Diégèse




dimanche 27 mars 2016



2016
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#Péguy-Pasolini - les textes de Diégèse 2016 -










Néanmoins, il y a eu, et il y a en Italie un nouveau fascisme qui fonde son pouvoir propre sur la promesse de « confort et bien-être » — et c'est bien celui que Marco Pannella appelle avec un peu d'imagination, mais justement, le nouveau régime. Donc, bien que ce régime ait fondé son pouvoir sur des principes essentiellement opposés à ceux du fascisme classique (en renonçant ces dernières années, à la contribution d'une Église réduite à n'être plus qu'un fantôme d'elle-même), on peut encore très justement le qualifier de fasciste. Pourquoi ? Avant tout parce que l'organisation de l'État, à savoir le sous-État, est demeurée pratiquement la même ; et plus, à travers, par exemple, l'intervention de la Mafia la gravité des formes de sous-gouvernement a beaucoup augmenté. Ce fardeau archaïque que le nouveau régime — si moderne, si dépourvu de préjugés, si cynique et si habile — traîne derrière lui, car il est incapable de s'en libérer, rend parfaitement logique et historique la présence d'hommes de pouvoir comme, par exemple, Fanfani. En lui, l'ancien (légalitarisme, cléricalisme et combine) peut cohabiter pacifiquement avec le nouveau (production du superflu, hédonisme, développement cynique et aveugle), parce qu'une telle cohabitation est une donnée objective de la nation italienne.
Mais l'article du célèbre magazine féminin - ou supposé tel - n'explique pas pourquoi le Cardinal Barbarin a ajouté l'inceste dans le fantasme orgiaque qui semble l'avoir submergé. Un couple, à trois, à quatre, papa... C'est logiquement incohérent ou forcément très pervers.
Mais, c'est certainement un autre épisode de la reconnaissance des familles qui s'est ici réactivé dans la mémoire du Cardinal. On se souviendra avec lui, qu'en 1998, lors des débats sur le Pacte Civil de Solidarité, le PACS, naît un débat au sein du débat : pourra-t-on autoriser les membres d'une fratrie, ou un ascendant et un descendant à conclure un PACS ? Il n'y avait évidemment alors chez celles et ceux qui, à gauche et même parfois à droite, soutenaient une telle mesure, aucune intention de légaliser l'inceste. C'est que l'on disait alors que le PACS n'était pas le mariage et qu'il ne disait rien du type de relations qui étaient nouées à l'intérieur du binôme à qui il donnait une existence contractuelle. On disait aussi que la République n'avait pas à connaître de ce qui se passait dans les lits. Elle reconnaissait seulement un contrat de solidarité entre des personnes, de même sexe ou non. Que ce contrat réponde à une demande de nombreux couples homosexuels souhaitant protéger leur amour et les liens qui les unissaient était une autre affaire. Cette présentation était strictement rhétorique, tactique et politicienne, et, en fait, assez hypocrite. Mais cette argumentation aboutissait assez logiquement à donner l'autorisation à des frères et des sœurs, des pères et des fils, des mères et des filles, des filles et des pères, des mères et des fils à conclure un PACS. C'est alors que les mêmes qui fustigeaient la légalisation d'un mariage homosexuel s'élevèrent contre ce qui leur semblait pouvoir relever d'une légalisation de l'inceste. « Il faudrait savoir ! » avait-on envie de leur répondre ! Si le PACS n'est pas un mariage et ne conduit pas à la reconnaissance de la filiation, pourquoi serait-il interdit à deux personnes qui ne couchent pas ensemble ? La mesure, instillée dans la loi socialiste par Roselyne Bachelot, députée de l'opposition, sera finalement rejetée. Seuls les cousins-germains pourront se pacser, mais cela n'a jamais effrayé l'Église, plus soucieuse de ce qu'elle considère être la morale que des risques de consanguinité. L'échappée malheureuse du Cardinal Barbarin ne peut qu'être une réminiscence de cet épisode jésuitique de 1998 qui, à lui seul, justifierait qu'on ait appelé plus tard mariage ce qui se veut un mariage.
Prévision de la victoire au « référendum »
Pier Paolo Pasolini - Écrits Corsaires

Diégèse 2016 - Péguy-Pasolini #06 -










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