Diégèse | Calendrier de vie de l'auteur en spirale d'Ulam | ||||||||
mardi 30 août 2022 | 2022 | ||||||||
ce travail est commencé depuis 8278 jours (2 x 4139 jours) | et
son
auteur est en vie
depuis 22731 jours
(3 x 7577 jours) |
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ce qui représente 36,4172% de la vie de l'auteur | |||||||||
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table des correspondances | |||||||||
dans
2222 jours (2 x 11 x
101 jours), ce sera le
vendredi 29 septembre
2028 |
et l'auteur sera peut-être en vie depuis 24953 jours (24953 est un nombre premier) | ||||||||
séjours en 2028 | séjour à Casarsa della Delizia (Frioul-Vénétie julienne) jusqu'au 13 octobre 2028 | ||||||||
C'est
l'automne et le ciel du Frioul, désormais, n'est ni bleu, ni calme.
Il y avait longtemps que je voulais venir à Casarsa pour aller sur la
tombe de Pasolini. C'est là que le poète a cessé son combat
pour reposer
bien à l'abri,
dans la campagne
éternelle,
au milieu des vignes, à côté d'autres morts frioulans depuis des générations.
Enfant, le poète passait ses vacances chez son grand-père paternel non
loin d'ici, à Versuta, au sud de la route qui conduit à Trieste. Plus
tard, il souhaitera écrire
des poèmes en dialecte du Frioul et rêver devant les fresques des
chapelles avant de partir
à Venise ou à Vienne.
Comment a-t-on pu assassiner Pasolini ? Bien sûr, les raisons
alléguées
pour expliquer les meurtres sont d'une ténuité qui les rendent
toujours dérisoires.
Ceux qui ont commandité ce crime n'avaient sans doute pas conscience
que, ce faisant, ils instituaient un mythe durable de
la société contemporaine mondiale. Le meurtre aussi est un ressort de la
fiction. J'avais pris avec moi pour aller au cimetière un recueil de poésie, non de Pasolini, mais de René Char, qui m'accompagne depuis longtemps. Je voulais lire à haute voix quelques vers des Feuillets d'Hypnos et j'étais si tendu que mes mains tremblaient sans raison. Les phrases se brouillaient. Je savais exactement, pourtant, ce que je voulais lire : [230] L'exceptionnel ne grise ni n'apitoie son meurtrier. Celui-là, hélas ! a les yeux qu'il faut pour tuer. Je n'ai retrouvé mon calme qu'aux abords des rives sablonneuses du Tagliamento, dont j'avais vu l'estuaire la semaine passée à l'ouest de la lagune de Marano. Quelle belle allégorie de la vie que ce fleuve au cours incertain, qui semble s'évaporer dans le sable avant de reprendre son inexorable destin de fleuve. J'ai pris beaucoup de photographies, tant le regard est appelé par ce paysage qui me semble unique en Europe et les lumières sans cesse changées du jeu de l'eau avec le limon mordoré. Je ferai plus tard un choix d'images, que j'enverrai. Peut-être que le Tagliamento est en fait la véritable frontière entre l'occident et l'orient et que ses frères sont le Gange et l'Euphrate plutôt que le Rhin, le Pô et le Danube. |
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30
août |
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