mardi 25 avril 2023

vendredi 25 avril 1975, il y a 48 ans Un appel pour la lecture publique

Le Monde - publié le 25 avril 1975



Un appel pour la lecture publique a été lancé dont les premières signatures rassemblent les noms de Robert Escarpit, François-Régis Bastide. Hélène Parmelin, Pierre Gamarra. Robert Merle, Roger Chateauneu, Jean-Pierre Faye, Jean Ricardou, etc., etc.

Le livre est menacé. Quelques dizaines d'écrivains peuvent aujourd'hui vivre de leur métier.

Privés des moyens, du temps, des raisons de lire, la majorité des Français ne lisent pas.

La part du budget d'État consacrée à la lecture est d'une telle insuffisance que dès aujourd'hui des équipements existants sont menacés de fermeture (bibliothèques universitaires), dans le même temps que la politique de l'État à l'égard des collectivités locales leur interdit de faire plus qu'elles ne font pour développer la lecture publique.

Pour que cesse cette politique de démission nationale confirmée encore par le budget 1975, qui marque l'abandon du plan, pourtant bien modeste, de développement de la lecture publique, les soussignés, écrivains, élus, bibliothécaires, vous appellent à exiger avec eux :

1. L'augmentation immédiate de la participation financière de l'État :
- aux bibliothèques centrales de prêt (chargées de desservir les petites communes) ;
- aux bibliothèques municipales ;
- aux bibliothèques universitaires et à la Bibliothèque nationale.
2. La mise en place d'un réseau cohérent de bibliothèques d'établissements scolaires : primaire et secondaire.
3. Une participation patronale accrue aux budgets des comités d'entreprise afin de leur permettre de développer ces bibliothèques d'entreprise, spécificité nationale d'un grand apport à la lecture publique.

L'imagination et les propositions démagogiques ne sauraient en effet remplacer ces mesures indispensables.

Le Monde