Qui
se
souvient encore de Monsieur Z et du succès très particulier de
cette figure de
l'horreur ? On disait alors que le peuple était avec tous ses titres racoleurs.
Mais il ne s'agissait que de la réaction et c'est une des
caractéristiques de la
réaction que de forger son opinion, non par rapport à des idéaux, ni
même par rapport à des ambitions mais bien en raison de manques et de
frustrations toujours attribués au régime en place. C'est une des
façons qui leur reste de donner
une couleur politique à leur pauvreté. Il faut avouer que les
régimes successifs, pendant plus d'une quarantaine d'années, avaient
surtout brillé par cette forme d'avarice qu'ils nommaient la rigueur.
Car, la rigueur est une
forme d'avarice et c'est un désastre. Alors, des personnalités
politiques véreuses tentent d'atteindre en permanence cette cible
sociologique, qui joue au tiercé dans les bistrots et a gardé un accent
« populo » bien français, mais qui n'existe en fait que dans leurs
fantasmes populistes. Mais, c'est pour cela qu'une grande partie de qui
l'on nomme le peuple vit dans cet état de sidération, sans grand espoir. C'est sans doute ce qui
justifie les prophètes et surtout les faux prophètes. Mais cela n'a rien à voir.
Pourtant, tous ces adeptes du pire n'ont pas une psychologie fragile.
Il suffirait d'un léger
mouvement de l'esprit pour que cela cesse, par l'entendement seul.
Et puis au même moment, alors qu'on est dans la rue, un spectacle
arrête par sa violence inattendue et cette concomitance et
cette concordance font qu'au
niveau de l'inconscient, ou même seulement au niveau de l'imaginaire de
chacun, il y a collusion. C'est
cela le présent, et la
difficulté
avec le présent, c'est ce peut-être qui lui est
systématiquement
accolé. Et puis il y a tous ces hier qui ont acquis un peut-être.
Je marche à travers la
ville et la ville passe dans ce paysage. Mais cela n'a rien à voir.
Je regarde la couleur
de l'air, dans ce paysage et j'y vois comme un signe de moi même.
J'entre dans un musée, sans
autre but que la résonance des voix dans la salle. |