Diégèse Les narratrices et les narrateurs
Journal d'Ulrich en 2020 - 39 jours -
Ulrich vit et travaille à Florac en Lozère.




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mardi 9 janvier 2024 jeudi 9 janvier 2020 Si j'avais su, j'aurais passé les fêtes de fin d'année à Florac. C'est ici que je les passe d'ordinaire et je ne sais pas quelle mouche nous a piqués que de vouloir aller à Palavas. C'est sans doute la station balnéaire la plus proche de la sous-préfecture de la Lozère. Ce n'est pas la plus riante pour passer des fêtes de fin d'année. Nous nous sentions un peu confinés. L'ambiance était vraiment étrange et l'hôtelier semblait penser que nous étions des espions à la solde de quelque puissance ennemie.

J'avais choisi Palavas pour sa proximité avec la cathédrale de Maguelone, vaisseau de pierre inattendu sur le tombolo qui va de Frontignan, au sud, jusqu'à la Grande-Motte. La promenade à pied depuis ce qui sert de centre à Palavas n'est pas désagréable. Nous avons même vu des baigneurs. Il y a quelques années, je les aurais volontiers rejoints. Je suis désormais devenu frileux.

Le dernier jour du séjour, nous avons fait une dernière fois la promenade jusqu'à Maguelone et c'est là que je lui ai annoncé que je souhaitais que nous nous séparions. Et puis, je suis parti. Quand je suis rentré à l'hôtel, ses affaires avaient été débarrassées. Je suis rentré seul à Florac avec la voiture de location.




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lundi 15 janvier 2024 mercredi 15 janvier 2020 Cela fera demain déjà une semaine que je vis seul à Florac. Il y avait bien une quinzaine d'années que cela ne m'était pas arrivé. Quand je lui ai dit que je voulais que nous nous séparions, je n'imaginais pas que ce serait aussi soudain, aussi brutal. Une rupture, c'est d'abord rompre avec la concertation. Même quand on choisit de rompre, on n'en choisit pas les modalités et celles-ci sont surprenantes.

Je me demande quand j'ai choisi de rompre ou même quand j'ai pensé pouvoir choisir de rompre. C'est assez indécidable. Dans les films et les romans, les auteurs font croire qu'il faut un fait déclencheur, qui peut être une dispute ou la découverte d'une trahison. Ce n'est pas le cas pour moi. D'ailleurs, je pense que les faits présentés comme les causes de la rupture ne sont en vérité que des prétextes. La séquence n'est pas : « tu me trompes, donc, je te quitte. », mais bien : « Je veux te quitter, or tu me trompes, ce qui me permet de rompre, ce qui m'en donne l'occasion. »

Pour être suffisamment précis, la rupture diffère sensiblement de la séparation. Dans « rupture », il y a toujours de la violence. Peut-être ne voulais-je qu'une séparation sans rupture ? Il est trop tard pour qu'il en soit autrement.




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lundi 29 janvier 2024 mercredi 29 janvier 2020 Il faut que je me décide à acheter une voiture. Jusqu'alors, nous avions sa vieille guimbarde, bien suffisante pour aller faire les courses. Il nous arrivait, non sans crainte, d'aller jusqu'à Mende et à Marvejols, soit environ cent kilomètres aller et retour. Pousser plus loin ne nous aurait pas semblé raisonnable. C'est d'ailleurs pour cela que nous avions loué une voiture pour aller à Palavas-les-Flots. Je vais aller chez Giraud, le concessionnaire Peugeot de Mende. Mais, il faut que je trouve quelqu'un qui accepte de m'y emmener...

Et puis aussi, il faut que je m'assure que la banque suivra. La séparation me coûte cher. J'ai gardé l'appartement, mais je suis seul pour payer le loyer. Je vais devoir faire des heures supplémentaires. Le problème, c'est que faire des heures supplémentaires quand on est à son compte ne rapporte pas nécessairement plus d'argent. Je devrais plutôt diversifier mes activités. On verra bien.

Je n'ai toujours aucune nouvelle. Je vais finir par m'inquiéter.




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samedi 10 février 2024 lundi 10 février 2020 Je croise les doigts. C'est demain que je dois aller chercher ma nouvelle voiture à Mende. J'ai finalement pris un modèle Peugeot en L.L.D. C'est ce qui me revient le moins cher tous les mois. J'ai appris à cette occasion que L.L.D signifie « Location Longue Durée ». C'est un peu comme un contrat de mariage qui prévoirait le divorce.

