Diégèse




dimanche 23 mai 2021



2021
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mercredi 14 février 1996 13037 jours de vie (13037 est un nombre premier)
Il y a 9230 jours (2 x 5 x 13 x 71 jours)











C'est donc la Saint-Valentin 1996. Il faudrait plonger dans ses souvenirs pour tenter de se rappeler si on l'a fêtée et avec qui. Mais Bruno Masure offre un substitut bien venu aux souvenirs manquants en annonçant « l'un des mariages les plus curieux de l'année ». Il s'agit de deux militaires américains à la frontière entre la Bosnie et la Serbie. On en est 1996, il s'agit d'un mariage hétérosexuel qui n'a de curieux que par le fait que les protagonistes portent l'uniforme et ne déposent leur casque qu'à l'instant du traditionnel baiser. S'en suit une pluie de grains de riz, ce qui change des balles des snipers. On pourrait d'ailleurs s'amuser à visionner les journaux télévisés des 14 février sur 20 ou 30 années pour étudier l'évolution du traitement de cette fête essentiellement commerciale.
Des skieurs allemands imprudents mais organisés sont sauvés (1'45"). Encore du ski, mais cette fois en Espagne : deux jambes fracturées. (3'32"). Les images ressemblent à celles que l'on voit aujourd'hui sur les réseaux sociaux et qui servent surtout de supports publicitaires. Les premières vacances d'hiver commenceront 3 jours plus tard, le 17 février, pour la zone B. Ce sont donc des messages louables d'incitation à la prudence, certes encore subliminaux. Surtout qu'on sait que 10 jours plus tard s'abattra sur la France une vague de froid terrible, ce que Bruno Masure ne sait encore évidemment pas.
Mesure attendue, qui mérite sans doute un reportage télévisé (4'06") : le ministre des Transports, Bernard Pons, comme le Président de l'Automobile Club de France - lisez le lobby des constructeurs automobiles - souhaite que les radars soient bien visibles. C'était la minute de communication gouvernementale. On souffle dans les chaumières.
On va à Marseille (5'46") où la pratique du « tombé du container » semble une sorte de sport local aussi pratiqué que la pétanque. Cela dit, on n'apprend rien sinon que le capitaine de gendarmerie qui mène l'enquête connaît au moins deux mots de latin.
Du coup, on passe à l'Assurance Maladie. Ce sera un feuilleton. C'est encore Force Ouvrière qui préside la CNAM. En juillet, ce sera la CFDT, on le sait. On sait aussi, certes moins bien que les téléspectateurs de l'époque, que l'on sort des grandes grèves de la fin de l'année 1995 contre la réforme des retraites et de la sécurité sociale.
Du coup, on suit des médecins dans la France profonde pour évaluer leurs modes de prescription (8'25"). Médecin de campagne versus Médecin de ville. On se demande qui peut aller consulter ce médecin rouennais visiblement infatué. Quant au facteur, il dit que le médecin de campagne c'est « le Monsieur de la famille ». Pas de bol, dans le reportage, c'est une femme. Qu'est-ce qu'on apprend de ce reportage ? Rien, ou pas grand chose. et l'on passe donc directement à la communication gouvernementale : le Carnet de santé. Il va produire des milliards d'économie. On sait que ce sera un échec retentissant (10'25"). On passe.
(11'35") Polémique sur les seringues stériles pour les toxicomanes. On dirait bien que l'un des fils rouges de ce journal est la santé. Dans les familles, on se dit qu'on ferait mieux de ne pas leur rembourser leurs seringues à tous ces drogués et que tant mieux si ça coûte moins cher. Puis, c'est le scandale de l'Association de la Recherche sur le Cancer, l'ARC et la mise en cause de son Président, le fameux potentat Jacques Crozemarie.
Mais, il n'y a pas que la santé, il y a aussi les ententes illicites dans le bâtiment : tous pourris, qu'on vous dit ! 10 milliards de francs et c'est qui qui paye ? C'est nous et on nous flashe et on voudrait qu'on dépense moins pour notre santé...
On a dans ce journal un très bel exemple de ces effets de montage que l'on a mis à jour, où, considérés un par un, il n'y a rien à reprocher à ces reportages produits dans le respect de la déontologie, mais c'est leur association, leur montage, qui favorise le populisme.
On passe du coup aux faits divers qui n'ont d'autre intérêt, on le sait, de maintenir l'attention et de susciter de l'émotion (15'12"). Il s'agit ce soir-là d'un procès qui s'annonce retentissant d'une femme qui aurait commandité le meurtre de son amant qui lui avait transmis le SIDA. Le procès s'ouvre en cour d'assises et se terminera 5 jours plus tard par l'acquittement des deux accusés. Mais, pour la Saint-Valentin, on ne le sait pas encore.
