Diégèse Calendrier de vie de l'auteur en spirale d'Ulam
mercredi 28 décembre 2022



2022
ce travail est commencé depuis 8398 jours (2 x 13 x 17 x 19 jours) et son auteur est en vie depuis 22851 jours (32 x 2539 jours)
ce qui représente 36,7511% de la vie de l'auteur
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L'atelier du texte demain
table des correspondances





dans 3326 jours (2 x 1663 jours), ce sera le jeudi 5 février 2032

et l'auteur sera peut-être en vie depuis 26177 jours (26177 est un nombre premier)
le tour des sous-préfectures : Dieppe - Seine-Maritime - Normandie











Je suis arrivé à Dieppe. Il fait beau et, sur la plage, on se promène dans l'azur ensoleillé et les ballons filent dans tous les sens. C'est encore le matin et j'ai déjà l'idée d'aller vers le port manger une sole meunière en mémoire d'un épisode de l'enfance que j'ai peut-être inventé. J'imagine qu'il y aura bien une famille attablée non loin de moi et que je pourrai entendre la sempiternelle injonction : « Mange ! Ça va être froid ! » Il y aura peut-être même une scène cruelle où l'on retirera sa poupée à un des enfants, sans doute une fille, jusqu'à ce qu'iel ait fini son assiette. Il y a ces grands-parents navrés que la sortie tourne au désastre et qui s'évertuent à répéter en boucle à l'enfant qui pleure : « Mais non, je ne te gronde pas ! » J'éprouve quelque difficulté à croire que dans près de soixante ans, les enfants devenus de vieilles personnes, reviendront vers le même restaurant pour y retrouver le goût de la sole meunière. Quant à moi, je vais manger des moules et des frites, dans le souvenir secret de ces couples qui se chuchotaient que la sole était trop chère. Elle est d'autant plus chère maintenant qu'elle est garantie avoir été pêchée sans souffrance animal excessive et cuite dans un beurre venu d'une vache n'ayant reçu aucun traitement antibiotique. Le beurre est sans conservateur. Toutes ces considérations sont rassemblées à la fin du menu dans une notice qui passerait sans difficulté pour un contrat d'assurance ou une notice de médicament.
Pour l'heure, je prends un café place du Puits salé avant d'aller vers les guichets de la sous-préfecture. Je m'interroge sur l'usage que l'on pouvait faire d'un puits salé au bord de la mer. Mes pensées cheminent au rythme des pas du garçon qui va de table en table pour indiquer qu'il faut payer car, c'est la fin de son service. Une cliente agacée, assise à une table près de la porte d'entrée, lui rétorque qu'elle n'a pas encore eu sa commande. Il repart furibard vers le bar en marmonnant étrangement : « Dans tes rêves ! » Je ne sais pas à qui s'adressait cette invective, mais certainement pas à la cliente qui n'avait pas eu son café-crème qui refroidissait sur le comptoir. La cliente n'est d'ailleurs pas dupe, qui renvoie son café-crème, arguant sans doute avec raison qu'il est froid. À l'évidence, leur relation ne va pas s'en trouver améliorée. Cette scène m'aura beaucoup amusé, surtout que le garçon, ne voulant sans doute pas accepter sa défaite, a choisi de ne pas lui rapporter un autre café-crème et de partir sans encaisser sa note. S'en est suivi un scandale. La cliente a demandé à voir le patron et la serveuse a répondu qu'il venait de partir.

J'aime et je n'aime pas, tout à la fois, les stations balnéaires, de la même façon que je n'aime pas vraiment les voyages tout en voyageant sans cesse avec passion. Voyager est pour moi une mauvaise habitude contiguë à celle de l'écriture. Le texte quant à lui, avance à petits pas. Personne n'en a jamais encore lu une seule ligne.












28 décembre






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