En parlant de divorce, une cliente, fort jolie, a proposé de m'emmener à Mende. Je n'ai pas refusé. Elle porte le prénom étrange mais très joli de « Ombrelle ». Je me demande comment ses parents ont pu faire accepter ce prénom à l'État-civil. Mais, peut-être n'est-ce pas son prénom de naissance. Elle va aussi à la salle de sport. Bref, elle est super. Et elle vient, m'a-t-elle dit, de divorcer. Il faut quand même que je fasse attention à ne pas m'emballer. Je vais lui proposer de l'inviter à déjeuner à Mende après avoir récupéré la voiture. Je verrai bien si elle accepte.

Ai-je envie d'être de nouveau en couple ? Je ne sais pas. Ai-je envie d'être amoureux ? Je sens bien qu'il est un peu trop tard pour me poser la question.




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mercredi 14 février 2024 vendredi 14 février 2020 J'ai rendez-vous avec Ombrelle ce soir et c'est la Saint-Valentin. Je lui ai proposé en souriant de nous voir le 14 au soir et elle a accepté en souriant. Je vais lui faire un petit cadeau, un de ces petits cadeaux qui n'engagent à rien mais qui soulignent une complicité naissante. J'ai commandé sur l'internet un bandeau coloré pour faire du sport. J'espère qu'il lui plaira. Il est dit qu'il a des vertus relaxantes. J'ai réservé à La Salamandre au bout de l'esplanade du marché. Il paraît que c'est bien et que c'est abordable. J'ai bien conscience que d'aller dîner en couple le soir de la Saint-Valentin peut déjà sembler une forme d'engagement. Pourtant, il ne s'est rien passé entre nous. J'allais écrire : il ne s'est encore rien passé entre nous. C'est bien le signe que j'ai quelque chose derrière la tête... J'ai l'air malin avec mon petit cadeau et mon invitation légère. Mais après tout, elle aussi a peut-être quelque chose derrière la tête.

Mais en tout cas, je sais désormais que je n'ai pas envie d'être en couple et que ça se finisse à Palavas-les-Flots.




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mercredi 28 février 2024 vendredi 28 février 2020 Ombrelle est partie. Elle n'est pas partie pour toujours et elle n'est pas partie fâchée. Elle est seulement partie voir sa mère à Brive. Elle ne m'a fort heureusement pas proposé de l'accompagner, ce qui aurait été une manière un peu dure d'officialiser notre liaison. Ce n'est pas d'ailleurs que cette liaison soit clandestine. Elle est libre autant que je le suis et nos amis respectifs savent qu'il y a « quelque chose » entre nous. Mais, justement, ce « quelque chose », ni elle ni moi ne voulons l'expliciter pour le moment. Ce « quelque chose » fait que nous nous voyons presque tous les jours, fait que je l'attends souvent à la sortie du travail, que nous faisons de longues promenades dans le froid, que nous nous réchauffons en nous tenant dans les bras l'un de l'autre et que nous passons plusieurs nuits de la semaine dans le même lit. Et bien sûr, nous faisons l'amour, nous nous embrassons sur la bouche avec la langue. Nous faisons des courses ensemble. Je crois qu'avec tout cela, nous ressemblons vraiment à un couple et que nous pouvons dire à bon droit qu'il y a bien « quelque chose » entre nous. Mais quoi ?




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dimanche 3 mars 2024 mardi 3 mars 2020 Ombrelle m'a appelé dimanche soir pour me dire que sa mère ne se sentait pas très bien et qu'elle allait rester auprès d'elle. J'espère que sa mère n'a pas attrapé le virus chinois dont tout le monde parle. Elle n'est pas allée en Chine mais elle travaille à l'hôpital de Bordeaux, or c'est dans cet hôpital que les premiers cas ont été détectés. J'espère que sa mère se remettra rapidement et qu'Ombrelle pourra revenir à Florac.Depuis le 29 février, dans l'Oise, les rassemblements sont interdits.

Le médecin de la mère d'Ombrelle a utilisé un drôle de terme. Il lui a dit que si sa mère avait le COVID, elle serait elle-même « cas-contact ». Je parie que ce terme va faire florès avec ses trois « c » et ses deux « a ». Ça s'entend bien et ça se dit bien. c'est un peu comme le fameux slogan publicitaire des années 1980 « Clic Clac Merci Kodak ». Je suis donc certain que si l'épidémie se confirme et se développe, ce qui semble bien être le cas, alors, même à Florac ça va faire florès.

