Diégèse
Calendrier de vie de l'auteur en spirale d'Ulam
jeudi 22 août 2024




2024
ce travail est commencé depuis 9001 jours (9001 est un nombre premier)

et son auteur est en vie depuis 23454 jours (2 x 32 x 1303 jours)

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table des narratrices et des narrateurs

les narratrices et les narrateurs du protocole d'écriture de 2024










mercredi 22 août 2001 précédemment 31 juillet 2024 Bernadette C'est la fin de l'été. Bientôt la rentrée. Les pathologies vont changer. Nous allons avoir bientôt les traumatismes rachidiens dûs à des accidents domestiques - l'accrochage de rideaux ou le montage de meubles ou encore les grands ménages - et les autres accrochages, automobiles ceux-ci avec ce que l'on appelait : « le coup du lapin ». Je me souviens de cette dame, visiblement bourgeoise et des beaux quartiers, qui refusait l'idée de souffrir d'un traumatisme rachidien parce qu'elle jugeait que cela devait être réservé aux Arabes. Au début, nous ne comprenions pas ce qu'elle voulait dire et nous étions inquiets qu'elle puisse avoir déclenché un délire dû à un traumatisme crânien non diagnostiqué. Il n'en était rien. C'était du racisme loufoque mais bien du racisme. Elle pensait que « rachidien » venait du prénom arabe « Rachid ». C'est encore un sujet de plaisanterie entre nous à l'hôpital, mais en dehors de la présence des patients, ceux-ci ne pouvant évidemment comprendre pourquoi nous appelons « traumatismes arabes » les traumatismes rachidiens.

J'évoque ici peu le racisme. Il est pourtant quotidien. Le paysage humain de l'hôpital, même celui de Bobigny, est quasiment ségrégationniste. Les médecins sont blancs, les brancardiers arabes et les infirmières et aides soignantes noires. Il est doublement ségrégationniste puisqu'il est aussi genré. Les médecins et les brancardiers sont des hommes, pour ces derniers au prétexte de la force physique nécessaire parfois, les aides soignantes sont très majoritairement des femmes. Il faudra combien de temps à la société française pour déconstruire ces stéréotypes racistes post coloniaux ?








suite le : 30 août 2024










mardi 22 août 2006 précédemment 14 août 2024 Gustav « Yasmine se souvenait de ce premier jour, quand elle avait découvert les bâtiments de l'université après un trajet en bus qui lui avait semblé long, mais moins long que celui qu'elle devait faire pendant les vacances pour aller voir sa grand-mère qui habitait dans les collines, ces mêmes collines que ses parents, même quand ils s'exprimaient en français, appelaient toujours « djebel ». On leur apprenait à l'école que ces collines étaient les paysages héroïques de la libération du pays. Elle ne savait pas enfant ce que ce la signifiait. Et puis, adolescente, elle avait vite appris à se méfier de la propagande du régime. C'était un peu comme un bruit de fond incessant, dans les journaux, à la radio, à la télévision, qui ne cessait jamais mais auquel elle ne prêtait pas vraiment attention. L'important était pour elle de pouvoir aller en France faire ses études d'ingénieur spécialisée dans le sport. La fédération sportive et ses professeurs l'encourageaient et elle avait enfin obtenu la bourse attendue. Elle irait étudier à Marseille, à Luminy. »

J'ai commencé la fin de la romance. Je me demande si cette discrète allusion à la guerre d'Algérie et à la république dictatoriale qui gouverne le pays passera auprès de l'éditeur. Normalement, nos livres ne doivent comporter aucune allusion politique d'aucune sorte. Le personnage principal n'a pas d'opinions politiques. Il, et le plus souvent elle, est confrontée à des méchants qui sont des méchants sortis de l'Histoire et qui sont méchants dans un ordre moral et narratif et non dans un ordre social, politique et historique. Si les filles veulent s'émanciper, cela doit être pour fonder une famille et aider leurs pauvres parents, que ces parents les aiment ou pas. En choisissant une héroïne arabe et sans doute algérienne, je déroge un peu. On verra bien. De toute façon tout cela est discret et ces particularismes, jusques et y compris le prénom, pourront être éventuellement gommés à la relecture. La jeune Yasmine se nommera Paméla et ses grands parents vivront dans le Vercors, où ils auront nécessairement résisté contre les nazis pendant la dernière guerre mondiale. Mais, il se peut que l'évocation des Nazis soit déjà un peu trop politique.

