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Le ciel plombé était plus gris aujourd'hui encore et le vent soufflait le souvenir des catastrophes lointaines. Quelles sont les
manifestations de notre existence dans le monde ? Elles sont bien ténues et bien incertaines, alors que le vent, lui, porte toute la mémoire de toutes les vies. On l'oublie parfois et cela provoque des tempêtes. C'est notre oubli qui provoque cela, les tornades, les cyclones et les ouragans.
Je vais continuer le texte commencé hier. J'ai une autre idée et je vais aller la développer dans l'espace de la fiction. Je serai dans une ville déserte et silencieuse, comme l'était la ville pendant le grand confinement de 2020, pendant tous ces jours. On se souvient de cette période étrange où le plan de la ville était balisé par des cercles d'un kilomètre de diamètre selon les circonstances et les heures de la journée. Il fallait rechercher,
souvent en vain, de pharmacies en supermarchés du gel hydroalcoolique
et des masques en tissu qui ne protégeaient pas vraiment de ce mal
encore inconnu. On laissait les courses reposer dans le hall d'entrée
et les paquets de pâtes avec les boites de conserve prenaient alors le
mystère des choses bien rangées.
Puis, la vie a pris un autre cours. On a troqué les autorisations de
déplacement pour des certificats de vaccination, presque déçus que le
confinement soit déjà fini et assumant pleinement cette contradiction. On ne sourit pas, puisqu'on le sait parfaitement, et même
tout un tas d'autres choses sans intérêt désormais.
C'est déjà la fin de l'après-midi, puis ce sera vraiment le soir et je n'aurai pas beaucoup écrit. J'ai un doute sur la validité de mes propositions. C'est curieux comme l'écriture peut parfois patiner pendant des jours et des jours. On n'y peut rien, c'est comme cela et personne, et surtout pas l'auteur, n'y peut rien.
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