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Avant de repartir, je suis retourné vers la cathédrale et j'ai pris tard le petit déjeuner dans un des cafés du parvis, sur une terrasse couverte aménagée comme un petit jardin bien agréable en cette saison. La salle n'est cependant pas désagréable. La cathédrale est cette apothéose, comme une faille dans le temps que l'on perçoit d'un seul regard. On en oublie les règles de la perspective et, très largement, les références que l'on pourrait avoir accumulées.
Depuis quelques jours, j'ai un esprit d'automne, ce qui n'est pas désagréable. La saison donne de douces sensations, surtout les après-midi, mais, inéluctablement, on va vers l'hiver. J'ai donc un esprit tranquille qui va vers l'hiver. Traverser la France par de petites routes pendant toute une année, c'est aussi traverser les saisons et découvrir ce qu'elles ont de dissimulé au voyageur pressé. C'est découvrir par exemple la grande variété des nuages, qui changent selon les saison, selon le temps qu'il fait, mais aussi selon la géographie. Je suis depuis longtemps passionné par les nuages, les merveilleux nuages, comme les nomme Baudelaire. Souvent,
je m'arrête pour les photographier et les joindre à tant d'autres
nuages dans un album en ligne créé par un ami. C'est donc une aventure raisonnable, mais, j'ai toujours vécu des aventures raisonnables, même quand il s'agissait secrètement de me perdre.
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