Diégèse




vendredi 28 juin 2019



2019
ce travail est commencé depuis 7119 jours (32 x 7 x 113 jours) et son auteur est en vie depuis 21572 jours (22 x 5393 jours)
ce qui représente 33,0011% de la vie de l'auteur mille dix-sept semaines d'écriture
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et la vie qui se tourne ailleurs 179



Gustav Diégèse














Je ne me souvenais plus de cette chanson de Barbara Le Mal de vivre. Je peux désormais la chanter par cœur ou presque par cœur. Chacun de ses vers me chante quelque chose d'intime. Ma grand-mère aurait dit : « on sent bien qu'elle est passée par là. » Elle y est sans doute passée la longue dame brune. Cela ne fait guère de doute. Ça s'est promené de rive en rive... Notre vie n'est pas la longue traversée d'un fleuve immense, encore moins d'un océan qui alterne bonaces et tempêtes, mais elle ressemble bien davantage à du cabotage. Certaines traversées, pourtant effectuées cent fois au moins, se transforment en drames, quand d'autres voyages jugés plus périlleux sont terminés à peine qu'ils commencent sans demander aucun effort particulier. Je réfléchis à mes rives. Elles changent avec le temps et je me souviens des rives de l'enfance. Certains se souviennent de leur enfance comme un temps de l'insouciance. Je n'étais pas un enfant insouciant. Tout était au contraire motif d'angoisse et de peine. L'école était un réservoir inépuisable d'angoisses. Je me souviens de la dictée et de ses « p », « t », « m » et encore « n », qui à force de redoubler ou de ne plus redoubler menaçaient justement de redoublement de jeunes martyrs qui n'en pouvaient mais. Surtout que leurs parents attachaient grand prix au fait d'écrire sans fautes sans mesurer toujours la part de superstition qui s'attachait à cet exercice cruel. Une fois l'école terminée, et la grande école, et le collège, le lycée et même l'université, une fois que tout cet apprentissage de l'assujettissement se termine, il y a des jours encore qui sont des jours de dictée. Ce sont les jours où la société impose, comme elle le fait pour les automobiles, une forme de contrôle technique auquel nous devons nous soumettre. Nous finissons une de ces petites traversées de la vie. On aperçoit l'embarcadère et parfois, sur le quai, quelqu'un même qui attend. Mais, à l'arrivée, les autorités ont décidé la quarantaine, en ont décidé autrement. Ils appellent cela « dépistage », « analyse » ou d'un terme anglais utilisé sans doute pour banaliser la chose : « check up ». Si ce jour-là, l'humeur est à vous sentir comme cet avion à réaction, le personnel de bord passe dans les travées pendant que le pilote et le copilotes baragouinent. Mais il y a les jours où vous avez fait plus de cinq fautes à vos analyses de sang. Il faut aller chez le proviseur qui doit vérifier si les bases sont acquises, si c'est un accident ou s'il va falloir acheter des cahiers de vacances en orthographe intensive. Et vous reprenez votre petit bateau. La houle s'est levée. Le quai vous semble impraticable.

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4e de couverture






Ce livre témoigne d'une descente aux enfers ordinaire : celle de la dépression.
Jean a une vie plutôt agréable, une famille aimante, un métier qu'il aime et qui le satisfait. Il n'a pas de problèmes d'argent. D'ailleurs, il n'a pas vraiment de problèmes. Pourtant, Jean va connaître l'aventure terrible de la dépression, des premiers symptômes qui n'alertent pas vraiment, à la médication lourde et même l'hospitalisation.
Désormais soigné et stabilisé, Jean fait le récit de cette descente aux tréfonds du malheur humain.

Gustav Diégèse est le romancier que l'on connaît et que l'on aime. Il est aussi ce fin connaisseur de l'âme humaine. Jean a-t-il existé ou existe-t-il ? Peu importe. L'auteur a le soin et le goût de créer des personnages que l'on croit reconnaître ensuite dans la rue. Mais, ce qui est le plus terrible dans l'histoire de Jean, c'est l'impression durable, quand on ferme le livre, que cela peut aussi nous arriver, qu'il faut guetter les symptômes et très vite aller consulter.
Pas de panique cependant... Gustav Diégèse donne aussi les voies de la guérison.










28 juin







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