Bon, c'est fait. La romance est partie hier chez l'éditeur.








suite le : 26 août 2024










vendredi 22 août 2014 précédemment 14 août 2024 Olivier Je relis ce que j'ai écrit la dernière fois ici et j'ai des larmes dans les yeux. Il n'y a pourtant pas bien longtemps, mais, c'est comme si j'y évoquais un temps passé, lointain, fait de bonheur, d'espoir et de désir. Rien n'est plus comme dans ce temps-là.

Comment oublier cette nuit, la veille de notre départ pour Fort-Mahon, quand Élise a été prise de contractions violentes. Ensuite, cela a été très rapide. Le SAMU est arrivé. Nous sommes partis à l'hôpital et je reverrai souvent je crois dans mon souvenir la tête de la femme qui m'a annoncé qu'Élise avait perdu son bébé, notre bébé.

Elle est restée une journée en observation à cause des saignements et puis elle est rentrée. Mais, c'était comme si elle était une autre femme, une inconnue. Elle ne voulait d'ailleurs pas que je m'approche d'elle, même pour la serrer dans mes bras et elle s'enfermait dans un mutisme inquiétant. Il n'était évidemment plus question de partir à la mer. Mais, prétextant le fait que sa valise était prête, elle m'a dit qu'elle partait chez ses parents et qu'elle souhait y aller seule. Ses parents habitent dans l'Indre, un peu au sud de Châteauroux, à Saint-Sévère-sur-Indre. Il n'y a pas la mer, dans ce gros bourg, seulement quelques souvenirs de George Sand.

Depuis, elle ne me prend pas au téléphone. C'est comme si elle me jugeait responsable de ce qui nous arrive. Je suis donc resté seul à Vitry, ruminant ma peine.








suite le : 3 septembre 2024










mardi 22 août 2017 précédemment 12 août 2024 Raïssa J'ai convaincu Gunther de quitter quelques jours son camping-car et de venir avec moi à Brest pour rencontrer mes parents. C'était trop mignon. Ils avaient tous les deux révisé ce qui leur restait de la langue allemande péniblement apprise en seconde langue au lycée quarante ou cinquante années plus tôt. Mes parents ne sont pas de la génération qui a connu la guerre et ils n'ont ainsi pas de préjugé contre les Allemands, considérant au contraire, comme beaucoup de Français, qu'en Allemagne tout marche mieux qu'en France puisque les Mercedes et les BMW sont de bonnes voitures et même, comme on le dit aujourd'hui, des voitures « premium ». Cela dit, ils se moquent que Gunther ait ou pas une voiture « premium » et ils n'ont pas demandé la marque de son camping-car. Ils arborent tous les deux des convictions marxistes. Ils ont un temps milité au parti communiste, le quittant après l'éviction par les post-staliniens des réformateurs considérés comme des socio-traitres. Leur Allemagne, ce n'est pas vraiment celle du nazisme, mais plutôt celle de Marx et de l'Allemagne de l'Est.

Le déjeuner s'est passé fort agréablement et le poisson de ma mère était parfait. Ne l'aurait-il pas été que cela aurait sans doute été un drame. Nous l'avons donc évité. J'ai annoncé au dessert que j'étais enceinte, ce qui n'a pas terni l'ambiance. Au retour, Gunther m'a gentiment reproché de ne pas lui avoir dit avant le déjeuner chez mes parents que j'étais enceinte. Je lui ai alors avoué que je ne l'étais peut-être pas, que je n'en savais rien, que cela n'avait pas d'importance, que l'on verrait plus tard. Il a ri et, une nouvelle fois, le camping-car a accueilli nos tendres ébats.

Il va bien falloir que je revienne sur terre.








suite le : 24 août 2024
22 août






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