M. : tu en fais des mystères depuis que tu as quarante ans. Tu vas continuer pendant les prochaines quarante années qui viennent ? Pas certain que je vais supporter.
X. : laisse-le parler. Cela fait une semaine qu'il nous envoie des messages sibyllins, on a vraiment envie de savoir ce qu'il mijote. Et cela fait des mois, sinon des années, qu'il nous promet une surprise pour son quarantième anniversaire...
J. : si je vous dis, maintenant : Vienne ; Vientiane ; Vierzon ; Vierville-sur-Mer ; Viersen. Qu'est-ce que vous entendez ?
M. : tu peux répéter le dernier mot ?
J. : Viersen.
M. : tu l'écris comment ?
J. : v.i.e.r.s.e.n.
T. : ce sont des noms de villes.
M. : oui, mais pas seulement. Ce sont des noms de ville qui contiennent tous « vie - v.i.e. »
J. : gagné ! Et si je vous dis : Mortagne-au-Perche ; Mortagne-sur-Sèvre ; Malemort-du-Comtat ; Morlaix...
X. : eh bien nous, on te dit, que tu nous prends pour des imbéciles !
M. : sauf que dans « Morlaix », il n'y a pas de « t. »
J. : gagné aussi. Dans « Morlaix », il n'y a que la possibilité d'un calembour idiot.
X. : je ne vois pas.
M. : laisse tomber, on t'expliquera.
Cependant, qui peut certifier qu'il ou elle est parfaitement exempt.e de ce type de manies. Un agent immobilier raconte ainsi que les maisons de Malemort en Corrèze se vendent moins bien que celles du village voisin et qu'il est certain que c'est à cause du nom de la commune.
Pour célébrer son quarantième anniversaire, ce superstitieux attachant décide d'emmener un petit groupe d'amis proches à Pavie pour conjurer le sort.
Le dernier roman de Mathieu Diégèse semble avoir été écrit d'une traite, avec une jubilation communicative. Les dialogues entre les personnages sont savoureux. On y reconnaît ses propres lubies. Ce livre est un rayon de soleil et le lire un délicieux séjour en Italie. On attend avec impatience l'adaptation cinématographique.