Ce
qu'il y a de remarquable, c'est combien cette situation,
ce palier intermédiaire est commode, du pays coupé en deux, combien
nous nous y sommes arrêtés complaisamment, commodément, à la montée,
comment, combien nous nous y sommes retrouvés aisément, rapidement à la
descente. Commodément. Combien nous nous y mouvions aisément,
naturellement à la montée, en pleine bataille, combien nous y
bataillions aisément, naturellement, comme chez nous, et combien nous
nous y sommes même attardés. Et combien au retour, à la descente nous
l'avons retrouvé aisément, combien rapidement nous nous y sommes
retrouvés chez nous. Mais ce qui est incontestable c'est que cette
courbe, dans ces soubresauts, à l'issue de cette montée atteignit
plusieurs fois un maximum qui était même un universum. Je veux dire que
dans ces fluctuations, dans ces agitations, dans cette crise, dans ces
sautes, dans ces coups de force et dans ces coups de théâtre il y eut
au moins deux ou trois fois quarante-huit heures où tout le pays (nos
adversaires mêmes et je dis même leurs chefs) crut à l'innocence de
Dreyfus. Par exemple, notamment dans ce coup de foudre, instantanément
après ce coup de théâtre du colonel Henry au Mont-Valérien (mort ou
simulation de mort, assassinat, meurtre, suicide ou simulation de
suicide). (Enfin disparition).
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Le
produit de campagne publicitaire « Hillary Clinton » était
nettement
moins bien « packagé » que le produit « Donald
Trump ». Tout
d'abord, il s'agissait d'une adaptation pour les femmes ou « en
femme »
d'un produit qui avait un temps envahi le marché pour les hommes, un
peu comme ces gammes destinées aux femmes de ces rasoirs
jetables que l'on trouve dans tous les supermarchés. Le produit
« Hillary Clinton » ne présentait ainsi aucune forme de
nouveauté pour le
consommateur-électeur habitué à s'approvisionner, toujours au même
endroit et sous la même forme d'un produit utilitaire : le
candidat
démocrate issu de la haute-bourgeoisie blanche, ce que l'on appelle
aussi « WASP1 ». Il y a dans le paysage politique américain conçu comme un
supermarché un rayon « WASP » où l'on passe sans même y penser. Le
produit « Hillary Clinton » ne présentait en outre aucune amélioration et il
avait déjà
fait l'objet d'un lancement, quelques années plus tôt, lorsque celle-ci
avait été nommée, après sa défaite aux primaires contre Barack Obama,
ministre des affaires étrangères. Davantage encore, le produit avait
vieilli alors que Donald Trump se présentait déjà vieux. Il y a là une
distinction majeure entre un produit directement ciblé pour les
seniors, comme le sont certaines pantoufles et un produit intemporel,
sans cible, pour les femmes qui se rasent de la puberté à la sénilité.
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