Diégèse |
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Calendrier
de vie de
l'auteur en spirale d'Ulam |
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dimanche 20 mars 2022 |
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ce
travail est commencé
depuis 8115
jours (3 x 5 x 741 jours)
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et son
auteur est en vie
depuis 22568 jours
(23 x 7 x 13 x 31 jours)
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2022 |
ce qui représente
35,9580% de la vie de l'auteur
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trois mille deux cent vingt-quatre semaines de vie
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hier
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L'atelier du
texte |
demain |
table
des
correspondances |
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dans 701
jours (701 est
un nombre premier), ce sera le
lundi 19 février 2024
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et l'auteur
sera
peut-être en vie
depuis 23269 jours (nombre premier)
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Il
m'est venu l'idée saugrenue de commencer un recueil de souvenirs. Il ne
s'agit pas de traquer l'autobiographie mais de chercher pourquoi, parmi
toutes les scènes insignifiantes de l'existence, quelques-unes
demeurent et atteignent le rang de souvenir. Il ne s'agit pas de
mémoire. Je sais depuis longtemps que le souvenir n'est pas
dans la mémoire. Il s'agit donc de chercher dans l'amas de
souvenirs ténus le
récit sans trame que construit l'imaginaire, parfois avec un élan superbe,
avant de
s'écrouler sans conviction. Il me semble que quand on est enfant, tout est propice au
souvenir. Une visite chez le coiffeur devient une aventure
inoubliable et des années plus tard, on entend clairement
encore le bruit des
ciseaux qui fend le bourdonnement des tondeuses électriques, comme
on pourrait entendre le
dialogue de l'intuition de la vie à venir et du souvenir de
la jeune vie passée. Tout souvenir d'enfance porte sa part de métaphore.
Plus tard, le souvenir s'articule avec le désir et l'on se souvient de
cette inconnue ou de cet inconnu à la terrasse d'un café
avec un ordinateur portable. C'est sans doute le déplacement brusque de
la polarité du désir qui fait que l'on se souvient. Désormais,
est-ce le goût qui
se détériore, ce
que je vois ne me dit rien. Le
soir venu, je me mets maussadement face à
l'ordinateur, tentant une
reconstitution a minima de quelques scènes de la journée, mais je suis une image
derrière un écran et rien ne vient. Encore dans les brumes
des affres de la création, me vient alors l'idée
de ne plus écrire. Après tout, cela ne manquera vraiment à personne
et je ne suis pas un écrivain dont le succès est tel que
l'on attend impatiemment sa dernière livraison. Mais, ce serait alors la solitude, la
grande solitude. Et puis, écrire est l'une des pires
pratiques addictives qui soit. En outre, c'est la seule chose que
je sache faire
vraiment. Alors, je me remets à écrire ce vieux texte qui cherche
l'amour.
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