|
|
Il
y eut l'époque où l'on
passait toute sa vie professionnelle dans la même entreprise. Puis, les
magazines supposés spécialisés ont martelé que la mobilité
professionnelle était désormais la règle. La fidélité n'était plus à la
mode. Le Contrat à durée indéterminée, du coup, non plus. On n'a pas
précisé, bien sûr, que cela s'accompagnait d'une plus grande précarité.
Il existe encore pourtant, et pas seulement dans des entreprises
publiques, des salariées et des salariés qui ont fait toute leur
carrière dans
la même entreprise et qui, des dizaines d'années parfois, ont pris le
même chemin, les mêmes transports en commun pour rejoindre le même
bureau. Trente ans... Quarante ans parfois... Et puis, vient le dernier
jour de travail. Il faut partir. C'est la retraite. Le plus souvent, il
y a un « pot », les supérieurs hiérarchiques font un
discours. C'est certain... il ou elle va manquer ! L'entreprise
ne sera plus jamais comme avant. Et pourtant...
Gustav Diégèse est allé à la rencontre du jour d'après.
Double rencontre : comment les nouveaux retraités passent le temps du
premier jour de retraite ; comment les entreprises passent le
premier jour ou les premiers jours après le départ en retraite des
employé.e.s fidèles. L'auteur, familier de l'écriture du réel, nous
livre des récits touchants ou révoltants où l'oubli et le temps qui
passe sont les personnages principaux. Il dresse en creux un portrait
acide du travail, de ce travail qui ne cesse de se dégrader, ne
serait-ce que d'un seul point de vue moral. Un livre triste et beau,
sans nostalgie, mais qui alerte sur les conditions humaines qui sont
faites, sous le couvert du travail, à la dignité des femmes et des
hommes.
|