mardi 28 mars 2023 | |
mercredi 28 mars 1962, il y a 61 ans | ART DESTRUCTIF |
Le
Monde - publié le 28 mars 1962 |
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Une
dizaine de camions sont
nécessaires pour transporter en " pièces détachées " la
nouvelle
sculpture de Tinguely, à laquelle il a donné le nom de machine
d'autodestruction. Un piano, douze moteurs électriques, d'innombrables
poulies et courroies, des meubles, des jouets, des pièces d'artifice,
des bombes fumigènes, et, perché au sommet d'un pylône métallique... un
réfrigérateur tout neuf ! Les dimensions de cet ahurissant
assemblage
ne font pas moins de douze mètres de long et dix mètres de haut. Sur cette machine Jean Tinguely veut interpréter son Étude pour la fin du monde ; les touches du piano qui commandent électriquement la marche de l'engin doivent provoquer l'écroulement d'un tel tas de ferraille, la mise à feu de telle charge explosive, comme le veut la partition... De même l'assistante de Tinguely doit cribler de balles de 22 long rifle des pots de peinture disposés sur une toile. En une demi-heure le processus d'autodestruction sera accompli : l'œuvre " détruite " est créée... Le Monde |