jeudi 13 avril 2023 | |
vendredi 13 avril 1962, il y a 61 ans | Les Cézanne retrouvés à Marseille ont été enfermés dans les coffres-forts d'une banque |
Le
Monde - publié le 13 avril 1962 |
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Marseille,
12 avril. - Le retour
inopiné des huit Cézanne volés en août 1961 à Aix-en-Provence ne manque
pas de susciter des commentaires. On a appris mercredi soir que ce
n'était pas par hasard que les policiers passant avenue
Camille-Pelletan avaient repéré une " 404 " abandonnée dans laquelle se
trouvaient des tableaux. En réalité, un coup de téléphone anonyme était
parvenu quelques heures plus tôt à l'hôtel de police signalant la
présence d'une voiture suspecte en stationnement face au n° 80 de
l'avenue Camille-Pelletan et " contenant des choses intéressantes ". Les policiers envoyés sur les lieux remarquaient que la " 404 " vert d'eau signalée à leur attention appartenait à M. Giler, un Marseillais à qui elle avait été volée le 4 avril. La glace arrière gauche était brisée et sur la banquette, dépouillés de leurs cadres, les huit Cézanne étaient empilés. Un emballage grossier les dissimulait aux regards des passants. La compagnie d'assurances serait-elle arrivée à un accord avec les voleurs ? C'est la question que beaucoup se posent à Marseille, estimant que la police n'aurait joué là qu'un rôle secondaire, consistant à récupérer les tableaux. Le commissaire Brieussel, chef de la brigade mobile, a cependant déclaré que ses inspecteurs " exploitaient actuellement une piste intéressante " et qui devrait normalement aboutir bientôt. Deux Français détenus en Belgique pour d'autres méfaits pourraient faire partie de la bande des voleurs de tableaux. Quant à M. Ottaviani, qui représente à Marseille les compagnies d'assurances intéressées, il a déclaré ne rien connaître de l'affaire. On a appris à l'occasion de la récupération des tableaux que l'un d'entre eux, " les Joueurs de cartes ", propriété du musée du Louvre, n'était pas assuré en raison de sa trop grande valeur. Après une journée passée dans le bureau du commissaire divisionnaire Brieussel à qui les experts confirmèrent qu'il s'agissait bien des toiles dérobées au pavillon Vendôme, les précieux tableaux ont été transportés à Aix-en-Provence et placés dans les coffres-forts d'une banque. Le Monde |