Diégèse | Calendrier de vie de l'auteur en spirale d'Ulam | ||||||||
samedi 19 mars 2022 | 2022 | ||||||||
ce travail est commencé depuis 8114 jours (2 x 4057 jours) | et son auteur est en vie depuis 22567 jours (22567 est un nombre premier) | ||||||||
ce qui représente 35,9552% de la vie de l'auteur | |||||||||
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dans 684 jours (22 x 32 x 19 jours), ce sera le jeudi premier février 2024 | et l'auteur sera peut-être en vie depuis 23251 jours (nombre premier) | ||||||||
Il faisait exactement
le
même temps, l'année dernière. Je suis allé me promener dans les vignes. La
colline est plantée
de blé et de vignes maigres. Tout en haut, le soir venu, dans l'humidité brumeuse,
on peut apercevoir au loin les lampadaires de
la plaine qui ressemblent
à une installation artistique. Je me souviens des descriptions que
fait Zola de ces paysages de Provence dans lesquels il situe
l'insurrection de 1851. C'est d'ailleurs en partie pour eux que je suis
venu ici la première fois et que j'y retourne depuis. « Les champs s'étendaient
pareils à de vastes
couches d'ouate qui auraient amorti tous les bruits de l'air »...
La phrase provoque en moi un curieux écho... S'agit-il de souvenirs,
de
fictions venues du passé ? Quand on se promène depuis
longtemps dans des paysages agrestes, j'ai constaté qu'on parvient à
faire des
distinctions là où il n'y avait, au début des mêmes promenades, que des similitudes.
Alors, de Zola, je passe, comme souvent, insensiblement à Proust, avec
l'aide de Barthes qui citait l'écrivain des Chroniques antérieures à la Recherche du
temps perdu dans son cours de 1978 : « (...) si j'écrivais un roman,
je tâcherais de différencier
les musiques successives des jours. » Il faudrait, certes,
pour rendre compte des musiques successives des jours, pouvoir ne
garder en mémoire que quelques
paysages et les considérer avec un cœur aimant afin
d'oublier en bloc ces
innombrables instants fracassés qui bossèlent la vie. Ces paysages
provençaux sont la
preuve que ça dure, la preuve que ça tient, comme dirait Charles
Péguy, mais pour dire qu'en fait, ça ne dure pas et c'est alors encore plus décevant. Puis, je me rappelle l'été et je regrette l'été. C'est tous les jours comme ça. Mais, je sais que l'été, je me rappelle l'hiver et que je regrette l'hiver. C'est la même chose. Alors, je regarde encore le paysage en attente frémissante du printemps et je consens qu'il serait difficile, voire indécent de me plaindre. De quoi s'agit-il alors ? En fait, il s'agit du courage, de trouver encore et toujours du courage. Et, puisque c'est le jour des références et des citations, je fredonne une vieille chanson de Véronique Sanson, que, de retour à la maison, je trouve sur l'internet dans une version éperdument cassée, que je chante à tue-tête : « Quand je n'aurai plus le temps de trouver tout le temps du courage... » |
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19 mars | |||||||||
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