Diégèse




samedi 15 juin 2019



2019
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L'atelier du texte demain










Une Approximation coupable 166



Mathieu Diégèse














Cette fois, c'est le bon jour. La foire se termine et elle a rendez-vous avec l'expert, qui arguait d'être trop occupé jusqu'à présent. Elle prend sa voiture. Le rendez-vous a été fixé à Neuwiller, cette petite enclave française entourée par la Suisse.

Dès qu'elle a franchi la frontière, elle tente de connecter son téléphone mobile au réseau français. Le poste-frontière est imposant pour une si petite route. Un écriteau la fait sourire : « passage réservé aux personnes ne transportant ni marchandises ni capitaux excédant les franchises douanières ». Est-ce que le prix de la toile qu'elle transporte dans un sac de voyage excède cette limite qu'elle ne connaît d'ailleurs pas ? Le problème est bien qu'elle n'en sait rien. Elle ne vaut peut-être qu'une centaine d'euros ou de Francs suisses. Cela dépendra de l'attribution que ce fameux expert inconnu donnera au tableau ou non. Pour autant, si elle est arrêtée par la douane, venant de Bâle, juste à la fermeture de la foire d'art contemporain, en possession d'une toile, de petite taille, dans un sac de voyage, cela ralentira très certainement sa mission.

Il fait doux. Elle s'installe à une table de la terrasse de l'Auberge de Neuwiller et elle attend l'appel promis. Elle mangerait bien quelque chose. Elle a vu que le restaurant servait de la tête de veau. Ce serait amusant de manger seule à Neuwiller de la tête de veau. Mais, elle craint de devoir précipitamment quitter l'endroit après le coup de téléphone et s'abstient donc de commander un plat.

Elle vient de renoncer à manger quand une voiture noire de marque allemande s'arrête devant l'auberge. Deux hommes sont à l'intérieur. Ils ne descendent pas. Son téléphone sonne. Le numéro est masqué. Le passager de la voiture a un téléphone collé à la tempe. Et si c'était eux ! Elle sourit à l'idée qu'elle pourrait les inviter à manger de la tête de veau. Mais, ce ne sera certainement pas possible. Elle répond. Un homme lui demande en français de quitter la table et de monter dans la voiture et de ne s'inquiéter de rien. Il précise qu'ils devront faire de la route. Elle avait donc été suivie. Ils savaient parfaitement où elle était. Heureusement, elle avait pris soin de payer son café à la commande, arguant qu'elle attendait quelqu'un qui ne pourrait certainement pas se garer. Elle se lève, monte à l'arrière de la voiture noire aux vitres surteintées. La voiture démarre, direction la France. Elle a son sac de voyage avec la toile à côté d'elle. Le chauffeur prend soin de ne pas retourner en Suisse pour rejoindre l'autoroute. Ils dépassent Mulhouse, puis Colmar et quittent l'autoroute à la hauteur de Sélestat. Elle n'ose pas demander où ils vont. Elle a l'impression de jouer dans un film d'espionnage. Ils arrivent à Saint-Dié et se garent devant le musée municipal Pierre Noël. Le musée, lui apprend la notice en ligne du musée, porte le nom de celui qui a été le maire de la ville de 1965 à 1977. Avoir un maire qui s'appelle Pierre Noël, avec tous les calembours que cela permet, c'est amusant. Elle a de plus en plus faim et se dit qu'elle aurait vraiment dû prendre une tête de veau à Neuwiller. « Nous allons manger », lui dit le passager. « Je vais acheter quelque chose à la boulangerie. Que voulez-vous ? » Peu de chance que la boulangerie serve de la tête de veau. Elle commande un sandwich au fromage. L'homme revient avec les victuailles qu'ils mangeront sur une aire de repos de la route nationale qui conduit vers Nancy. Elle pense d'ailleurs que Nancy est leur destination, mais, ils dépassent Nancy, et puis Reims et puis Laon. Cela fait presque cinq heures qu'ils sont partis de Neuwiller. Ils s'arrêtent enfin. Elle n'a pas pu lire le panneau d'entrée de ville. Elle sait que Laon n'est pas loin. Ils sont garés sur la place de l'église. Le passager lui demande de sortir la toile du sac de voyage et de la mettre sur ses genoux. Il descend et vient s'asseoir à côté d'elle. La toile représente exactement l'église de ce village. « C'est bien. » dit-il. Nous pouvons rentrer. Elle ne parvient pas non plus à lire le nom du village quand ils rebroussent chemin. Elle pourra seulement dire que c'est à quelques kilomètres de Laon.

Quand elle reprendra sa voiture à Neuwiller, tard dans la nuit, le restaurant sera fermé depuis longtemps. Elle n'aura donc pas mangé de tête de veau de la journée.









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4e de couverture






Elle travaille à Bâle et plus précisément chez un important marchand d'art contemporain de la ville, un de ceux qui fait la réputation de cette grosse bourgade sur le marché international. Son patron l'envoie un jour rencontrer un client collectionneur pour lui présenter un petit tableau d'un peintre de la fin du vingtième siècle. Dans la chambre de l'hôtel de luxe où elle est reçue pour rencontrer cet homme très riche, elle déballe le tableau avec grand soin. Elle en connaît la provenance et sait tout sur l'artiste. Elle a suivi un cursus approfondi en histoire de l'art à Londres et à Paris. Elle est sûre d'elle-même. Rien ne peut a priori se passer d'imprévu.
Et pourtant...
Mathieu Diégèse nous emmène dans les coulisses de la Foire de Bâle, sans doute la plus puissante foire d'art moderne et contemporain au monde. On y frôle le pouvoir, l'argent et parfois un peu d'art. Royaume de l'expertise, les approximations ne peuvent y être que coupables. Elles sont parfois involontaires et parfois non. Mathieu Diégèse signe un thriller qui vous fera frissonner. De qui peut bien être cette petite toile et de quelle approximation s'agit-il ? Il vous faudra bien sûr lire le livre pour le découvrir, ou déjouer le canular.










15 juin







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