Diégèse | Calendrier de vie de l'auteur en spirale d'Ulam | ||||||||
dimanche 21 août 2022 | 2022 | ||||||||
ce travail est commencé depuis 8269 jours (8269 est un nombre premier) | et
son
auteur est en vie
depuis 22722 jours
(2 x 3 x 7 x 541 jours) |
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ce qui représente 36,3920% de la vie de l'auteur | trois mille deux cent quarante-six semaines de vie | ||||||||
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table des correspondances | |||||||||
dans 2129 jours (2129 est un nombre premier), ce sera le lundi 19 juin 2028 | et l'auteur sera peut-être en vie depuis 24851 jours (24851 est un nombre premier) | ||||||||
séjours en 2028 | séjour
à Rennes jusqu'au 27 juin 2028 |
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Je
suis arrivé à Rennes.
J'y étais l'année dernière en avril, mais, curieusement, je ne garde
pas vraiment souvenir de ce séjour printanier sinon, bien sûr, de ma
promenade au parc Thabor. J'adore ce parc depuis très longtemps, ne
serait-ce parce que l'on y trouve un lieu qui se nomme
« l'Enfer ». Cette année, il est malheureusement inaccessible
parce
que l'on y prépare la
Fête de la musique. Je me suis longtemps demandé quelles
bacchanales nocturnes pouvaient valoir ce nom à cette jolie esplanade
herbue, avant d'apprendre qu'il lui a été donné au XVIIIe
siècle par un évêque qui trouvait que les moines de l'abbaye voisine
s'amusaient trop sur le bassin qui y avait été aménagé pour prévenir
les risques d'incendie. Ceci, d'ailleurs, n'empêche pas cela. Ce parc
est pour moi un parc imaginaire,
empli de chimères
et qui, à la vérité,
me permet de construire
des souvenirs nouveaux, des souvenirs modernes, des souvenirs
contemporains, des souvenirs de ce temps, de ce temps présent.
Certains lieux, parfois à l'apparence très anodine, où je me rends
régulièrement, ont cette fonction de « borne de recharge »,
comme pour un véhicule électrique. Pourquoi voyager d'ailleurs si ce
n'est pour changer de
souvenirs et pour soigner
les symptômes de l'âge. Il n'y a pas de
ligne rouge qui guide nos mémoires si l'on n'en dessine pas et la mémoire préside à l'inéluctable éclipse du monde. Je suis allé lire la presse dans un autre endroit du parc, plus calme, regrettant quand même un peu de ne pouvoir m'asseoir sur l'herbe de l'Enfer, là où les moines risquaient de renoncer à la spiritualité. Par hasard, dans un des journaux que j'ai apportés, je trouve trace de ma vie d'avant. Je lis l'article et regarde les photographies qui sont comme celles d'un monde englouti. Je ne me souviens de presque rien de ce qu'il est convenu d'appeler ma « vie professionnelle », sinon de rares souvenirs de plus en plus ténus. Je ne me souviens surtout pas de mes motivations, de ce qui me poussait tout le long du jour, des jours, des jours et des jours, sans arrêt, le temps martelé par des rencontres, par des discours, par des réunions. Cette fois, on inaugure un nouveau salon d'art contemporain consacré uniquement à la peinture et ce que je nomme « l'artosphère » semble s'en réjouir. J'aurais pu le prévoir il y a plus d'une dizaine d'années et l'on m'aurait pris pour un fou. Peu importe, on est toujours le fou de l'autre. On avait bien inventé, il y a trente ans, presque jour pour jour, la Fête de l'internet. Je crois que pendant toutes ces années, ce qui a préservé ma part d'innocence, c'est le désir d'écrire. Alors que tout s'estompe ou presque désormais, il demeure et fait que je suis. |
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21
août |
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