« Faire florès à Florac... Signé Furax... » Bon, je délire, je ferais mieux d'aller me coucher.




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jeudi 21 mars 2024 samedi 21 mars 2020 Bon, c'est fait... Nous sommes confinés. Ombrelle est restée à Bordeaux et je suis à Florac. Elle a attrapé une forme légère du COVID. De ce fait, elle ne voit plus sa mère. Elle vit dans le même appartement, mais l'une et l'autre ne sortent pas de leur chambre. Elles commandent sur internet de la nourriture qui leur est livrée. Elles commandent des livraisons à des heures différentes.

Tout cela est angoissant.

Avec Ombrelle, nous nous sommes parlé hier en visioconférence. Il a suffit de télécharger une application. C'était drôle de faire cela. Mais, je pense que cette expérience renforce l'attachement que nous avons l'un pour l'autre. C'est quand même bizarre, mais je dois l'avouer, nous nous sommes dit pour la première fois que nous nous aimions sur ordinateur. Cela avait un petit côté dramatique, surtout que la mauvaise connexion hachait les images et le son. Le président de la République a dit que nous étions en guerre. Ce soir-là, nous avions vraiment l'impression de l'être. Je crois bien que nous pleurions.




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samedi 23 mars 2024 lundi 23 mars 2020 C'est fait, j'ai vu sur internet que les textes officiels organisant le confinement ont été publiés. C'est encore un bel exemple du centralisme français. Le COVID en Lozère est quasi inexistant et si je pars me promener sur les chemins, je peux bien faire plus d'un kilomètre sans rencontrer qui que ce soit. Ici, nous ne souffrons pas de la pénurie de masques. D'ailleurs, je n'ai jamais vu en ville que le maire pour en porter un et aussi le sous-préfet, mais il sort peu. Ceux qui ont fait des réserves partagent avec les autres. Moi qui me demandais si c'était une bonne idée de vivre à Florac, même devenue Florac-Trois-Rivières, je ne me pose plus de questions.

Mais il faut que je me renseigne, car mon activité professionnelle de guide et de moniteur de canoë dépend du tourisme et sans tourisme, pas de revenus. Je suis en auto-entrepreneur. J'espère que je vais avoir le droit à des aides, sinon, je ne sais pas comment je vais faire. Je vais regarder s'il n'y a pas de demandes d'embauche temporaire, mais je crains que non. Déjà, l'emploi n'est pas ce qui fait florès à Florac (jeu de mot), mais en ce moment, c'est carrément sinistré. Peut-être la mairie a-t-elle besoin de bras pour porter des paniers-repas aux personnes âgées isolées ? Je vais m'occuper de tout cela.

Ombrelle est toujours isolée à deux pièces de distance de sa mère qu'il va peut-être falloir hospitaliser.




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mardi 2 avril 2024 jeudi 2 avril 2020 Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a annoncé que l'on pourrait bientôt avoir les formulaires justifiant les sorties sur les téléphones portables. C'est franchement formidable. Je me demande si on va aussi inventer des lignes de démarcation numériques. Je peux très bien les imaginer. Chaque citoyenne et chaque citoyen au-dessus de douze ans aurait l'obligation de porter en permanence sur elle ou sur lui un téléphone mobile doté de l'application « Border ». Les technos du ministère de l'Intérieur lui auraient donné un nom anglais pour faire plus vrai. On peut même penser qu'ils l'auraient volontiers appelée « Borderline » avant qu'un communicant un peu moins décérébré ne l'empêche en en révélant la signification. Ensuite, un périmètre serait assigné sur justificatifs à chacune et à chacun. Les critères seraient divers et fondés sur l'âge, potentiellement sur le genre, les conditions de ressource... Si l'on y réfléchit un peu, cela rendrait visibles les conditions de déplacement réelles de la population hors temps de pandémie. Plus on est vieux et aisé, plus on peut se déplacer. Les enfants sont consignés à des trajets précis et nécessairement limités. Il en va de même du pauvre qui, dans les pires des cas, est assigné à résidence sur un bout de carton dans le métro d'une métropole.

Les critères d'autorisation de déplacement annoncés ne font pas mention d'un amour naissant comme un motif de nécessité absolue. Ce sont donc de mauvais critères qui m'empêcheront d'aller à Bordeaux.




