Diégèse | |||||||||
mercredi 12 octobre 2016 | 2016 | ||||||||
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Bref, la
fausse libération du bien-être
a créé
une situation tout aussi folle et peut-être davantage que celle du
temps de la
pauvreté. En effet : 1° Le résultat d'une liberté sexuelle « offerte » par le pouvoir est une véritable névrose générale. La facilité a créé l'obsession ; parce qu'il s'agit d'une obsession « induite » et imposée, qui dérive du fait que la tolérance du pouvoir concerne uniquement l'exigence sexuelle exprimée par le conformisme de la majorité. Il protège uniquement le couple (et, bien sûr, pas que le matrimonial) : et le couple a donc fini par devenir une condition paroxystique, au lieu de devenir un signe de liberté et de bonheur (comme il l'était dans les espérances démocratiques). 2° Tout ce qui est sexuellement « différent » est au contraire ignoré et repoussé. Avec une violence seulement comparable à celle des nazis des lagers (personne ne rappelle jamais, naturellement, que les gens sexuellement différents ont fini là). C'est vrai : en paroles, le nouveau pouvoir étend sa fausse tolérance même aux minorités. Il n'est peut-être pas à exclure que, tôt ou tard, on en parle publiquement à la télévision. Du reste, les élites sont beaucoup plus tolérantes envers les minorités sexuelles qu'à une certaine époque, et c'est sincèrement (aussi parce que cela flatte leurs consciences). En compensation, l'énorme majorité (la masse : cinquante millions d'Italiens) est devenue d'une intolérance plus vulgaire, violente et infâme que jamais dans toute l'histoire de l'Italie. Ces dernières années a eu, lieu, anthropologiquement, un énorme phénomène d'abjuration : le peuple italien, en même temps que sa pauvreté de naguère, ne veut plus se rappeler sa « réelle » tolérance, c'est-à-dire qu'il ne veut plus se rappeler les deux phénomènes qui ont le mieux caractérisé son histoire. Cette histoire que le nouveau pouvoir veut terminer à jamais. C'est cette masse (prompte au chantage, à la bagarre et au lynchage des minorités qui, par décision du pouvoir, dépasse désormais la vieille convention cléricofasciste et est disposée à accepter la légalisation de l'avortement, et donc l'abolition de tous les obstacles dans les rapports du couple consacré. |
Mais le tollé
n'est qu'en apparence, et la sortie du métarécit
n'est
elle aussi qu'apparente, car, c'est le même personnage et c'est le même
rôle. Les
personnages, marionnettes ou pantins du métarécit médiatique
doivent tendanciellement épuiser leur rôle, et doivent aussi, en
conséquence,
périodiquement, le relancer en simulant et en sur-jouant le dérapage ou
le changement. Cependant, une image inversée est toujours la même
image. Il n'y a que pour celui qui la regarde que l'image a changé.
Mais c'est une illusion, car, l'image, elle, n'a pas changé.
Il en va de même du personnel politique ou médiatique. Il nous propose
soudainement et provisoirement de le considérer « à
l'envers » avant de
reprendre à l'endroit cette fois la même partition. Si la phrase de
Monsieur Zemmour a suscité autant de commentaires, c'est que le nombre
de
commentaires est à la mesure de sa détestation de l'islam et des
musulmans. Il a dit la même chose à l'envers et cela demeure la même
chose. En cette fin d'année 2016, la chaîne de télévision M6 a inauguré une émission présentée par une jeune femme et dont le concept, le « pitch », est de montrer le personnel politique comme s'il venait prendre un verre chez vous, ou plutôt, comme si il ou elle vous invitait à prendre un verre chez elle ou chez lui, car les appartements qui servent de décor relèvent davantage de la location saisonnière de courte durée que du logement moyen d'un Français ou d'une français usuel-le. Le rôle supposé du spectateur est joué par une femme qui montre ses jambes et qui glousse. Il s'agit donc pendant le temps d'un apéritif sur un sofa de proposer à ce personnel politique de sortir de son rôle habituel dans le but de paraître « humain ». L'objectif est déjà assez surprenant, pour ce en quoi il dévoile la duperie médiatique d'une manière néo-cartésienne, qui désignerait son propre masque. Ce serait donc que ce même personnel politique qui suscite les suffrages de ses concitoyens au nom de l'égalité républicaine ne serait pas suffisamment humain ? Cela, certes, ne nous avait pas échappé et on ne se lasse de le déplorer. Mais de quel humain s'agirait-il alors sur ce canapé ? De personne. Sortis de leur enveloppe ritualisée, le personnel médiatique ne dit rien, ne fait rien, et l'on ne s'étonnera jamais assez qu'autant de spectateurs aient le goût de vérifier la vacuité qu'ils pressentaient sans doute, si l'on veut bien garder de l'optimisme. |
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Pier
Paolo
Pasolini - Écrits corsaires -
Le coït, l'avortement, la fausse tolérance du pouvoir, le conformisme des progressistes |
Péguy-Pasolini #19 - Texte continu | ||||||||
12 octobre |
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