Diégèse | |||||||||
samedi 20 janvier 2018 | 2018 | ||||||||
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Les livres de 2018 | |||||||||
Euphrate Babylone | 20 | ||||||||
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La
toponymie, par essence, est poétique. Il suffit pour s'en convaincre
de parcourir un plan, une carte : on en revient toujours avec des
brassées d'étonnement, des sursauts de plaisir. Mais, certains
toponymes, à eux-seuls, sont des monuments. « Euphrate » et
« Babylone » sont de ceux-ci. On connaît l'attraction de Daniel Diégèse pour les mots. Sa poésie est une poésie lexicale plus que syntaxique, comme un joailler qui exalterait la pierre plus que la monture. Dans son dernier recueil, le poète ramasse un peu d'argile, presque rien, comme s'il voulait lui aussi en cet endroit qui fut le paradis terrestre, créer une nouvelle espèce, qui remplacerait l'humanité décevante. Plus loin, la grande ville déchue le regarde et la ville se superpose au récit et le récit est toujours un conte qui est une fiction qui commence par il était une fois... un poème. Avec Euphrate Babylone Daniel Diégèse tente de retrouver ce poème qui viendrait avant la Bible, avant l'épopée de Gilgamesh, avant l'humanité même, dans une méditation puissante. Prononcez ce texte à voix basse, dans la solitude d'une chambre et vous comprendrez pourquoi c'est aussi sur l'Euphrate que s'est imaginée la lampe d'Aladin. |
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Daniel Diégèse | |||||||||
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je ne suis pas cet assemblage d'organes qu'on appelle un corps humain | Je suis un narrateur. Cela ne signifie pas que je suis le narrateur. | L'idée de ton oubli. | |||||||
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L'Euphrate. | Cela signifie la vie, et l'amour parfois. | La ville se superpose au récit et le récit est toujours un conte qui est une fiction qui commence par il était une fois... | En cela, écrire le récit de cet amour est un projet insensé qui se heurte à la nature même de la vie. |