Diégèse | dimanche 16 octobre
2016 |
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Le contexte dans lequel il faut insérer le problème de l'avortement est bien plus vaste et va bien au-delà de l'idéologie des partis (qui se détruiraient s'ils l'acceptaient, cf. Breviario di ecologia, d'Alfredo Todisco2). Le contexte dans lequel s'insère l'avortement est, justement, écologique : c'est la tragédie démographique qui, dans une perspective écologique, se présente comme la plus grave menace pour la survie de l'humanité. Dans un tel contexte, ce que représente l'avortement — d'un point de vue éthique et légal — change de forme et de nature, et l'on peut, dans une certaine mesure, en justifier une forme de légalisation. Si le législateur n'arrivait pas toujours en retard, et si, pour rester fidèle à son bon sens et à ses abstractions pragmatiques, il n'était pas complètement fermé à l'imagination, il pourrait tout résoudre en insérant le délit d'avortement dans celui, plus vaste, d'euthanasie, et en lui accordant une série particulière de « circonstances atténuantes » précisément de caractère écologique. Ce n'est pas pour autant qu'il cesserait d'être formellement un délit et d'apparaître comme tel à la conscience. Et c'est ce principe-là que mes amis radicaux devraient défendre, au lieu de se jeter (avec une honnêteté donquichottesque) dans un désordre, extrêmement sensé, mais quelque peu piétiste, de filles-mères ou de féministes angoissées, en réalité, par « quelque chose d'autre » (et de plus grave et sérieux). Quel est, en réalité, le cadre dans lequel la nouvelle figure du délit d'euthanasie devrait s'inscrire ? Le voici : autrefois le couple était béni, aujourd'hui i1 est maudit. Les conventions et les journalistes imbéciles continuent de s'attendrir sur le « bon petit couple » comme ils disent abominablement) sans s'apercevoir qu'il s'agit là d'un petit pacte criminel. Et les mariages : autrefois, c'était des fêtes, et leur caractère d'institution — si stupide et sinistre — était moins fort du fait qu'il était institué par, précisément, un processus heureux et joyeux. Aujourd'hui, au contraire, les mariages ressemblent à de hâtifs rites funèbres. | Et puis il y a les nouveaux entrants, ceux qui, en fanfare, viennent
d'acquérir un rôle et qui entendent bien que cela dure un peu. C'est
évidemment le cas d'Emmanuel Macron, dont chacun aura remarqué
l'ascension fulgurante dans le métarécit national. Une telle ascension,
cependant, au-delà des moyens qui sont mis à son service, ne peut
fonctionner que sur la base de schèmes archaïques des récits humains.
Ce n'est ni sur les propositions politiques, ni même sur quelques
anecdotes ou quelques rumeurs croustillantes qu'une telle ascension à
la courbe presque verticale n'est possible. Il faut entrer en occupant
un rôle repéré dans la tragédie, ou la méta-tragédie humaine. S'agissant d'Emmanuel Macron, c'est celui du jeune loup qui prend la place du chef de meute, le rôle du tueur de père, de mentor. C'est Brutus. En cela, la place d'Emmanuel Macron dans l'imaginaire collectif est indissociable de celle de François Hollande. Toute la scène est évidemment fantasmatique et se fonde, avant la vaillance à la guerre, sur la puissance sexuelle. Dans l'imaginaire sexiste du métarécit - car le métarécit est élaboré par les mâles - le chef de meute est celui qui possède un droit de cuissage - de tirage - sur les femelles. On se souvient qu'il y a une vingtaine d'années, Nicolas Sarkozy avait lui aussi joué ce rôle. Le vieux loup était Jacques Chirac, alors encore fringant, qui avait donc renvoyé sèchement le prétendant en rut. Il avait fallu plusieurs années et des serments de changement pour que la figure du traitre ne soit plus systématiquement associée au nom du futur président de la République et à son image. Emmanuel Macron a conscience du piège, trop cultivé pour ignorer que la structure anthropologique qui le porte : le renouvellement des mâles pour une bonne fécondation des femelles, risque cependant de comporter quelques inconvénients : jamais, pour personne, Brutus n'a été sympathique. |
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Pier Paolo
Pasolini - Écrits corsaires -
Le coït, l'avortement, la fausse tolérance du pouvoir, le conformisme des progressistes |
Péguy-Pasolini #19 - Sortir du métarécit | |||
2 Précis d'écologie |
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