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mercredi 10 avril 2024 vendredi 10 avril 2020 Nous sommes devenus, Ombrelle et moi, experts des logiciels de vidéoconférence. Nous décalons nos conversations, car, à partir de huit heures du matin et au moins jusqu'à vingt-deux heures, le réseau est souvent saturé. C'est incroyable d'ailleurs de constater comment une population considérée comme rurale s'est vite habituée à échanger par ce canal et ce, à tous les âges ou presque. Hier, je suis sorti pour mes courses essentielles ou considérées comme telles. J'attendais à la boulangerie dans laquelle seule la boulangère portait un masque et des gants pour servir. Il y avait devant moi une dame plus très jeune, et même très avancée en âge, qui racontait à l'une de ses connaissances qu'elle avait fait un zoom la veille au soir avec ses enfants qui étaient à Paris. Je l'aurais volontiers embrassée, mais, ce n'est pas conseillé et c'est même interdit.

Il y a tellement d'interdictions que certains en inventent même. Un copain qui travaille à la mairie m'a dit qu'ils recevaient tous les jours ou presque des lettres de dénonciation. Il n'a pas fallu longtemps pour que les délateurs sortent du bois. Même si, la délation, en Lozère, n'a jamais été une tradition locale. Peu importe, il en suffit de quelques-uns et le ton est donné.




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dimanche 14 avril 2024 mardi 14 avril 2020 On en aurait, selon le Président de la République, jusqu'au 11 mai. Le déconfinement, selon lui, ou plutôt, selon ce qu'il nous dit, serait progressif et sélectif. Moi je propose que Florac soit une terre d'expérimentation. Elle ferait d'ailleurs partie des villes les moins touchées par le virus. Et je propose aussi que l'on autorise les Bordelaises qui le souhaitent à revenir en Lozère et plus particulièrement dans sa sous-préfecture.

Je ne sais pas si ma proposition sera entendue.

La mère d'Ombrelle va un peu mieux. Ombrelle semble aller bien. Elle peut désormais sortir en ville pour aller faire les courses. C'est déjà ça.

Quelle drôle de période... Si, comme l'avait dit le président Macron, nous sommes en guerre, il s'agit bien là d'une drôle de guerre.

Je lis que le Président est déjà en campagne. Les élections sont en 2022. Espérons que les gens pourront sortir pour aller voter.




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lundi 22 avril 2024 mercredi 22 avril 2020 Je n'avais avant la pandémie jamais lu le Journal officiel, ni les comptes rendus du Conseil des ministres sur le site internet de l'Élysée. On se prend vite au jeu. L'activité réglementaire, en ce moment, est particulièrement touffue et le gouvernement publie des ordonnances qu'il modifie ensuite en fonction de l'état sanitaire du pays. Aujourd'hui, par exemple, il s'agit d'adapter le prolongement de la trêve hivernale aux territoires et départements d'Outre mer. C'est une bien bonne chose. Je ne lis pas que l'on puisse adapter les mesures de confinement à l'état amoureux. Voilà qui est bien dommage et l'on devrait pouvoir sans difficulté aller de Florac à Bordeaux au seul motif d'embrasser sa bien aimée.

Surtout qu'elle va bien maintenant, si je la crois et si je crois ce que je vois lors de nos échanges par visioconférence. Sa mère aussi va mieux. Beaucoup mieux même. Elle sont toutes les deux sorties de l'isolement obligatoire et peuvent même aller faire leurs courses essentielles en dehors de chez elle.

Et si je m'échappais de Florac malgré les mesures de police ? Je vais mieux y réfléchir. Je pourrais faire une surprise à Ombrelle pour le premier mai, par exemple.




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jeudi 2 mai 2024
samedi 2 mai 2020
Le pays est fatigué. Son économie est fatiguée. Les beaux jours arrivent et plus que jamais les gens ont envie de se saisir du printemps. Le déconfinement est annoncé pour le 11 mai. J'espère que la date n'en sera pas repoussée.

Je ne sais pas si ma relation avec Ombrelle va survivre à ce long éloignement. Les appels téléphoniques et en vidéo s'espacent. On n'a plus grand chose à se dire. Je vois mal comment il pourrait en être autrement. Au début, il y avait au moins les bulletins de santé à partager, mais maintenant, sauf à ce que j'attrape le COVID avant le 11 mai, tout le monde va bien. Sa mère a encore besoin d'une assistance respiratoire, mais c'est géré.

