On
avait cru
que la polémique
avait été vite
éteinte et que l'on avait compris qu'il s'agissait d'une
plaisanterie. J'ignorais
alors que la plaisanterie pouvait être fatale, que les médias
publient sans souci
du vrai ni du faux et que les imprécations s'expriment dans toutes les langues
et dans toutes les religions. C'est ainsi. Les médias, qui
devraient éclairer, diffusent, certes, depuis longtemps, des cônes d'ombre.
Je n'ai même pas lu
les commentaires que cet article avait suscités. Rapidement, cependant,
j'ai repris ces bonnes vieilles maximes de La Rochefoucauld. Toujours, on sort ragaillardi de
cette lecture. J'y ai trouvé celle-ci : « Il
n'y a point d'accidents si malheureux dont les habiles gens ne tirent
quelque avantage, ni de si heureux que les imprudents ne puissent
tourner à leur préjudice. » Serai-je habile ou
imprudent ? Ni l'un ni l'autre. Lâcher prise aussi peut être un acte de résistance
et je n'ai d'ailleurs plus le goût à essayer de faire coïncider mon
identité et ma personnalité mise en acte. Ni le goût, ni la
patience et peut-être pas la force non plus. Je n'y risquerai pas une
once de ma vie.
Ce qu'on pense de vous et ce qu'on écrit sur vous, encore davantage,
diffère singulièrement de qui l'on croit être. Mais, cela est bien
normal. Si la
symétrie existait, nous ne serions donc pas seuls, or, très
largement, nous sommes seuls et c'est pourquoi il faut abandonner les anciens
commandements.
Alors, je suis parti dans le sud de la Bretagne, ce qui, en cette fin
de mois de juillet n'est peut-être pas la meilleure idée. Tant pis, il fera peut-être moins
chaud. C'est incroyable comme il faisait chaud
les jours derniers. Sur la plage, j'ai pris un
peu de sable, que j'ai comparé à un peu de sable, jusqu'à l'infini de
la nausée. Je circule à bicyclette et je fredonne des
chansons. Je suis attentif à la toponymie et je m'abreuve de noms
que je ne connais
pas, que j'ai oubliés, que j'oublie. Je laisse aller mon
esprit, sans souci du vrai ni du faux, faire le
cerf-volant et
malgré tout, je suis heureux. Des
objets
d'écriture apparaissent, rarement, obscurcissent le monde alentour,
puis disparaissent et retrouvent trace dans l'écriture, dans ce
perpétuel inachèvement.
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