Diégèse




dimanche 11 août 2019



2019
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Le Théâtre des Opérations 223



Gustav Diégèse




La bataille de Dormelles

Dormelles est un bourg à l'antique frontière du Gâtinais français et du Gâtinais orléanais, le premier ayant pour capitale Château-Landon et le second, Montargis. Dormelles compte aujourd'hui près de huit cents habitants et fut le fief des Cossé-Brissac, Louis Timoléon de Cossé-Brissac ayant pris pour épouse Élisabeth Le Charron Dame de Dormelles le 28 mars 1667. On dirait aujourd'hui que Dormelles est une commune du sud du département de la Seine-et-Marne, proche de la confluence de la Seine et de l'Yonne et baignée par la rivière Orvanne, affluent du Loing. Dormelles fut le théâtre d'une terrible bataille qui porte désormais son nom.
La bataille de Dormelles nous emmène au temps des Mérovingiens, cette dynastie de rois francs qui ont pour ancêtre commun Mérovée, grand-père de Clovis, ce Clovis couronné en 481 et premier roi chrétien du royaume des Francs.

Mais, la bataille de Dormelles se déroulera plus d'un siècle plus tard, en l'an 599 à moins que ce ne fût en l'an 600 sous le règne de Clotaire II.

L'exposé des raisons de la bataille ressemble au scénario comique d'un feuilleton télévisé en armure. On retiendra qu'elle signe la défaite de Clotaire II contre Thierry II et Théodebert II qui s'emparent grâce à cette victoire de la presque totalité de la Neustrie, le royaume de Clotaire II. Cependant, derrière ces hommes qui s'entretuent, se tiennent deux terribles figures de femmes qui s'affrontent sans répit : Frédégonde d'Ardennes, la mère de Clotaire II et Brunehaut, fille d'Athanagilde Ier de Wisigothie et de Goswinda des Wisigoths, Brunehaut, épouse de Sigebert Ier. Quelle était donc la cause de l'animosité entre les deux femmes ? Elles étaient multiples et l'on n'égrènera pas la longue suite de crimes et de vengeances qu'elles avaient élevée entre elles. Tout aurait commencé du fait que Chilpéric Ier, roi de Francie, avait épousé la sœur de Brunehaut tout en gardant Frédégonde pour maîtresse, qu'il finira par épouser en 568 après avoir fait assassiner sa première femme pourtant retirée dans un couvent. Frédégonde régna plus tard en lieu et place de son fils, Clotaire II, qui n'avait que quatre mois quand il hérita de la couronne. Frédégonde d'Ardennes n'hésitera pas à haranguer les armées en tenant ce fils nourrisson dans ses bras. Elle n'hésitera pas non plus à s'emparer de Paris et à pénétrer en Bourgogne où elle taillera en pièces une armée envoyée par Thierry II. Mais elle mourra en 597 et deux ans plus tard, privé du soutien de sa mère, Clotaire II fut défait à Dormelles.

Quand on marche maintenant le long de l'Orvanne, on imagine difficilement que la bataille, engagée sur les hauteurs de Sens, à une trentaine de kilomètres de là, eût pu provoquer près de trente mille morts qui s'entassèrent dans le lit de la petite rivière tant et si bien qu'elle en changea son cours.

Et tous ces morts seront morts à Dormelles, Flagy, Thoury-Férottes, Voulx, Diant, pour peu ou pas grand chose, puisqu'en 613, les seigneurs austrasiens, lassés de la tyrannie de Brunehaut finiront par s'allier avec Clotaire II. Clotaire II fera torturer alors la vieille Brunehaut alors âgée de plus de soixante-dix ans pendant trois jours à Renève en Côte d'or, puis il la fera défiler assise sur un chameau avant de la faire périr de la manière la plus cruelle que l'on puisse imaginer. La rivière de l'Orvanne n'en reprit pas pour autant son cours.









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4e de couverture






Gergovie, Alésia, Marengo, Azincourt... la liste qui s'ébauche évoque évidemment des batailles, victorieuses ou non, de l'histoire de France. Et l'on finit d'ordinaire par Waterloo, parce que le nom de cette petite commune de l'actuelle Belgique commence par un « W ». Mais, il s'agit là des plus célèbres, dont la liste est longue, totalisant à elles-seules des milliers, des centaines de milliers de morts, sinon des millions.
Et puis, il y a toutes ces batailles plus ou moins oubliées, signalées parfois par une plaque souvent rouillée, abîmée... Des batailles qui n'intéressent plus personne. C'est à celles-ci que Gustav Diégèse s'est intéressé. Par exemple, il est allé à Crêches-sur-Saône, qui vit en août 880 la victoire des Carolingiens contre les Lotharingiens. Moins glorieuse sera pour les Français, en octobre 1345, la bataille d'Auberoche, près de Périgueux sur la rivière Auvézère. De tous ces champs de bataille plus ou moins oubliés, l'auteur rapporte des photographies, mais aussi des textes, des entretiens avec les habitants qui vivent au plus proche. Ce qu'ils savent ou non de ces batailles qui leur sont voisines est parfois drôle, parfois très poétique.
Ce livre de Gustav Diégèse vous donnera l'idée de ballades inusitées, et sans doute envie de vous replonger dans une histoire de France.










11 août






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