Diégèse Calendrier de vie de l'auteur en spirale d'Ulam
lundi 13 juin 2022



2022
ce travail est commencé depuis 8200 jours (23 x 52 x 41 jours) et son auteur est en vie depuis 22653 jours (33 x 839 jours)
ce qui représente 36,1983% de la vie de l'auteur
hier



L'atelier du texte demain
table des correspondances




dans 1430 jours (2 x 5 x 11 x 13 jours), ce sera le mercredi 13 mai 2026
et l'auteur sera peut-être en vie depuis 24083 jours (24083 est un nombre premier)
carnet de voyage de 2026
de Rouen à Courcelles-sur-Seine en remontant la Seine















Nous ne sommes que mi-mai et la Seine est déjà bien basse, comme si elle était à son étiage le plus bas. Cela fait bien dix ans maintenant que cet état de sécheresse parcouru de canicules poudreuses arrive en Europe de plus en plus tôt. Les chiffres sont impressionnants. Malgré de nombreuses déclarations, de rapports en alertes et en sommets mondiaux, personne n'a pu ou su faire le geste politique qui permette, non pas d'inverser la donne, mais au moins de prendre acte de ce qui devient un terrible fléau. Et il y a peu de chance que cela change. Ce qui est bien visible, c'est que la décarbonation de l'économie dans un système capitaliste néolibéral profite d'abord et en particulier au système capitaliste néolibéral avant d'avoir un effet positif quelconque sur le climat. C'est peut-être donc le contraire qu'il faudrait essayer de faire en s'attaquant à la racine, c'est à dire à contrer la consommation effrénée de biens de toute sorte que l'on transporte de manière incessante tout autour de la planète épuisée. Sauf, bien sûr, si l'on veut se rapprocher encore plus rapidement de la fin du monde, ce qui semble, à l'évidence, le fantasme délétère de l'humanité. L'observation n'est certes pas originale. Tout le monde est inquiet, mais l'inquiétude ne suffira pas. Mais, peut-être est-ce le destin de la planète que de périr dans les flammes de son propre enfer et l'on sait que le destin ne compte pas le temps. C'est l'argument des climatosceptiques qui affirment que tout cela est naturel et que l'on connaîtra plus tard une nouvelle période de glaciation, ce qui fait bien rigoler les dinosaures. J'avoue ne pas comprendre.

J'aime vraiment beaucoup cette petite virée le long de la Seine, que je vais suivre une nouvelle fois jusqu'à la source. Souvent, je laisse le fourgon et je vais me perdre dans les horizontalités du paysage contredites par les falaises de craie. Mais le paysage de cette Seine basse me ramène sans cesse aux considérations climatiques, car, les falaises et le paysages sont en permanence mités par des installations industrielles aussi polluantes qu'elles sont hideuses ou aussi hideuses qu'elles ont été polluantes, avant la désindustrialisation de la fin du siècle dernier. Je me demande ce que l'on pourrait faire pour réhabiliter ce paysage magnifique. Je me souviens de bribes de dossiers étudiés quand je m'occupais de ces sujets il y a plus d'une quinzaine d'années. Je dois bien admettre que depuis, on est juste demeuré dans l'impossibilité, là aussi, de faire quelque chose qui soit à l'échelle des enjeux environnementaux de ce bassin fluvial majeur. On a préféré financer ce que l'on nomme l'innovation, c'est à dire d'autres formes plus sophistiquées de pollution. Le monde peine à trouver une autre forme d'innovation qui ne soit pas la cause directe de sa fin. Je passe devant un centre commercial. Les clients abondent dans des véhicules thermiques surchauffés. Rien n'est gagné. Je repars, souriant, en imaginant des condamnations judiciaires à la permaculture forcée. Toutes ces scènes subreptices sont des fictions attachées les unes aux autres par la fantaisie d'un auteur désinvolte.

Mais ce soir, le soir était lourd.










13 juin






2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000
2019
2018
2017
2016
2015
2014
2013
2012
2011
2010








2021 2020
13 mai




2022 2021
2020
2019
2018
2017
2016
2015
2014
2013
2012
2011
2010
2009
2008
2007
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000