Diégèse | |||||||||
vendredi 18 janvier 2019 | 2019 | ||||||||
ce travail est commencé depuis 6958 jours (2 x 72 x 71 jours) | et
son
auteur est en vie
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ce qui représente 32,4973% de la vie de l'auteur | neuf cent quatre-vingt-quatorze semaines d'écriture | ||||||||
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Le Muretto d'Alassio | 18 | ||||||||
Mathieu Diégèse | |||||||||
Nilla
Pizzi n'est donc pas un pseudonyme. Nilla est un diminutif. Nilla est
le
diminutif de Adionilla, tel que l'employé de la municipalité de
San'Agata Bolognese a transcrit en 1919 le prénom de sa
grand-mère : Dionilla. J'ai tourné aujourd'hui autour du muretto, arrêtant les passants le moins bizarrement possible pour leur demander s'ils connaissaient Nilla Pizzi. Un jeune homme m'a répondu qu'il s'agissait d'un joueur de football. Mais Pizzi, lui, né en 1989, est portugais et ne s'appelle pas Nilla. Les Italiens de plus de trente ans connaissent son nom, mais, une vieille dame a accepté de fredonner la chanson avec laquelle Nilla Pizzi a gagné le premier concours de San Remo en 1951 : Grazie dei fiori. Au milieu de la passagiatta, elle s'est tenue aussi droite qu'elle le pouvait, avançant un peu la jambe droite et tenant un micro imaginaire : Tanti fiori in questo giorno lieto ho ricevuto. Rose Rose, ma le più belle le hai mandate tu. Quelques passant se sont arrêtés, lui lançant des baisers. Ce n'est qu'après que je me suis aperçu que la vieille dame pleurait. Il est vrai que la chanson se terminait ainsi : Merci pour les fleurs, adieu, adieu pour toujours, sans rancune. Grazie dei fior e addio, per sempre addio senza rancor! Je ne lui ai pas demandé de quel souvenir d'amour il s'agissait. C'est ainsi. Alassio est la ville des amoureux et des amours malheureuses. |
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page 18 | |||||||||
Toute la collection | 4e de couverture | ||||||||
Depuis sa
fondation la
station balnéaire italienne d'Alassio est dédiée à l'amour et à la
Vierge. La friandise locale au cœur de chocolat se nomme baci, le baiser. Ernest Hemingway y
avait ses habitudes au Caffè Roma où
il passait, dit-on, de longues heures flanqué d'un perroquet. À
quelques pas de ce même café un muret est recouvert de petites plaques
de céramique, piastrelle, sur
lesquelles sont gravées les signatures de célébrités, dont celle, bien
sûr, du même Hemingway, mais aussi celle de Prévert, de Cocteau et de
Woody Allen. Le décor est planté, littéraire s'il en est. Et c'est justement ce décor que l'auteur de ce court récit très enlevé, et souvent très drôle, va s'employer à déconstruire avec la rage de l'amoureux esseulé. Il recherche de façon compulsive des informations sur toutes les stars aujourd'hui oubliées ou à la célébrité strictement locale. Il se prend ainsi de passion pour la chanteuse Nilla Pizzi née en 1919 et morte en 2011, dont il traque le souvenir dans un italien maladroit. Lisez ce livre, et vous n'aurez alors de cesse que de préparer vos valises pour aller séjourner au Grand Hôtel Spiaggia, pour rêver à l'amour au temps des élégances anglaises sur la côte ligure. |
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18 janvier | |||||||||
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