Diégèse | jeudi 21 novembre 2019 |
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Ce sera quel signe ? | 325 | |
Noëmie Diégèse | ||
Nous sommes promis à la destruction par le feu, parce que nous avons beaucoup péché, par le charbon, d'abord et par le pétrole ensuite. Nous avons fait des orgies de pétrole et de ses dérivés. Nous avons vénéré le plastique plus que tout autre idole. Nous sommes promis à la destruction par le feu, mais, avant, nous serons punis par nos enfants entrés en rébellion contre nous. Paul ne l'a-t-il pas prédit à Timothée ? « Sache que dans les derniers jours il y aura des temps difficiles, car les hommes seront égoïstes, amis de l'argent, vantards, orgueilleux, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, impies, insensibles, implacables, calomniateurs, violents, cruels, ennemis du bien, traîtres, emportés, aveuglés par l'orgueil, amis du plaisir plutôt que de Dieu. Ils auront l'apparence de la piété mais renieront ce qui en fait la force. Éloigne-toi de ces gens-là. » La lecture de ce passage de la lettre à Timothée de Saint-Paul évoque pour nous aujourd'hui, instantanément, le Président des États-Unis Donald Trump. Et c'est ce qui est particulièrement intéressant dans la figure de Trump comme figure de l'Apocalypse. Ce que Trump tweete au jour le jour, avec une grande abondance, c'est l'annonce de la fin du monde. Du point de vue du récit eschatologique, Trump a tous les atours d'une figure démoniaque. L'iconographie « trumpienne » va aussi dans ce sens. Souvent représenté la bouche tordue, l'index de l'anathème pointé, le tout nappé de sa chevelure à la couleur surnaturelle ; cette représentation peut être perçue comme étant celle du Diable. Ainsi, Donald Trump et l'annonce de la fin des temps par réchauffement climatique fonctionnent au sein du même système. Loin d'affaiblir la thèse du réchauffement, le « climato-scepticisme » de Trump la renforce, dans une geste apocalyptique. Lui avoir opposé la figure imprécatoire de Greta Thunberg est une prouesse médiatique. Il fallait un triptyque sémantique et celui-ci est désormais bien planté. Mais, paradoxalement, c'est cette approche apocalyptique de la question climatique et environnementale qui entrave la mise en œuvre d'actions concrètes à la bonne échelle. Dès lors qu'il s'agit du combat anthropologique millénaire entre le bien et le mal qui aboutira à la fin des Temps, il n'y a rien à faire, puisque la fin des Temps est inévitable. Mais surtout, cela renvoie ces questions au domaine de la foi. Si l'on considère, en conséquence, la prédication apocalyptique dominante, c'est une prédication d'autorisation plutôt qu'une prédication inhibante. Renvoyant l'issue de nos actes collectifs en tant que communauté humaine, à un jugement dernier, qui, dans les faits, depuis les siècles des siècles, n'est jamais arrivé, elle exempte en fait ces actes de tout jugement. |
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