Dans ces
confessions d'un dreyfusiste qui feront une
part importante de nos Confessions générales, il y aura, je l'ai
promis, de nombreux cahiers qui s'intituleront Mémoires d'un âne ou
peut-être, plus platement, mémoires d'un imbécile. Il n'y en aura aucun
qui s'intitulera mémoires d'un lâche, ou d'un pleutre (nous laisserons
ceux-ci à faire à M. Jaurès et ils ne seront certainement pas mal
faits). (Il est si bon maquignon.) Il n'y en aura aucun qui
s'intitulera cahiers,
mémoires d'un faible ; d'un repentant. Il n'y en aura aucun qui
s'intitulera mémoires d'un homme politique. Ils seront tous, dans le
fond, les mémoires d'un homme mystique. |
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Est-ce
que c'est le grand-âge
d'Edgar Morin qui lui donne cette impression que
quelque chose de meilleur pourrait arriver ? Constatons tout
d'abord
qu'il n'a jamais été aussi facile de connecter les unes aux autres les
initiatives, les opinions, les envies... Le succès d'une organisation
terroriste et mafieuse comme celle de l'État islamique n'aurait pas été
possible sans l'internet généralisé. Si le mal peut se mettre en
réseau, pourquoi le bien ne le pourrait-il pas ? Et que l'on ne se
choque pas à l'évocation du bien ! C'est un terme utile pour commencer
à distinguer ce qui construit de ce qui détruit, de ce qui détruit en
détruisant de ce qui détruit en construisant, de ce qui, construisant
construit. C'est une bonne boussole, cette vieille affaire du bien.
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