Diégèse | |||||||||
mardi 19 juillet 2016 | 2016 | ||||||||
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On trouverait encore des gens qui feraient tout un travail sur Bernard-Lazare symboliste et jeune poète ou ami des symbolistes ou ennemi des symbolistes. On ne sait plus. Et dans l'affaire Dreyfus même je ne serais pas surpris que l'État-Major dreyfusiste, l'entourage de Dreyfus, la famille de Dreyfus et Dreyfus lui-même aient toujours considéré Bernard-Lazare comme un agent, que l'on payait, comme une sorte de conseil juridique, ou judiciaire, non pas seulement dans les matières juridiques, comme un faiseur de mémoires, salarié, comme un publiciste, comme un pamphlétaire, à gages, comme un polémiste et un polémiqueur, comme un journaliste sans journal, comme un avocat officieux, honoré, comme un officieux, comme un avocat non plaidant. Comme un faiseur, comme un établisseur de mémoires et dossiers, comme une sorte d'avocat consultant en matières juridiques et surtout en matières politiques, enfin comme un folliculaire. Comme un écrivain professionnel. Par conséquent comme un homme que l'on méprise. Comme un homme qui travaillait, qui écrivait sur un thème. Qu'on lui donnait, qu'on lui avait donné. Comme un homme qui gagnait sa vie, qui gagnait ce qu'il pouvait, qui gagnait ce qu'il gagnait. Par conséquent comme un homme que l'on méprise. Comme un homme à la suite. Peut-être comme un agent d'exécution. Israël1 passe à côté du Juste, et le méprise. Israël passe à côté du Prophète, le suit, et ne le voit pas. La méconnaissance des prophètes par Israël et pourtant la conduite d'Israël par les prophètes, c'est toute l'histoire d'Israël. | Et,
après le fracas, le brouhaha des médias déchaînés et du
personnel politique couinard et désorienté, peu d'images, de rares
propos,
parviennent à recouvrir l'indécence brutale de la scène publique,
l'indécence de ceux qui diffusent des photographies de jouets d'enfants
ensanglantés. Le moteur
principal de l'industrie des médias, l'émotion à tout prix, à n'importe
quel prix, est emballé. Heureusement, il y a, par exemple, la
voix sage et informée de Gilles Kepel, et puis il y a ceux qui croient
dire quelque chose et qui n'ajoutent que du bruit au bruit. Il y a ceux
qui voudraient distinguer, par exemple, l'islam politique de l'islam
culturel. C'est évidemment une ânerie, car il n'est pas nécessaire
d'être
spécialiste de ces questions pour comprendre que l'islam est
politique parce que l'islam est culturel et que le judaïsme aussi, et
que le catholicisme français l'est aussi et que ce dernier l'a même été
pour des
causes justes avant de sombrer massivement dans la réaction, à quelques
voix près, évidemment. Soit, l'attentat de Nice relève de la question
culturelle, mais il
faut alors s'interroger sérieusement et avec gravité sur les éléments
culturels qui ont huilé les mécanismes du psychisme à l'évidence malade
du tueur. Les quelques éléments qui sont apparus par l'enquête
montrent que l'islam y joue un rôle somme toute secondaire. Le
premier facteur
d'influence du tueur, c'est la pornographie et une curiosité morbide
pour la violence, violence qui fait d'ailleurs partie de l'univers de
la pornographie. Ce qui a nourri cette perversion, alimentant ainsi le
conflit psychique du tueur jusqu'au passage à l'acte, ce sont des
outils technologiques et des offres de service qui sont utilisés
quotidiennement par des millions de personnes qui ne tueront cependant
jamais personne. Il serait tout aussi faux de dire que l'islam
n'a joué aucun rôle. L'islam a entretenu le conflit psychique,
notamment par ce qu'il contient de préceptes moraux et d'interdits de
toute sorte, comme toutes les religions du Livre, comme le péché et la
damnation dans le catholicisme entretiennent le conflit psychique des
prêtres pédophiles. Enfin, des sites internet, peut-être quelques
personnes adeptes d'une dérive sectaire de l'islam ont fourni une
solution radicale à cet homme pour se sortir de la camisole morale dans
laquelle il était enfermé en dehors de ses crises maniaques : un rachat
instantané par un crime de masse. Ce homme qui n'a pas été entraîné
dans un camp au Yémen ou en Syrie s'est procuré facilement des armes
tout aussi facilement fournies par le trafic qui sévit dans cette ville
frontalière - comme il sévit partout - et sa maladie mentale
a fait le
reste. Ainsi, qualifier un terroriste de « déséquilibré » n'est pas lui trouver des excuses, encore moins minimiser son acte. Notre société ne saurait donc plus reconnaître qu'il faut être fou pour tuer des enfants ? |
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Charles Péguy - Notre Jeunesse - | culture versus culture - Péguy-Pasolini #13 - Diégèse 2016 | ||||||||
1. Il convient ici de rappeler que Péguy écrit Notre jeunesse en 1910, avant de mourir dans les premiers combats de 1914. Il a été l'un des premiers défenseurs de Dreyfus, et Notre jeunesse, pamphlet politique qui oppose la mystique à la politique se fonde sur le souvenir des luttes pour Dreyfus. Il ne faudrait donc pas lire le texte de Péguy à la lumière des événements qui se sont déroulés lors de la montée du fascisme et du nazisme et de l'antisémitisme des années 1930, de la shoah et de la création de l'État hébreu. Ce serait évidemment un contresens. | |||||||||
19 juillet |
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