Diégèse | |||||||||
vendredi 3 mai 2019 | 2019 | ||||||||
ce travail est commencé depuis 7061 jours (7 x 1009 jours) | et
son
auteur est en vie
depuis 21516
jours (22 x 3 x 11 x 163 jours) |
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ce qui représente 32,8267% de la vie de l'auteur | mille neuf semaines d'écriture | ||||||||
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Les images des choses sensibles | 123 | ||||||||
Gustav Diégèse | |||||||||
Maintenant
que nous avons montré qu'aucune image ne représente vraiment quelque chose ou quelqu'un
et qu'après tant d'autres avant nous, nous avons éloigné suffisamment
de notre esprit cette fastidieuse question de la figuration, nous
pouvons nous demander, non plus ce que les images représentent, donc,
mais ce qu'elles représentent pour nous. Au
commencement, aucune image ne nous est attachée et nous ne sommes
attachés à aucune image. L'image photographique numérique a estompé le
temps de la gestation de l'image et de son cérémonial particulier. La
performance la plus aboutie de ce cérémonial était et demeure très
certainement la cabine délivrant des photographies d'identité. La
numérisation des documents officiels va certainement faire disparaître
progressivement ce type de cabines que l'on trouve encore dans les
gares et même les stations de métropolitain. Tant qu'elles existent
encore, sachons profiter le plus souvent de la voix synthétique qui
débite des consignes très autoritaires, du grincement du tabouret à vis
qui permet de caler ses yeux, son nez et sa bouche dans le gabarit qui
apparaît sur l'écran, puis du flash agressif qui va immortaliser le
visage que vous avez ce jour-là, quand il ne faut pas sourire, quand il
faut être inexpressif et ne rien laisser paraître d'autre que ce
portrait-robot qui demeurera sur un passeport, une carte d'identité, un
permis de conduire, pendant des années, parfois toute une vie humaine.
Mais, l'acmé de cette expérience incomparable, c'est l'attente, qui
semble toujours interminable, à l'extérieur de la cabine, devant une
sorte d'orifice dont va sortir ce qui est supposé vous représenter. Il
s'agit bien là de l'accouchement de votre image officielle, de celle
qui va se lier avec vos nom, prénoms, date et lieu de naissance, de
votre taille aussi, en fonction du document officiel auquel l'image est
destinée. Qui n'a jamais attendu fébrilement cette image qui, toujours,
à l'instant où elle paraît, est décevante sinon grotesque ? On la
cache, de peur que la passante ou le passant ne la voie et se moque. Cette même image, des années plus tard, on la considérera avec tendresse : « j'étais jeune ! » avouera-t-on, vaguement penaud de s'être trouvé si laid. |
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123 |
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Toute la collection | 4e de couverture | ||||||||
Pourquoi aime-t-on
une image ? Et d'ailleurs, pourquoi aime-t-on les images ? Gustav Diégèse nous propose dans son dernier ouvrage des réponses poétiques. À partir d'un corpus personnel d'images souvent abstraites, très picturales, il nous conduit avec assurance et bienveillance dans les méandres de son imaginaire visuel. Et la promenade est passionnante. Mais, ce voyage est aussi une randonnée dans l'art. N'aurait-on jamais compris, voire admis l'abstraction en peinture qu'après la lecture de Gustav Diégèse, on aura compris, comme Malraux avant lui, que l'on ne voit que des choses abstraites. La figuration est d'un autre ordre qui n'est pas de l'ordre visuel. Ce recueil d'images et de textes est un parfait compagnon de voyage et de méditation. Il vous vaudra des instants de silence, de ceux où l'on reprend sa respiration et pendant lesquels il ne demeure que le sentiment, unique, précieux et fragile, d'être en vie. Lisez Gustav Diégèse, cela vous fera sans nul doute beaucoup de bien. |
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3 mai |
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