Un peu plus tard (17') on juge un policier qui a tué un jeune Zaïrois. Il s'agit de l'affaire qui a inspiré en 1995 le film emblématique de Mathieu Kassovitz La Haine sorti en 1995. Ce ne sera pas dit. Le policier sera condamné à 8 ans de prison, les jurés n'ayant pas retenu le caractère volontaire du crime. Ces deux reportages sont pour autant une illustration intéressante du poids que peut avoir l'intime conviction des jurés dans un procès d'assises, celui-là même qui est aujourd'hui, en partie, remis en cause par un projet de loi.
Puis (18'16"), on apprend que le patronat français n'est pas keynésien. On s'en doutait, même si le terme, dans ce petit cours d'économie, ne sera pas cité. Alors on se serre la ceinture (19'57"). On va chez la maman du petit Baptiste Royens (20'02"), dont on peut retrouver la trace sur Instagram. Il a bien grandi, pratique le tir à l'arc, les selfies et porte des tatouages inspirés de mangas. Son père Jean-Luc est le fondateur de l'Institut français de recherches et d'expérimentations spirites (sic) et a contribué au numéro 8 d'un magazine qui fleure le complotisme. Mais, il n'y a pas que le patronat qui n'est pas keynésien, le gouvernement non plus et notamment pas le ministre du Budget Alain Lamassoure (21'47"). On sent cependant qu'il y a débat dans la majorité. Mais, ce que l'on retient, 25 ans plus tard, outre le fait que Jean-Claude Gaudin était plus mince (23'35"), c'est que l'on ne voit que des hommes en costume quant il s'agit de gouverner. Les femmes, elles, sont à la maison pour garder les enfants ou à la barre pour répondre de leurs crimes.
Sans transition, Alain Juppé veut rétablir « l'ordre républicain » à 'école et l'on suit les journalistes dans un lycée de Vaulx-en-Velin, ville qui dans l'imaginaire national signifie depuis les années 1980 : émeutes. On entre alors dans un univers para-carcéral. Apparemment, ce fameux « ordre républicain », c'est « surveiller et punir », comme l'a écrit Michel Foucault. Le professeur de mathématiques (25'49") interrogé est Éric Subtil. On se gardera bien d'ironiser. Il est aujourd'hui le principal du collège Tourette à Lyon. Les lycéens ont d'ailleurs bien compris l'astuce : améliorer la réputation du lycée pour accélérer la promotion de ceux qui y travaillent. Puis, ce sera le tennis à Marseille avec Yannick Noah, alors capitaine de l'équipe de France de tennis (26'36"). Tiens, n'est-ce pas la ville de celui qu'on a vu un peu plus tôt et qui a gagné une année plus tôt la ville de Gaston Defferre ? Coïncidence.
Petit passage dans le reste du monde marqué par des catastrophes (Japon et Brésil) avant de revenir à la promotion de l'action gouvernementale.
Bruno Masure nous apprend donc qu'il y a des lois stupides. Il y en a sans doute, rien n'indique cependant ici que l'école qui devait accueillir la jeune fille handicapée fût aussi équipée pour accueillir les chiens, même spécialement dressés. Peu importe ! L'effet ici attendu est : « Si c'est pas un malheur tout de même ! ».
Puis, (32'41") c'est Jeanne Calment qui, à 121 ans, sort un disque techno. Pour l'occasion, photo avec Philippe Douste-Blazy. L'ensemble est pathétique.
Sans surprise on finira avec la Saint-Valentin, ou plutôt le vin Saint-Amour., et l'on voit une femme qui perpétue à plus de 80 ans bien conservés l'œuvre de son vigneron de mari qu'elle avait épousé en 1936.
Quelle est la petite musique de ce JT ? L'effort, le travail, l'ordre finissent par payer. Le gouvernement de droite va rétablir l'ordre dans le pays et la croissance reviendra. Et ce n'est pas en aidant les fainéants que ça ira mieux. C'est pourtant simple.
Promotion cinématographique et au dodo, après la météo.
On progresse dans la recherche sur le SIDA et un nouveau centre va ouvrir. Le Professeur Luc Montagnier commence à développer les trithérapies préventives pour les personnes séropositives. On est encore loin de la « preps ». En fait, c'est un appel aux dons.
C'est la fin du ramadan. Mais, le JT ne s'y attarde pas, pressé d'aller au salon Imagina et de présenter la reconstitution de la grotte Cosquer (30'24"). On ne sait pas si la grotte virtuelle construite par la Région PACA à Marseille s'appuie sur ces premiers essais technologiques qui paraissent aujourd'hui... préhistoriques. Du coup, on reste à Marseille où l'on commence à détruire le stade vélodrome pour le reconstruire. Il aura été depuis encore reconstruit.
Mardi gras, carnavals en Allemagne, en Belgique... C'est la fin du journal.
Isabelle Martinet doit geler près de la Tour Eiffel.
Météo.
Au dodo !
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