Diégèse | |||||||||
mercredi 15 mai 2019 | 2019 | ||||||||
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L'Escamoteur | 135 | ||||||||
Gustav Diégèse | |||||||||
Qu'est-ce
qu'être « informé » ? Qu'est-ce que l'information ?
Un détour
par l'étymologie latine peut nous renseigner tour particulièrement
puisque « informatio », en latin, c'est un dessin, une idée,
un concept,
mais c'est aussi selon le fameux dictionnaire « Le Gaffiot »,
« l'explication du sens d'un mot par l'étymologie ». Le
« Trésor de la
langue française » nous apprend quant à lui qu'en 1274, dans le Recueil de documents concernant la commune
et la ville de Poitiers (éd. Émile Audoin, I, p. 131),
l'information est une « enquête faite en matière criminelle par
les
officiers de police. » Ainsi, au cœur même du terme « information », il y a, d'une part, une somme de connaissances sur un sujet donné, sens que l'on entend encore dans l'expression, certes en voie de désuétude : « voilà un article bien informé » et, d'autre part, la question de la communication organisée de cette connaissance à autrui. S'ajoute bien sûr, si l'on en croit les Poitevins du treizième siècle, cette notion d'enquête policière qui depuis abreuve les supports d'information de faits divers. Justement, qu'est qu'un fait divers ? L'Institut national de l'audiovisuel (INA) a constaté une augmentation de 73% des faits divers dans les journaux télévisés en l'espace de dix ans. L'article du journal Le Monde qui reprend cette information dans son édition du 17 juin 2013 cite le sociologue Pierre Bourdieu qui « avait coutume de dire : les faits divers font diversion. » S'il était encore en vie, il pourrait peut-être inverser son assertion et dire que c'est l'information désormais qui fait diversion, qui sert d'appât par le biais des vidéos virales qui incitent le consommateur-lecteur à cliquer sur une image ou une courte vidéo d'un fait divers aussi spectaculaire qu'anodin, quand bien même il a choisi de lire un article sur l'évolution de la pensée de Nietzsche dans ses dernières années de vie. Il y a de forte chance que ce premier « clic » coupable le conduise assez vite vers des propositions commerciales diverses. Au fur et à mesure de ces clics intempestifs les algorithmes feront le reste, privilégiant par la suite « les chiens écrasés » à la pensée des philosophes. Il en sera de même pour la géopolitique ou la macro-économie. Ainsi, insensiblement, l'ordre d'importance des articles et de leurs rubriques se sera inversé, faisant de vous un ou une maniaque des accidents de camion en Ukraine du sud. |
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page 135 | |||||||||
Toute la collection | 4e de couverture | ||||||||
Gustav Diégèse est
journaliste. Il a travaillé pour de nombreux médias. Il connaît bien
les rouages de l'information, ce qui fait qu'une « info »
« sort » ou « ne
sort pas », les mécanismes qui font qu'un scoop ou supposé tel est
repris
par les autres supports pour des motifs essentiellement publicitaires.
Il connaît enfin les publi-reportages déguisés en reportages et il a
même vu l'inverse. Mais, il alerte maintenant ses lecteurs sur les nouveaux mécanismes qui font interagir les médias avec les réseaux sociaux. Et ces mécanismes, il les a étudiés avec minutie. En effet, on s'attache le plus souvent à débusquer les fausses nouvelles, les « fake news » chères au Président américain. Mais il ne suffit pas qu'une information soit vraie, vérifiée, véritable, il faut encore qu'elle soit lue, vue, entendue. Gustav Diégèse s'est ainsi livré, dans ce court récit, à la chasse aux nouvelles importantes rapidement escamotées et à l'analyse des processus qui ont permis cet escamotage. Il a ainsi choisi une dizaine d'informations qui auraient pu se hisser à la une de tous les quotidiens, qui sont pourtant passées inaperçues. Elles n'ont pas été censurées. Elles ont été enfouies dans le magma médiatique, recouvertes de bruit. Comment ? Pourquoi ? Gustav Diégèse enquête. On savait qu'il fallait savoir lire entre les lignes. Gustav Diégèse nous apprend qu'il faut aussi savoir se faire lecteur détective. |
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15 mai |
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