Diégèse | |||||||||
mercredi 8 mai 2019 | 2019 | ||||||||
ce travail est commencé depuis 7068 jours (22 x 3 x 19 x 31 jours) | et
son
auteur est en vie
depuis 21521
jours (21521 est un nombre premier) |
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ce qui représente 32,8423% de la vie de l'auteur | |||||||||
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L'atelier du texte | demain |
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L'image et le langage | 128 | ||||||||
Daniel Diégèse | |||||||||
Nous
avons lu les textes du deuxième livret de la méthode
mixte de lecture Daniel et Valérie
dans son édition de 1964. Ce livret présente un récit dans lequel les
deux enfants et leur mère vont aller en ville en autocar pour une
journée. Ils iront au restaurant, au parc, au cirque et rencontreront
différents personnages dont un « nain qui fait rire les
enfants ». Tout
le livre est autant une méthode d'apprentissage de la lecture qu'un
apprentissage des traits genrés qui doivent être ceux des petites
filles et des petits garçons. Dès le départ, dans l'autocar, Valérie dort quand Daniel, lui, regarde le paysage. Quand Daniel voudrait, lui, voir les coureurs cyclistes, Valérie admire le lustre de la poste. (Il faut rassurer papa en lui envoyant un télégramme.) La pauvre Valérie va, avant le repas, faire tomber le sac mastic de sa mère dans le lac... Il sera repêché fort heureusement par le garde. Mais ce n'est pas fini pour la pauvre Valérie, qui est « coquette et pleine de bonne volonté » et sera d'ailleurs la seule des spectateurs du cirque à ne pas trouver drôle que le clown tente de faire tomber le nain du cheval avec un jet d'eau. Devant la pâtisserie, Valérie se cogne le nez sur la porte. Elle finira, sans surprise, par se blesser au genou en tombant sur un silex. La pauvrette voulait attraper un papillon... « Elle tombe lourdement sur le sol dur. » Il y aurait tant à dire sur cette fillette qui saigne en voulant attraper un papillon qu'on laissera la lectrice ou le lecteur en faire l'analyse. Sans surprise encore, sur le chemin du retour, alors qu'ils passent devant « le camp d'aviation », la fillette craint que les avions ne tombent, quand Daniel veut devenir pilote. On aura bien compris qu'il s'agit d'apprendre la graphie « -tion » et que le terme « émotion » est attribué à Valérie quand le terme « ambition » est dévolu au garçon. À la fin du livre, Daniel sait lire et l'on apprend que Valérie, quant à elle, est trop petite encore pour savoir lire. Bien sûr Daniel explique : « je pourrai lire le journal comme papa. » Dans ce livre de lecture qui a fait les riches heures de l'école publique dans les années 1960, années de lutte pour les droits des femmes, la fabrique du genre est si évidente qu'elle en devient caricaturale. Alors qu'on pourrait croire en regardant la couverture qu'il s'agit d'une méthode où filles et garçons sont placés dans une forme d'égalité, il n'en est évidemment rien dès lors qu'on entre dans le récit prétexte à l'apprentissage. Le personnage principal, c'est bien Daniel et sa sœur et sa mère ne sont quant à eux que ses comparses. Le texte complet
illustré du deuxième livret de cette méthode de lecture est en ligne
ici :
https://manuelsanciens.blogspot.com/2013/12/houblain-vincent-daniel-et-valerie.html |
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page 128 | |||||||||
Toute la collection | 4e de couverture | ||||||||
Nous nous souvenons
toutes
et tous de ces images colorées qui servaient et qui servent encore
parfois dans les petites classes aux « leçons de langage ».
Ces mêmes
images servaient aussi à l'apprentissage de la lecture, dès lors qu'on
les associait au mot ou à la phrase qu'elles représentaient. Et nous
gardons toutes et tous une certaine tendresse pour ces images, les
revoyant avec plaisir et nous surprenant parfois à prononcer encore le
mot magique qui déclenchait les félicitations de l'institutrice ou de
l'instituteur. Mais, Daniel Diégèse, qui travaille dans une des meilleures équipes internationales de recherche en neurosciences ne propose dans son dernier ouvrage aucune nostalgie. Il étudie d'abord ces images du seul point de vue formel, en tant qu'images et en tant qu'elles font images, dévoilant ainsi l'idéologie qu'elles véhiculent, puis il montre comment, sous couvert d'apprentissage, il s'agit bien d'abord de normaliser par la nomination. L'étude qu'il fait de productions langagières associées à des images d'enfants considérés comme déficients est à cet égard particulièrement éclairante. Serait déficient ce qui dévie de la description normée du monde. On ne regardera plus jamais, après la lecture de ce livre, ces vieilles images de la même façon, préférant montrer aux enfants des reproductions d'œuvres d'art, voire des œuvres d'art elles-mêmes, moins sujettes à la conformation des esprits et des mentalités. |
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8 mai |
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