mardi 23 mai 2023

mardi 23 mai 1967, il y a 56 ans LES DÉMÊLÉS DE M. JEAN GENÊT AVEC SES ÉDITEURS

Le Monde - publié le 23 mai 1967



Le Club Méditerranée va-t-il assurer la diffusion d'une dizaine d'ouvrages de Jean Genêt ? Les Éditions le Trident, dont le capital appartient à ce club (pour 800 parts) ainsi qu'à MM. Trigano et Blitz, actionnaires du même club (pour 100 parts chacun) ont assigné en effet l'écrivain en justice pour demander au tribunal de les déclarer titulaires des droits sur ses œuvres, de dire que M. Jean Genêt a cédé illégalement ces droits à des tiers éditeurs (l'Arbalète, Gallimard) et de leur allouer une provision de 200 000 francs en attendant l'évaluation par expertise du préjudice qu'elles affirment avoir subi du fait de l'écrivain.

Leur thèse a été développée samedi à la 3e chambre civile par Me André Attal. Celui-ci a indiqué que M. Jean Genêt avait signé trois contrats concernant les œuvres litigieuses " le 13 novembre 1946 (pour Notre-Dame-des-Fleurs, Miracle de la Rose, Journée castillane, Pensée, Haute surveillance) ; le 26 juillet 1947 (pour Querelle de Brest, Héliogabale, Pompe funèbre, le Journal d'un voleur), et le 28 février 1949 (pour l'Enfance criminelle) avec les Éditions Paul Morihien, qui sont devenues les Éditions le Trident à partir de 1957. "

Au nom de M. Jean Genêt, Me Georges Kiejman a répliqué que les Éditions Paul Morihien avaient négligé de publier et de rééditer comme il convenait ses œuvres. Pour cette carence, il a même réclamé 100 000 F de dommages et intérêts à titre reconventionnel.

Le Monde