Diégèse




samedi 30 novembre 2019



2019
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Démocratie réelle 334



Mathieu Diégèse














Les travaux

Il était un temps, peut-être, où l'on engageait des travaux parce qu'ils étaient nécessaires, parce qu'ils étaient souhaitables, pave qu'ils étaient attendus. Désormais, on engage des travaux parce qu'ils sont nécessaires, parce qu'ils sont souhaitables, parce qu'ils sont attendus, mais, on les engage dans un calendrier supposé politique quand il n'est qu'électoraliste, ou supposé tel. Le principe qui semble s'appliquer à ces travaux de fin de mandat est celui que l'on pourrait nommer : le principe de la parturiente, ou plutôt de la parturition. On l'aura compris, il s'agit de la douleur attachée à la parturition chez les mammifères et, plus particulièrement, chez les humains. Il est couramment admis que la jeune mère oublie instantanément les douleurs parfois terribles de la parturition dès que le bébé est né. Il y aurait ainsi chez la femme une sorte de disjoncteur mémoriel qui ferait que, contrairement à toute autre douleur, celle-ci ne laisserait aucune trace dans la mémoire. Tout cela inspire d'emblée de la méfiance, surtout quand on sait que ce genre de fable est surtout transmis par des hommes. Celles et ceux qui ont connu la douleur physique, à la suite d'un accident, d'une maladie ou d'une opération, savent que le souvenir de la douleur est complexe. On se souvient en fait de l'épisode douloureux plus que de la douleur elle-même. Considérons par exemple le patient qui souffre sporadiquement de crises de coliques néphrétiques, dont on sait qu'elles provoquent des douleurs considérées comme insoutenables. Quand la nouvelle crise se déclenche, il la reconnaît et reconnaît la douleur qui l'accompagne. En dehors de ces crises, se souvient-il de la douleur ? Il se souvient qu'il a eu mal, pas de la douleur intrinsèque. Il en va de même pour les quartiers défoncés pendant des mois, le plus souvent sans réel souci du confort des riverains. Il irait de soi qu'une fois les travaux terminés, ébahis par le nouvel aménagement, le souvenir de la gêne occasionnée pour laquelle on a requis leur compréhension et pour laquelle on les aura remerciés à l'aide de panneaux au graphisme indigent, une fois tout cela terminé et les panneaux enlevés, il serait admis, donc, que le souvenir de cette gêne s'efface instantanément. Il n'en est évidemment rien. Et que l'on n'ajoute pas que c'est pour notre bien.

Ici encore, une démocratie contemporaine, respectueuse, sensible, gérerait les travaux urbains autrement. Que l'on n'affirme pas que la brutalité qui paraît aujourd'hui inhérente aux travaux d'urbanisme est inéluctable. On sait que cette brutalité, d'ailleurs, a produit des environnements brutaux, anxiogènes sinon criminogènes. Dans une démocratie locale apaisée, responsable et durable, on gérera cela autrement, avec douceur.









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4e de couverture






À l'heure où le personnel politique reprend sans toujours bien en mesurer la portée historique l'antienne du « pays réel » qui s'opposerait au « pays légal », Mathieu Diégèse, observateur subtil de la vie politique française depuis de nombreuses années, s'interroge quant à lui sur l'état démocratique de la France dans cet ouvrage aux échos « tocquevilliens ». « De la démocratie en France » pourrait être en effet l'autre titre de cet ouvrage passionnant, car écrit par un auteur à la culture alerte. Mathieu Diégèse ne se contente pas de regarder le fil d'actualité, fût-ce celui d'une agence de presse ou d'un réseau social. Il plonge et fouille dans les fondations historiques de la France, débusque ici un néo-bonapartisme, là une jacquerie contre une nouvelle gabelle, là encore des tentations sécessionnistes ou colonialistes. Ainsi, Diégèse nous invite à reconsidérer notre histoire contemporaine à l'aune de ces grands fils historiques qui, parfois depuis des siècles, ont tissé la France et la tissent encore. On pourra s'agacer de la méthode, elle est cependant terriblement efficace. On peut être certain que cet ouvrage se trouvera très vite sur la table de chevet de tous les élus de France... et de Navarre.










30 novembre







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