Diégèse




mercredi 27 février 2019



2019
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La Révolte des additions 58



Mathieu Diégèse














Je regarde le calendrier électronique. J'ai choisi l'option qui permet d'afficher les jours fériés en France.

Ce serait amusant de superposer dans le même espace contraint de l'écran les jours fériés de tous les pays du monde et de toutes les religions, et toutes les célébrations historiques, même et surtout celles que l'on ne célèbre plus, ou que l'on n'a jamais célébrées. Je vais demander aujourd'hui un jour de congé pour célébrer l'anniversaire du couronnement du roi Henri IV le 27 février 1594. Si l'on y réfléchit bien, c'est suffisamment important pour l'histoire de la France pour que je passe une journée entière à me rappeler cela et que je mange, évidemment, une poule au pot que j'aurai préparée moi-même selon un rituel complexe associant la poule, le couteau et Ravaillac dans un accident spatio-temporel. Je passerai ensuite au 27 février 1767 et à l'expulsion des Jésuites d'Espagne. Mais ce serait une fête trop confidentielle. Je dois trouver mieux. Le 27 février 1900 et la création du Parti travailliste britannique ? Je n'arriverai pas à célébrer cela, à moins que j'invente la récitation en boucle de discours de Tony Blair. J'ai trouvé. Je vais me concentrer sur le 27 février 425 et la fondation de l'Université de Constantinople par l'empereur Théodose II, fils d'Arcadius, petit-fils de Théodose 1er, dont la sœur aînée se nommait Pulchérie.

Mais les intrigues de la cour de Théodose II pourraient assez vite me lasser. Ne serait-il pas préférable alors de commémorer la mort le 27 février 2013 de Stéphane Hessel ?

Je n'arrive pas à choisir.

Alors, j'ouvre la fenêtre. Face à moi, l'étoile du matin, qui ne connaît pas le matin. Derrière elle le soleil, qui n'arrive pas encore, qui arrivera plus tard, dans quelques minutes, quand je serai rentré. Il n'y a pas un souffle de vent et le paysage exhale des brumes patientes. Je referme la fenêtre et je vais tâcher de me souvenir de cela.









page 58










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4e de couverture






Si l'on y réfléchit bien, nous avons tous fait la même expérience que celle du personnage du dernier roman de Mathieu Diégèse : La Révolte des additions. Quelque chose d'inattendu nous arrive. Cela peut être un événement important, grave, douloureux ou joyeux : une rencontre amoureuse, la maladie ou le décès d'un proche... Mais cela peut être tout aussi bien quelque chose de très ténu et de très intime : le souffle de l'air sur la peau, un rayon de soleil au coin d'une rue. Soudain, cet événement qui devrait nous être surprenant nous apparaît comme nous étant destiné, comme s'inscrivant dans notre destinée, et même davantage, comme étant notre destin.
 

Je reviens sur mes pas. Nous cherchons ma souffrance. L'ocre domine lentement et tourne parfois au vert olive dans une odeur âcre. J'ai même pensé un temps que je n'existais plus.

Avec une infinie délicatesse, Mathieu Diégèse accompagne ce personnage dans la découverte de ces moments, petits ou grands, où la vie tout à la fois donne le sentiment de basculer dans l'inéluctable et le prédit.
Ce livre est à lire comme une méditation ou comme un roman policier. C'est au choix.










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