C'est une des étapes du voyage que j'affectionne particulièrement, que celle de Castellammare di Stabia dans la baie de Naples. L'année prochaine,
j'essaierai, si je reviens, d'y rester plus longtemps. J'ai mes
habitudes dans la partie haute de la ville, celle qui semble
diamétralement opposée à Naples, qui surplombe Pompéi et qui offre une
vue spectaculaire sur le Vésuve. Chaque fois que je viens, l'émotion est intacte et je n'ai qu'une envie quand je pars, recommencer aussi tôt que possible. Je réserve longtemps à l'avance une chambre où je sais pouvoir apercevoir le volcan depuis le lit. Nourri de toutes les toiles de petits ou grands maîtres qui tentent de montrer l'éruption du Vésuve, j'imagine la nuit que j'assiste à la chute de Naples dans un ouragan de lave et de cendres. Je pourrais entendre la fureur des éléments. Loin de m'angoisser, au contraire, je m'endors. Je me réveille ensuite dans un silence joyeux. Le volcan et la grande cité lumineuse sont toujours là et leur vue m'apporte un véritable apaisement. Je me lève et descends jusqu'à la mer, vers une de ces plages aménagées et privées qui longent la via sorrentina. Malgré le froid, je ne suis pas le seul promeneur et quelques jeunes viennent pour la journée, arrivant tôt pour s'amuser plus longtemps en inventant un peu de douceur. Ils se prennent en photo en riant, pensant construire ainsi des souvenirs. Ils ne savent pas encore que l'on ne peut pas prédire le souvenir, que c'est un mystère difficile, que le souvenir est soumis à l'avenir et que par définition, l'avenir est incertain.
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