Je ne suis même pas certain qu'Ombrelle reviendra à Florac et elle ne semble pas pressée que je vienne à Bordeaux dès la fin du confinement.

Bref, je ne sais plus où nous en sommes. Notre jeune couple aura peut-être succombé aux mesures de protection contre la pandémie.




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mardi 14 mai 2024 jeudi 14 mai 2020 Le point épidémiologique publié aujourd'hui par le ministère de la Santé ou l'une de ses agences est formel : les indicateurs épidémiologiques de circulation du SARS-CoV2 sont en baisse depuis six semaines en France, sauf à Mayotte. Il n'en reste pas moins que ces dernières 24 heures, on a compté 351 nouveaux décès dûs à cette saloperie, portant le décompte morbide à 27 425 personnes décédées. Cela fait seulement 4 jours que le déconfinement a augmenté et tout le monde se rue sur les magasins dont la marchandise était jugée comme non essentielle. On ne sait pas si la pandémie ne va pas repartir.

Le Premier Ministre Édouard Philippe a annoncé que les Français pourront voyager dans l'Hexagone cet été. C'est la seule bonne nouvelle, à supposer qu'Ombrelle veuille un jour revenir de Bordeaux ou qu'elle accepte que je vienne la voir.

Je ne vais pas provoquer d'explications. Elle a été très éprouvée par la maladie de sa mère et la sienne propre. Notre histoire était à peine naissante quand elle est partie. Je me suis peut-être raconté des histoires. On verra bien. En attendant, je vais préparer le matériel pour les touristes de cet été puisque touristes il y aura semble-t-il.




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samedi premier juin 2024
lundi premier juin 2020
C'est le lundi de Pentecôte. Il y en a qui travaillent, d'autres non. Il y a encore plus de quatorze mille personnes hospitalisées et il y a eu 31 morts des suites de la COVID ces dernières vingt-quatre heures. Il n'y a eu aucun mort en Espagne. Cela ne veut pas dire que le pays est sorti de la pandémie. En France,  il y avait environ deux mille personnes de plus dans les hôpitaux la semaine dernière. Tout semble indiquer que la pandémie reflue. Cependant, l'OMS a rappelé que le virus n'était pas devenu moins pathogène.

Je ne vais pas aller à Bordeaux. Ombrelle semble réticente à l'idée que je vienne et ne parle toujours pas de revenir à Florac. C'est peut-être mieux que l'on en reste là. Je ne suis même plus certain que je la reconnaîtrais dans la rue.

Quand la vie sera redevenue normale, nous aviserons, ou plutôt, j'aviserai. Mais je ne suis pas certain que la vie redeviendra normale un jour. En tout cas, ce ne sera pas la même normalité qu'avant le COVID.




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mercredi 19 juin 2024
vendredi 19 juin 2020
Je n'y crois pas ! J'ai attrapé le COVID à Florac !

Je ne sais pas combien de cas il y a eu en ville jusqu'à présent mais ça doit se compter sur les doigts de la main. Je me demande comment je l'ai attrapé. C'est sûr que la plupart des pays européens ouvrent de nouveau leurs frontières, sauf l'Espagne, mais ça ne devrait pas trop tarder.

Peu importe. J'espère au moins que cela favorisera mon immunisation. J'ai beaucoup de fièvre, je tousse, je n'ai ni goût ni odorat et du courage pour rien. Même tenir mes mains sur le clavier de l'ordinateur m'est pénible.

Ce virus est quand même une vraie saloperie. Je l'ai lu, bien sûr, comme tout le monde, mais c'est très différent quand on l'a. C'est comme si on avait adopté un mauvais animal domestique par inadvertance. On vit avec et il vous détruit. Il allonge les distances, alourdit les objets, rend tout projet difficilement réalisable.

Cela pourrait sembler paradoxal, mais le fait que j'aie le COVID semble nous avoir rapprochés Ombrelle et moi.




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jeudi 27 juin 2024 samedi 27 juin 2020 Je sors progressivement du COVID. Je n'ai pas eu d'autres complications, notamment de complications pulmonaires, qui semblent pourtant courantes, mais comme frappant les personnes de manière aléatoire. Tel sportif hyperventilé toussera quand tel fumeur invétéré continuera de tousser également, mais à cause du tabac. J'ai un temps pensé descendre à Marseille pour tenter de me faire prescrire le médicament miracle du Professeur Raoult. Mais, il n'est pas certain que ce monsieur, malgré tous ses diplômes et malgré sa position officielle, ne soit pas un charlatan. L'histoire le dira.

