Diégèse




dimanche 20 juin 2021



2021
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mardi 13 juin 1995 12791 jours de vie (12791 est un nombre premier)
Il y a 9504 jours (25 x 33 x 11 jours)











En ce mardi 13 juin 1995, le journal télévisé de 20 heures durera exceptionnellement plus d'une heure, car le tout nouveau - moins d'un mois - Président de la République, Jacques Chirac, s'est invité pour une conférence de presse « à l'américaine », précise le présentateur avec un petit sourire presque gêné. Comprenez : debout derrière un pupitre (2'12"). Au sommaire, ou au menu : Bosnie et essais nucléaires.
Bosnie où l'on libère des soldats de l'ONU (2'29"). Bon. Comme l'envoyé spécial n'entend pas Bruno Masure, on passe directement à Radovan Karadžić (4'02"). L'homme, arrêté en 2008, a été condamné en 2019 à l'emprisonnement à perpétuité, notamment pour le massacre de Srebrenica un mois plus tard. Pendant sa cavale, il avait reçu la visite de son ami Jean-Marie Le Pen. Ce jour-là, sans tergiverser, il admet qu'il fait chanter les alliés contre lui tout en usant de la flatterie envers le Président français. Il y a, certes, de vieilles alliances entre les Serbes et la droite française.
7'37", les légionnaires débarquent. Mais, ce qui frappe avec le recul de 25 années dans les images qui sont diffusées, c'est la grande similarité du paysage avec un paysage italien ou français, et c'est bien normal, car ce conflit terrible est au cœur de l'Europe.
9'28", c'est bientôt le second tour des élections municipales. On ira à Vitrolles, dont on sait qu'elle sera gagnée par le couple Mégret. Malgré les admonestations de Thierry Clopeau (11'28"), qui ressemble décidément à Anne Sinclair, Vitrolles passera à l'extrême-droite.
Front républicain à gauche, c'est moins clair à droite... On a l'habitude.
Bon ! On y est ! Première conférence de presse de Jacques Chirac (16'40"). On aperçoit dans la salle (17'37") Patrick de Carolis, tout jeune encore.
Première question (18'13") : TF1. Front national versus Front républicain. Chirac ne répond pas, arguant que la fonction présidentielle ne le lui permet pas. Mais, ce qui est clair, c'est qu'il imite François Mitterrand. Long développement, ennuyeux, sur l'importance de la démocratie locale.
Deuxième question (20'40") : France Inter. Les Finances publiques. Le Président demande des efforts à l'administration et aux Français les plus favorisés.
Troisième question (23'55") : Antenne 2. La libération des otages en Bosnie.
Il y a 25 ans, la conférence de presse était ennuyeuse. Aujourd'hui, elle est soporifique.
29', forêt de mains levées comme dans une salle de classe quand la question posée est facile. Mais, le scénario est écrit : ce sera la question sur le reprise ou non des essais nucléaires dans le Pacifique... La réponse n'est pas un scoop. On reprend. On sait aujourd'hui qu'il s'agit aussi d'exister sur la scène internationale et de prendre une stature gaullienne et c'est d'ailleurs comme cela que le dévoué journaliste Philippe Harrouard conclura.
Avant-dernière question (43'19") portera sur le conflit syro et libano israélien. Elle est posée par la correspondante du journal Al Hayat, Randa Takieddine. 25 ans après, elle est toujours là et bien active sur Twitter. Plutôt que de répondre, Jacques Chirac commence par faire une liste interminable des sujets qu'il abordera avec le Président Clinton. On dirait une revue de presse. Il ne répondra pas.
Dernière question : l'Europe. Je vous remercie. C'est fini (46'29").
Plus ennuyeux encore que la conférence de presse, le commentaire de la conférence de presse. Laurent Fabius et Charles Millon sont convoqués pour la reprise des essais nucléaires. Arlette Chabot résume. On dirait qu'elle est habillée pour marier sa fille (47'29") mais elle synthétise avec brio en quelques minutes ce qui en a pris 30. Fabius (49'30") est contre la reprise des essais. Millon n'a pas le choix. Il est ministre. Ce que l'on comprend, c'est que le lobby militaire a fini par gagner. Millon finit par énerver Fabius, alors on va aux États-Unis écouter le correspondant permanent, qui a raté sa couleur (1:01'21").
Même Philippe Harrouard l'avoue : personne ne va comprendre pourquoi, pour arrêter, il faut continuer un peu. Ce sera le mot de la fin de ce trop long journal qui, comme le glisse Laurent Fabius, fine mouche, intervient entre les deux tours des municipales, celles-là même qui verront tomber les premières municipalités dans le giron du Front national.
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