Diégèse | |||||||||
vendredi 17 mai 2019 | 2019 | ||||||||
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ce qui représente 32,8704% de la vie de l'auteur | mille onze semaines d'écriture | ||||||||
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Par effraction ou par hasard | 137 | ||||||||
Noëmie Diégèse | |||||||||
« Au
bord de la mer. » C'est le très petit matin.
Il se souvient que
dans l'islam, pendant le ramadan, le jeûne commence quand on peut
distinguer un fil blanc d'un fil noir. Que doit on faire quand au bord
de la mer on distingue enfin les flots auparavant fondus dans le
ciel ?
À moins que ce ne soit l'inverse et que le ciel liquidifié par
l'obscurité ne rejoigne à nouveau les nues. Il n'y a pas de nuages. Il n'y a pas de vent. De la falaise, le ressac émerge du sommeil et le vent le rejoint. Au loin, le bateau de Corse arrive des coulisses et traverse la scène lentement à mesure qu'elle s'éclaire et que la mer brille. Les rayons du soleil dévoilent la douceur du temps, chassent le froid qui voulait demeurer. Il va falloir partir. Il fait jour. Il regarde autour de lui l'anfractuosité du rocher où il a passé la nuit. Il sait que déjà pourrait naître une certaine familiarité. Il doit partir alors et ne revoir jamais ce lieu d'une nuit. Il sait où manger et trouver de l'eau. Il n'a pas besoin de rebrousser chemin. Plus loin, là-bas, il trouvera. Une chanson de variété lui revient en mémoire. « On allait au bord de la mer. » C'est tout ce dont il se souvient. Il fredonne. Sa voix lui semble étrangère. Il reprend et reprend encore. Il ne voit plus la mer et le chemin poudroie. |
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page 137 | |||||||||
Toute la collection | 4e de couverture | ||||||||
« Vous ne me
comprenez
pas. Je m'en vais. Je vais partir demain, tôt, quand les trottoirs sont
encore froids. Je trouve cela plus poétique que les étoiles dans le
ciel de la nuit. Il n'y a aucun exhibitionnisme dans ce départ, aucune
ostentation. Le téléphone ? Non. Je n'aurai pas de téléphone. Vous
ne
me comprenez pas. Je pars sans argent. Je me nourrirai par effraction
ou par hasard. » On ne connaîtra pas les détails de l'identité du personnage de ce roman terrible de Noëmie Diégèse. On ne connaîtra même pas son prénom. Elle le nomme X. Et qui sait ? Il s'agit peut-être d'une personne qui existe réellement. Ou qui a existé. C'est un homme. Il quitte tout. Ou plutôt, il va tout quitter et on le suit pas à pas dans ce dépouillement total. Il n'est pas déprimé, encore moins désespéré. Il n'est pas misanthrope. Il ne va pas partir à Manille. Ses destinations ne semblent avoir aucune importance pour lui. Ce n'est pas non plus une expérience. Il ne s'agit pas d'une expérimentation artistique ou journalistique. Avec presque rien, Noëmie Diégèse tient les lecteurs en haleine. On traque avec elle le moindre incident et ils s'amenuisent au cours du récit. Mais que cherche X ? Et surtout, que va-t-il trouver ? Sans aucun doute le roman de cet été. |
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17 mai |
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