« Quand Jaurès, disait déjà
Bernard-Lazare dans cet
admirable dossier, dans cet admirable mémoire, dans cette admirable
consultation, datée de Paris, 6 août
1902, quand on voulait que la loi Waldeck eût un effet global,
et
qu'elle eût un effet rétroactif, Quand
Jaurès se présente devant nous
pour soutenir une œuvre qu'il approuve, à laquelle il veut collaborer,
il doit, parce qu'il est Jaurès, parce qu'il a été notre compagnon dans
une bataille qui n'est pas finie, (ce qu'il y avait d'admirable
en
effet, même au point de vue politique, au seul point de vue politique,
et Bernard-Lazare, avec sa grande lucidité politique, l'avait aperçu
instantanément, c'était qu'on n'avait même pas attendu la fin de
l'affaire Dreyfus, la conclusion pour opérer la contamination, la
dégénération, le déshonneur, la déviation, la dégradation de mystique
en politique, mais c'était entre les deux affaires Dreyfus même que
l'on se préparait à la commettre, à l'accomplir, avant même d'avoir
liquidé l'affaire, au moment même où on se préparait à la rouvrir, à la
reprendre), (c'est-à-dire qu'on avait commencé d'opérer la dégénération
de mystique en politique au moment même où l'on se préparait à faire
appel de nouveau à toutes les forces, aux forces incalculables de la
mystique. |
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S'agissant
de la pétition
qui dit non au « Hollande-bashing »,
elle recueille, en ce matin du 26 novembre 7142 signataires. Continuons
son examen. On admettra qu'une pétition, sauf à ce que ce soit une
performance artistique, fait une promesse à celles et à ceux qui la
signent, à savoir que le vœu qui est exprimé puisse être exaucé. Dans
le cas
qui nous occupe, la presse d'information étant libre, il y a peu de
chance qu'aucune pétition ne change quoi que ce soit au traitement
médiatique que subit le Président de la République, fût-il
particulièrement mauvais (le traitement). Peut-on vraiment croire, ou
même seulement imaginer, que la seule pensée du
courroux de Catherine
Deneuve va faire dévier la ligne électorale de Valeurs actuelles ou de BFM, et même de Libération ?
Évidemment non et aucun des signataires ne le croit sans doute
vraiment, sauf à
penser qu'ils sont d'une naïveté touchante.
Alors de quoi
s'agit-il ?
D'une sorte de pré-achat, comme le proposent les fabricants de
téléphones qui donnent la possibilité de s'inscrire pour figurer parmi
les premiers utilisateurs d'un nouveau modèle qui n'est pas encore
commercialisé. Les signataires, enfin celles et ceux qui ont une
certaine notoriété, préfigurent ce que sera, ce que serait, le comité
de soutien du possible candidat à l'élection présidentielle. C'est
seulement une sorte de bande-annonce. |