Diégèse | |||||||||
mardi 8 janvier 2019 | 2019 | ||||||||
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auteur est en vie
depuis 21401
jours (21401 est un nombre premier) |
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ce qui représente 32,4658% de la vie de l'auteur | |||||||||
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Mais il n'y a rien à faire | 8 | ||||||||
Daniel Diégèse | |||||||||
Je
voudrais bien dormir cette nuit. Cependant, je m'aperçois que je ne comprends même plus cette dernière phrase. « Dormir... » C'est curieux que ce soit un verbe d'action. Je dors bien, tu dors bien, il dort bien... D'emblée, c'est l'enfance et les souvenirs d'enfance qui débarquent, lorsque le sommeil pouvait encore sembler une monnaie d'échange pour obtenir ou garder l'amour maternel : « Allez ! Tu dors bien maintenant. » Et c'est ainsi que l'illusion que l'on pouvait faire quelque chose qui se nommait « dormir », et même « bien dormir », et de surcroît, volontairement, s'est gravé dans notre esprit. C'était le temps où mon sommeil pouvait donc être source de plaisir pour autrui et donc pour moi aussi. Ce temps a-t-il vraiment existé ? J'ai rendez-vous demain avec un médecin spécialiste des troubles du sommeil. D'après ce que j'ai compris, elle va surtout essayer de diagnostiquer si mon trouble relève bien du sommeil ou s'il s'agit d'autre chose. Moi, je n'en suis pas certain. En effet, ce n'est pas que je dors mal. C'est plutôt qu'il y a du sommeil dans ma veille et de la veille dans mon sommeil. C'est peut-être ce que l'on appelle de la fatigue chronique. Pourtant, je ne me sens pas fatigué. C'est seulement que je dors un peu quand je ne dors pas et que je ne dors pas vraiment quand je dors et que la proportion de veille dans mon sommeil a tendance à augmenter, à juste proportion de la part de sommeil dans ma veille. Je voudrais bien ne pas dormir ce jour. « Je voudrais bien... » S'agit-il pourtant de bien vouloir au conditionnel ? Au conditionnel de quoi ? Il n'y a pas de conditions. |
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page 8 |
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Toute la collection | 4e de couverture | ||||||||
Mais
qu'arrive-t-il au narrateur ? Au commencement, c'était presque
rien, un peu de fatigue, sans doute. Mais peu à peu, cette fatigue se
transforme en un état encore inconnu de tous. Pourtant tout va bien.
Les médecins ne décèlent aucun trouble, mais, cet état bizarre se
précise et s'accentue. Le narrateur se sent en voie de désaffection. Daniel Diégèse sait nous envoyer explorer avec lui les recoins de l'âme. Il y parvient une fois de plus avec ce court récit qui permet de percevoir a contrario que la vie n'est que désir. |
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8 janvier | |||||||||
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