Diégèse | |||||||||
vendredi 25 octobre 2019 | 2019 | ||||||||
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Deuxième essai de début | 298 | ||||||||
Mathieu Diégèse | |||||||||
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Vincent
est arrivé à la
conclusion, qu'il considère cependant provisoire, que changer
véritablement de vie serait suicidaire puisque cela le conduirait à se
suicider. Si cette conclusion lui paraît contre-intuitive, elle lui
semble cependant philosophiquement juste mais, rend toute idée de
changement du vie moins désirable, surtout s'il considère qu'il n'a
quant à lui
aucun goût pour le suicide et qu'il ne se sent pas particulièrement
déprimé. Il ne l'est d'ailleurs pas et il est même en pleine forme. Il
faut donc qu'il reprenne les choses depuis le début. D'où lui venait
cette idée saugrenue
de changer de vie ? D'une certaine lassitude
qui
l'avait pris. Qu'est-ce que serait la lassitude ? Est-ce
l'ennui ? Vincent reprend dans la bibliothèque l'ouvrage si souvent feuilleté de Fernando Pessoa : Le Livre de l'intranquillité. il sait depuis longtemps que là où la philosophie achoppe et parfois même s'arrête, la littérature et surtout la poésie peuvent prendre le relais. « Quoi donc ? Qu'y a-t-il donc dans l'air profond que l'air profond lui-même, qui n'est rien ? Qu'y a-t-il d'autre dans le ciel qu'une teinte qui ne lui appartient pas ? Qu'y a-t-il dans ces traînées vagues, moins que des nuages et dont je doute déjà, qu'y a-t-il de plus que les reflets lumineux, matériellement incidents, d'un soleil déjà déclinant ? Dans tout cela, qu'y a-t-il d'autre que moi ? Ah, mais l'ennui, c'est cela, tout simplement cela. C'est que dans tout ce qui existe - terre, ciel, univers - dans tout cela, il n'y ait que moi. » Vincent ne changera pas de vie puisqu'il ne pourra jamais changer les nuages dans le ciel. |
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page 298 | |||||||||
Toute la collection | 4e de couverture | ||||||||
C'est décidé. Il
n'y a
plus à tergiverser. Il a peut-être trop attendu. Mais, cette fois,
c'est bon. Rien ne pourra le dissuader. Vincent va changer de vie. Mais
voilà, Vincent est philosophe et il considère toute chose à l'aune de
concepts. Ainsi, toute chose fait l'objet d'un débat philosophique,
qu'il garde pour lui, qu'il porte publiquement dans des cours ou dans
ses écrits. Et avant de changer de vie, Vincent doit régler quelques
problèmes philosophiques. Sinon, rien ne sera possible. Qu'est-ce que
la vie ? Peut-on changer ? Le changement est-il une
notion ? Un mixte de pensée ? « changer » signifie
qu'il y a un avant et un après, et donc un commencement. Mais, quand
s'arrête alors le commencement ? Qu'appelle-ton
« début » ? Mathieu Diégèse emmène ses lecteurs avec jubilation dans les méandres philosophiques très obsessionnels de son personnage, qui lui ressemble sans doute un peu. On se reconnaît aussi au détour d'une situation tout à la fois philosophique et burlesque. On sourit, on rit parfois. On s'amuse beaucoup. Vincent changera-t-il de vie ? Certainement. Comment ? C'est une autre histoire, si c'est une histoire. |
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25 octobre | |||||||||
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