Diégèse | Calendrier de vie de l'auteur en spirale d'Ulam | ||||||||
dimanche 10 avril 2022 | 2022 | ||||||||
ce travail est commencé depuis 8136 jours (23 x 32 x 113 jours) | et
son
auteur est en vie
depuis 22589 jours
(72 x 461 jours) |
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ce qui représente 36,0175% de la vie de l'auteur | trois mille deux cent vingt-sept semaines de vie | ||||||||
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table des correspondances | |||||||||
dans
942
jours (2 x 3 x
157
jours), ce sera le jeudi 7
novembre
2024 |
et l'auteur sera peut-être en vie depuis 23531 jours (23531 est un nombre premier) | ||||||||
Je
suis
arrivé dans la matinée à Messine et je loge
à l'hôtel Mirage. Ce n'était pas une très bonne idée de choisir l'hôtel
par son nom. L'hôtel Mirage est une illusion,
coincé qu'il est entre les voies ferroviaires et un autopont assez
délabré auquel, il y a quelques années, on a ajouté des garde-corps
anti-suicide au terrible effet. Fort heureusement, dans l'hôtel, il y a
un jardin intérieur agrémenté par une terrasse.
J'aurais certainement dû choisir un hôtel sur les hauteurs.
Pourtant, surplomber les voies
de la ligne Messine-Syracuse devrait suffire à toute rêverie.
La terrasse donne sur une drôle de cheminée en briques avec un escalier
torsadé que je ne m'explique pas et je m'amuse à penser que tout cela
date des trains à vapeur, ce dont pourtant je n'ai aucune certitude. Je suis sorti pour dîner et je ne suis pas sûr de recommander Messine comme destination hivernale. À peine installé à la table du restaurant, je n'avais déjà plus faim, me demandant ce que je faisais là et pourquoi je n'avais pas mangé dans ma chambre ou bien encore sur la terrasse de l'hôtel à l'écoute des arrivées et des départs des trains dans la contemplation hébétée de la cheminée. Je suis sorti, sans doute, pour avoir l'impression, un peu, d'aimer, de sortir, encore un peu. J'ai marché un peu dans ces rues dont les noms ne permettent pas vraiment de se repérer. Au loin, parfois, j'apercevais la côte calabraise qui frissonnait comme je frissonnais au soir. Je suis rentré. J'avais acheté un peu de chocolat blanc. J'avais besoin d'un peu de douceur, comme souvent quand je suis fatigué en voyage. Cela vient du souvenir, peut-être, à faire et refaire toujours le même voyage qui chaque fois est cependant différent, ce voyage exempt de toute évocation d'une émotion amoureuse. Il y a quelque chose de paradoxal à ma situation. Je suis seul parce que j'ai choisi d'être seul et pourtant, je ne m'y habitue pas. Souvent, je suis fatigué de cette solitude que je me suis imposée. Mais c'est comme l'hôtel Mirage, je veux pousser au bout cette expérience de rencontre avec la vie, car, face à la vie, il n'y a personne, et face, non pas à cette absence, mais à cette présence de l'absence, se constitue le sujet qui n'a d'autre choix que de s'extraire de ses limites en acceptant une foi sans limite. Je le sais mais je devrais y croire davantage. Je n'ai d'ailleurs aucun mérite à croire. D'emblée, cette foi, je l'avais reconnue et comme retrouvée. Je relis avec un peu d'étonnement les phrases que je viens de saisir au clavier de l'ordinateur. Je les trouve étranges. Mais je les garde puisque c'est ce qui s'écrit aujourd'hui. |
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10
avril |
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