Diégèse |
mercredi 16 février 2022
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Calendrier
de vie de
l'auteur en spirale d'Ulam |
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ce
travail est commencé
depuis 8083
jours (59 x 137 jours)
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et son
auteur est en vie
depuis 22536 jours
(23 x 32 x 313 jours)
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2022 |
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ce qui représente
35,8671% de la vie de l'auteur
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hier
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L'atelier du
texte |
demain |
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table des
correspondances |
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dans 427 jours (7 x 61
jours), soit 61 semaines, ce sera le mercredi 19 avril
2023
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et l'auteur sera
peut-être en vie
depuis 22963 jours (nombre premier)
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Je suis allé chez le médecin pour une visite de routine aujourd'hui et la salle d'attente était pleine.
J'en viendrais à regretter ce temps où il acceptait les consultations
de ce type en vidéo. En sortant, je me suis arrêté dans un troquet pour
prendre un café, écoutant les traits communs de ces conversations
de bistrots que j'affectionne particulièrement. C'est incroyable le
nombre d'échanges qui évoquent le temps passé et le souvenir et où
souvent, le silence parle avec éloquence. Sans doute servent-elles à chevaucher le temps pour celles et ceux qui ont renoncé à construire de nouveaux souvenirs. J'écoute et je regarde. J'éprouve de la tendresse pour ces gens semblables, ressemblants, identiques dans leurs
aspirations et pourtant si différents les uns des autres, chacun identifié. Je serai toujours un journaliste de l'imaginaire. Je remarque les différences de classes et je pense au temps où ce pays croyait encore pouvoir s'élever au-dessus des différences de classes, avant d'avoir cédé à la surconsommation des rêves par une organisation qui ne laisse rien au hasard et qui diffuse en permanence, jusque dans le troquet à côté de moi, ses images affolantes. La seule évocation de ces chaînes d'information en continu suffit à me gâcher le plaisir de ce moment volé. Je pense à autre chose.
À maints égards, c'est encore le matin. Je ferme les yeux quelques instants et je suis alors dans un endroit inconnu, loin. Je me souviens que le réel est inaccessible. Je me souviens d'autres matins et les souvenirs demeurent et demeurent aussi dans leur irréalité. Il n'y a jamais que le sommeil obscur qui ne se souvient pas. Je recommande un café au serveur pressé qui semble ne pas avoir que ça à faire. À son retour, je le remercie et le paye avant qu'il n'affirme que c'est bientôt la fin de son service. Il est remplacé par un autre qui vient d'à côté, car tous les bistrots de la rue, depuis la fin de la pandémie, ont été rachetés par le même investisseur et de cela la presse ne dit rien.
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