Diégèse | |||||||||
samedi 2 mars 2019 | 2019 | ||||||||
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Représentation folklorique | 61 | ||||||||
Noëmie Diégèse | |||||||||
Et
c'est sur cette représentation folklorique du peuple que prospèrent les
partis et les
expressions politiques. Le problème, c’est que cette représentation est frappée d’obsolescence. La représentation que le personnel politique a du peuple semble ne pas s’être renouvelée depuis les années 1970, quand le parti communiste français était un parti de masse, qui définissait pour le reste de la société, et même pour les autres partis, et même pour les partis de droite, ce qu'était le « populo ». Depuis, l'évanouissement du PCF a comme effacé la représentation qu'avait le corps social de ce que pouvait être le peuple. Mais le personnel politique a gardé celle que le PCF lui a laissée. Or, cette représentation était déjà passéiste. Même au beau milieu des années 1970, même lors de la conquête du pouvoir avec les socialistes en 1981, l'image de ce qu'était le peuple, l'iconographie populaire diffusée par les « forces de progrès », était une image du passé, une iconographie du passé, forgée cinquante ans plus tôt pour le Front populaire. Mais, cette iconographie, cette imagerie, cet imaginaire, tout cela était encore plus ancien, issu d'une iconographie qui datait de près d'un siècle, créée en plein dix-neuvième siècle, pendant le Printemps des peuples de 1848, elle-même largement fondée sur l'imagerie révolutionnaire de la fin du dix-huitième siècle. Ainsi, souvent, qui évoque le peuple et la « culture populaire » active une représentation du « peuple » qui date de plus de deux cents ans. La révolte de 1968 peut d'ailleurs s'expliquer aussi par la volonté ardente de la jeunesse, d'une partie de la jeunesse, de s'échapper du carcan de cette imagerie dans laquelle elle ne savait plus se reconnaître. L'affrontement des gauchistes chevelus et des syndicalistes à casquettes était aussi un affrontement esthétique. Ainsi, depuis lors, régulièrement, par différentes manifestations, pacifiques ou non, le peuple signifie au pouvoir, aux pouvoirs, qu'il n'est pas ce que ces pouvoirs croient qu'il est. |
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page 61 | |||||||||
Toute la collection | 4e de couverture | ||||||||
Populaire ! Le
mot est évidemment l'adjectif de « peuple ». Le dictionnaire distingue pour « populaire » différentes définitions, et précise qu'il renvoie à « ce qui appartient au peuple », mais aussi à ce qui « est propre aux couches les plus modestes de la société », et enfin à ce « qui a la faveur du peuple », c'est à dire du plus grand nombre. Depuis quelques décennies, l'impression est forte que le personnel politique semble se méfier du terme « populaire », au point qu'il répugne le plus souvent à l'employer. C'est ce qu'a voulu vérifier Noëmie Diégèse, socio-linguiste, en analysant les discours prononcés pendant les campagnes électorales des vingt dernières années. Elle démontre aisément que si le mot n'a pas été abandonné, il a peu à peu été vampirisé par les extrémités du spectre politique. Mais, au-delà, elle montre alors que le terme renvoie à une représentation fantasmatique et surtout folklorique de ce que serait le peuple, notion elle-même assez floue. Quel serait le peuple de ce « populaire » ? Noëmie Diégèse en trace un tableau saisissant. Un livre que toutes les femmes et les hommes politiques, novices ou non, devraient lire avant de faire un discours ! |
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2 mars |
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