Diégèse | |||||||||
lundi 10 octobre 2016 | 2016 | ||||||||
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Pourquoi
est-ce
que je considère que les principes sur lesquels les radicaux et les
progressistes en général (conformisme, conformisme !) fondent leur
lutte
en faveur de la légalisation de l'avortement ne sont pas
« réels » ? Pour toute une série chaotique, tumultueuse et émotionnelle de raisons. Je sais pourtant, comme je l'ai dit, que la majorité des gens est déjà tout entière, potentiellement, favorable à la légalisation de l'avortement (même si, peut-être, dans le cas d'un nouveau « référendum », beaucoup devaient voter contre et la « victoire » radicale être beaucoup moins sensationnelle). La légalisation de l'avortement est, en effet — c'est indubitable — une énorme commodité pour la majorité. Surtout parce qu'elle rendrait encore plus facile le coït — l'accouplement hétérosexuel — pour lequel il n'y aurait pratiquement plus d'obstacles. Mais cette liberté du coït du « couple » ainsi qu'il est compris par la majorité — cette merveilleuse permissivité à son égard ! — qui l'a tacitement voulue, tacitement promulguée et faite entrer, de façon désormais irréversible, dans les habitudes ? Le pouvoir de la consommation, le nouveau fascisme. Il s'est emparé des exigences de liberté, disons, libérales et progressistes et, en les faisant siennes, il les a rendues vaines et en a changé la nature. Aujourd'hui, la liberté sexuelle de la majorité est en réalité une convention, une obligation, un devoir social, une anxiété sociale, une caractéristique inévitable de la qualité de vie du consommateur. |
Tout essai, toute tentative visant à s'échapper du métarécit mis en place par les médias entraîne une réaction hostile, sinon violente, de ces mêmes médias. Cette réaction n'a pas vraiment pour objectif de punir la personne publique récalcitrante, mais de la réintégrer dans le métarécit, un peu comme dans ce feuilleton télévisé des années 1960 : « Le Prisonnier ». La scène médiatique est le « village » où les personnages sont rattrapés par différents gadgets chaque fois qu'ils veulent s'en échapper. Le métarécit médiatique doit être prédictible, un peu comme le sont les feuilletons télévisés du matin, aux intrigues ténues, aux personnages interchangeables dont « Les Feux de l'amour », qui vient de fêter son onze millième épisode, est devenu le parangon. On pourrait objecter que les médias vivent aussi de « scoops » et qu'en conséquence, la prédictibilité de l'information ne peut qu'être régulièrement mise à mal. Il y a en fait peu de « scoops » qui viendraient déranger le métarécit. La plupart d'entre eux ne sont que des accentuations de la trame narrative choisie. Prenons par exemple la vidéo dans laquelle Donald Trump tient des propos orduriers sur les femmes. L'information fait la une des médias pour ce en quoi elle pourrait bouleverser la campagne électorale. Il n'y a pourtant rien de surprenant en cela, tant le candidat populiste a fondé son personnage sur sa boulimie sexuelle, supposée démontrer sa surpuissance sexuelle, donc sa capacité à diriger les forces armées. L'équation, pour être stupide, n'en fonctionne pas moins dans l'imaginaire mâle américain. L'existence d'une telle vidéo n'est donc pas un « scoop ». La prédictibilité de son existence était très forte. | ||||||||
Pier
Paolo
Pasolini - Écrits corsaires -
Le coït, l'avortement, la fausse tolérance du pouvoir, le conformisme des progressistes |
Péguy-Pasolini #19 - Texte continu | ||||||||
10 octobre |
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