Et puis il y a les Palestiniens. Israël est si proche. Si proche d'ailleurs que l'on ne sait pas bien quand les Israéliens vont entrer une nouvelles fois dans le pays.
Mais, malgré toutes les vicissitudes, il y a un pays qui se nomme le Liban et un peuple qui se nomme les Libanais et cela tient.
Je suis très heureux à l'idée de partir au Liban. J'y serai pour noël, que je passerai à Beyrouth, chez un futur collègue du centre culturel français.
J'y suis déjà et j'espère que cette fois-ci rien ne viendra contrarier cet espoir qui était encore invraisemblable il y a quelques semaines.
Mais je ne suis pas certain que faire du vélo au Liban soit plus facile qu'en Libye. Peut-être un peu plus cependant.
Enfin, Damien a décidé de ne plus être fâché pour rien. Moi, je n'étais pas vraiment fâché, mais il est en fait plus facile de faire semblant d'être fâché contre quelqu'un qui est fâché contre vous. Il faut ensuite pouvoir admettre qu'on n'était pas fâché quand l'autre est revenu à la raison.
Pour célébrer cette réconciliation, nous avons décidé d'aller passer les fêtes de fin d'année en Syrie et plus précisément à Alep. La demande de visa est en cours. Nous sommes convenus d'aller le 25 décembre exactement dans les ruines de Cyrrhus sur les traces-mêmes de nos deux saints et de passer la 31 décembre dans l'hôtel chic de Palmyre. Il n'a pas été simple de trouver des chambres. Mais, en nous y prenant aussi tardivement, nous avons pu bénéficier de désistements.
J'espère que nos exploits de guérisseurs ne seront pas parvenus jusqu'aux grandes oreilles des services secrets syriens qui détestent ce genre de choses. Mais nous n'en avons fait aucune publicité et ce n'est pas là-bas que nous en ferons.
Nous arriverons le samedi 21 décembre à Alep en passant par Vienne.
J'ai hâte.
Du coup, je me suis intéressé à la vie de ce Quentin, ce que je n'avais jamais vraiment fait. C'est un saint assez ancien puisqu'il aurait été martyrisé avant l'an 300. Je vais passe sur les tortures et la mort qu'on lui a infligées. C'est assez sordide, comme pour beaucoup de saintes et de saints.
C'est ensuite Eusébie qui, venue à la suite d'un songe pour retrouver sa dépouille, l'enterra dignement sur une colline, là où les bœufs se sont arrêtés. C'est à cet endroit que se situerait l'actuelle basilique.
Ce que j'adore, dans ces histoires de saints, tant pour Quentin que pour Eusébie, c'est que l'un et l'autre viennent en Picardie depuis Rome à la suite d'un songe. J'aimerais avoir cette foi et rêver que je dois aller ici ou là et d'y aller en char à bœufs. Je ne crois pas que ce soit aujourd'hui possible. On ne pourrait pas nourrir les bœufs dans ces villes immenses. Mais on peut le faire à pied. On va bien à Saint Jacques de Compostelle.
En tout cas, je vais chanter dans la basilique à noël et ça, c'est proprement miraculeux. Rendons grâce... Et c'est paradoxal, pour quelqu'un qui n'est pas croyant.
Nous avons trouvé une petite maison à louer vers l'avenue du Père Soulas, ce qui ne veut rien dire si l'on ne précise pas vers quels numéros puisque c'est une longue artères de la ville, qui commence vers le stade Philippidès et a presque 2500 numéros. Nous sommes vers les 2000. Je pensais que c'était l'ancienne route nationale 109 mais en fait elle passe plus au sud.
Je conçois que de telles précisions n'ont aucun intérêt. Mais moi, j'aime bien savoir où passaient les routes nationales quand elles étaient encore des routes nationales. C'est un passe-temps et je ne suis pas seule dans ce cas. Il y a des pages dédiées spécifiquement à cela sur les réseaux sociaux. La plus courue est bien sûr la fameuse route nationale 7 immortalisée par Charles Trénet. Mais bon. Je me contenterai de la 109. C'est assez joli « 109 », cela peut s'entendre comme « sang neuf ».
En parlant de sang neuf, j'ai rencontré quelqu'un. Il est un peu jeune pour moi, justement, mais ça ne me fait pas de mal. Il y a une chanson de Barbara sur ce thème qui se nomme, je crois, « Les Sables mouvants ». Bon, bien sûr, ça se termine par une séparation, mais c'est bien normal et d'ailleurs, même quand il n'y a pas de différence d'âge ça se termine souvent par une séparation aussi.
Il a une moto et nous roulons sur la nationale 109. C'est génial.
Le même jour ou presque l'armée s'opposant au régime syrien a pris la capitale Damas après avoir pris Alep, Homs et Hama. Il ne s'agit pas ici de trouver Charlie mais Bachar, qui s'est enfui. Il a bien fait, car son palais et sa résidence privée ont été pillés. Serait-il en Russie ? Peut-être. Après l'avoir lâché, les Russes peuvent bien l'héberger. Tant qu'ils ne l'envoient pas en Ukraine...
À Paris, le président élu des États-Unis a rencontré le président de l'Ukraine. Cela est présenté comme un succès diplomatique pour le président français. Il est plus habile à cela, semble-t-il, qu'à former des gouvernements. Car la France est encore sans gouvernement après que le précédent a été censuré par une majorité de députés.
En fait, Charlie à Notre-Dame, c'est Gabriel Attal. Sans doute l'un des plus jeunes des invités, sinon le plus jeune, il est à la fois ancien ministre, ancien premier ministre. Il est très correctement placé, au troisième rang, devant Bruno Lemaire et c'est heureux pour lui, car aurait-il été derrière qu'on ne l'aurait pas vu. La remarque peut sembler déplaisante. Elle l'est et elle est surtout stupide.
En fait, tous ces gens sont dans une cathédrale qui n'est pas encore consacrée. C'est le lendemain que c'était du sérieux, comme en son temps aurait dit Sarkozy, s'agissant certes d'une autre histoire.
