du rapport entre le choix politique (le bolchevisme) et la culture antérieure de Staline (à savoir ce que Moravia appelle, avec mépris, le pré-moral et le pré-idéologique). Du reste, il n'est pas besoin de recourir à Staline, à son choix juste et à son fonds culturel paysan, clérical et barbare. Les exemples sont innombrables. Moi-même, par exemple, si l'on en croit Maurizio Ferrara (qui, en me rappelant avec sévérité dans l'Unita que le choix a une valeur essentielle et définitive, m'adresse la même critique que Moravia), j'ai fait un choix juste, mais je l'ai mal appliqué ; c'est, semble-t-il, à mon irrationalisme culturel, autrement dit à la culture antérieure au sein de laquelle j'ai été formé.

S'agissant encore de la définition du mot « culture », et, maintenant, de la troisième entrée du dictionnaire de l'Académie relative à la culture des groupes, il est indiqué que la culture, dans cette troisième acception, est : (l') ensemble des acquis littéraires, artistiques, artisanaux, techniques, scientifiques, des mœurs, des lois, des institutions, des coutumes, des traditions, des modes de pensée et de vie, des comportements et usages de toute nature, des rites, des mythes et des croyances qui constituent le patrimoine collectif et la personnalité d'un pays, d'un peuple ou d'un groupe de peuples, d'une nation. Le terme qui retient mon attention dans cette définition est le terme « personnalité. » Un commentateur du temps, journaliste ou personnel politique, aurait certainement ici utilisé le terme « identité » plutôt que le terme « personnalité. » Dans l'écart sémantique entre « personnalité » et « identité, » écart qui n'est pas de l'ordre de la nuance, se situe justement ce qui relèverait du culturel. « Personnalité »... Emmanuel Mounier et le personnalisme opposent la personne à l'individu.De la même façon, « identité » ne renvoie pas à la personne mais à l'individu, cet « individu » des rapports de police, qui peut être délinquant et justiciable, mais jamais une personne. « Personnalité » n'est pas « identité. » On peut même penser que les deux termes s'opposent. Dans « personnalité », il y a la permanence de la personne, prise dans le mouvement de la vie, dans cet « effort » dont on a vu qu'il est consubstantiel à la culture de soi. Alors que dans « identité », il y a ce qui est figé dans l'individu. Il y a tout ce qu'il peut y avoir d'assigné par autrui et par la société en tout être, tout ce qui n'est pas choisi. La personnalité est toujours en devenir alors que l'identité est déjà donnée. La personnalité ne peut être que vivante quand l'identité subsiste après la mort. Car, l'identité, c'est déjà la mort. En cela, l'identité ne relève pas de la culture. Sur les livrets de famille, à côté de la date et du lieu de naissance, figure, déjà prête, la place de la date et du lieu du décès.
Enrichissement de l’ « essai » sur la révolution anthropologique en Italie - Pier Paolo Pasolini
Écrits corsaires

Péguy-Pasolini #13 - Diégèse 2016










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