Diégèse | Calendrier de vie de l'auteur en spirale d'Ulam | ||||||||
mercredi 18 mai 2022 | 2022 | ||||||||
ce travail est commencé depuis 8174 jours (2 x 61 x 67 jours) | et son auteur est en vie depuis 22627 jours (113 x 17 jours) | ||||||||
ce qui représente 36,1250% de la vie de l'auteur | |||||||||
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table des correspondances | |||||||||
dans
1230 jours (2 x 3 x
5 x 41
jours), ce sera le lundi 29
septembre 2025 |
et l'auteur sera peut-être en vie depuis 23857 jours (23857 est un nombre premier) | ||||||||
carnet de voyage de 2025 de Chalon-sur-Saône à Pouilly-sur-Saône en remontant la Saône |
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J'aime
beaucoup la
Saône et sa nonchalance comme son abandon
dans le Rhône, qui ne la mérite pas, sont un des plaisirs de mon
existence. Je me rappelle de la Saône la nuit, traversant Lyon, vers la
fin du vingtième siècle. J'avais remarqué alors que les
abords des rivières, fussent-ils en pleine campagne, ne sont jamais
totalement déserts et qu'ils abritent tous les soupirs de
la nuit. Suivre la Saône, surtout sur le trajet d'aujourd'hui, c'est parcourir aussi, sans boire bien sûr, une des grandes terres vineuses de France. Pour le voyageur qui voyage vraiment, ce qui est intéressant dans le vin, c'est la vigne et tout le reste est un produit dérivé, ce qu'il faut consommer, alors que l'observation minutieuse de la vigne, de ses variations multiples en fonction de la nature de la terre, de l'ensoleillement, de la pente, de son âge, est pleine d'enseignement. Comme prévu, j'ai troqué le vélo pour la fourgonnette, avant de connaître de trop mauvaises conditions météorologiques, chaque jour ou presque. Je me repose bien dans l'habitacle aménagé. Je suis entièrement autonome et j'en tire de la fierté et même de l'orgueil. Je pourrais vivre ainsi une année entière dans ce petit habitacle où tout est pensé au millimètre près et je resterais face au paysage le plus longtemps possible, face à quelques frontons d'église particulièrement ouvragés. Ou bien alors, je me poserais face à l'Atlantique, quand le ciel est bas, scrutant l'horizon jusqu'à être parfaitement sans interprétation, face à l'abstraction pure. Sur le vélo, tout le jour, ce qui s'arrête, c'est la lecture, et dans la fourgonnette, la lecture peut revenir, car, si je le souhaite, les étapes choisies ne me prennent que très peu de temps. Quand la lecture s'arrête, ce qui s'écrit alors n'est pas de tout repos et le texte file tout droit vers l'abstraction lui aussi. Je pense que le ressort de la fiction est dans la lecture, comme le ressort de la figuration en art est ailleurs que dans le regard et la contemplation. La fiction prend sa source ailleurs que dans le repos et le repos n'est donc pas un ressort de la fiction. Je commence à mieux comprendre ces mécanismes complexes. Jusqu'à aujourd'hui, j'étais resté sur cette bonne vieille phrase de Barthes énonçant dans son cours au Collège de France le premier décembre 1979 : « j'écris parce que j'ai lu. » Dans cette promenade longue, j'écris parce que je ne lis pas. Je suis à Pouilly-sur-Saône, au bord de la Saône, sur la petite plateforme entre la rue de l'Abreuvoir et le chemin de la Plage. L'eau est verte. |
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18 mai | |||||||||
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