Je vais essayer de reprendre les cours de canoë-kayak sur la rivière mais, il faut que je fasse moi-même d'abord plusieurs descentes pour repérer l'état de la rivière et aussi pour vérifier que je suis assez en forme pour me sortir de l'eau si nécessaire et surtout pour sortir une ou un stagiaire.

Ombrelle m'y encourage, ce qui me semble bon signe. Je lui ai proposé de s'inscrire. Elle n'a pas dit oui, mais elle n'a pas dit non. Ce serait bien de la revoir à Florac en faisant du Kayak, et pas seulement pour la rime.




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mercredi 3 juillet 2024
vendredi 3 juillet 2020
Ombrelle arrive à Florac demain. Je n'y crois pas. Je n'ai pas osé lui demander où elle allait loger et je ne lui ai pas proposé de venir chez moi. Je pense d'ailleurs qu'elle a gardé son appartement et qu'elle va donc le reprendre sans problème.

Je ne sais pas si je dois aller chez le coiffeur. Si j'y vais aujourd'hui, ça se verra demain que j'y suis allé la veille. Mais si je n'y vais pas, je vais paraître négligé. Je sais bien qu'il y a pire comme dilemme mais peu importe, je n'arrive pas à le résoudre. Je pense que j'irai demain matin. Il n'y a  rien d'étrange à aller chez le coiffeur le samedi matin et c'est pure coïncidence si elle arrive aux alentours de 14 heures.

Je vais l'inviter à dîner à la maison. Il est encore trop tôt pour retourner au restaurant. Mais si je l'invite à la maison, cela pourrait paraître un peu insistant, sinon inconvenant. Je vais donc l'inviter au restaurant. Encore faut-il que j'en trouve un ouvert et dont les prix seront compatibles avec mes moyens.

Je suis vraiment complètement fauché. Et les cours de canoë ne reprennent que lundi. Et je n'ai pas eu beaucoup d'inscrits. Peu de gens savent que c'est déjà possible de refaire du kayak sur la rivière.




20
dimanche 21 juillet 2024
mardi 21 juillet 2020
Je lis que le centre des finances publiques de Florac est fermé jusqu'au 30 juillet pour cause de suspicion de cas de COVID-19. Il n'y a rien d'extraordinaire à cela, mais on a tellement envie de faire comme si ce virus était derrière nous que tout le monde est surpris. Je l'ai appris d'ailleurs par hasard en ville en allant à la boulangerie. Et puis, il est vrai qu'à Florac, la population ne se sentait presque pas concernée.

Les cours de kayak sur la rivière reprennent doucement, mais surtout les cours d'initiation pour les enfants. Ombrelle ne s'est pas inscrite. D'ailleurs, je ne l'ai presque pas vue. Nous avons pris un café de temps en temps près de l'église comme deux étrangers. On pourrait dire que le COVID nous a rendus étrangers l'un à l'autre.

C'est comme si elle avait quelque chose à me dire, sinon à m'avouer et qu'elle n'osait pas, ou qu'elle n'y parvenait pas. À vrai dire, cela m'est un peu égal. Certaines histoires de cœur se terminent dans la violence des émotions quand d'autres tombent d'elles-mêmes comme les feuilles des arbres à l'automne. Nous sommes certainement dans l'automne de notre histoire, dont le printemps a été volé par le coronavirus.

Ce n'est pas la meilleure période de ma vie. Ce ne sera pas non plus la pire, je pense.




21
mardi 6 août 2024
jeudi 6 août 2020
Je dîne avec Ombrelle aujourd'hui. C'est assez inattendu. Nous nous sommes croisés par hasard au supermarché. Nous étions embarrassés comme deux adolescents. Nous ne nous sommes évidemment pas fait la bise, ce qui avec nos masques aurait ajouté du ridicule à un risque de contagion, même ténu, ayant été contaminés tous les deux.

C'est elle qui a proposé de dîner. Et elle a proposé que ce soit chez moi. Elle m'a un peu dicté le menu pour que je ne me trompe pas. Elle est végan et intolérante au Gluten. Cela exclut une grande part de mon alimentation habituelle. La pizza, par exemple ne sera pas au rendez-vous. Sauf, si je trouve une pâte sans gluten ou si je parviens à faire une pâte à pizza avec une farine sans gluten. Pour la garniture, cela sera plus simple. Elle a bien précisé qu'elle ne mangeait pas de poivron. Je me suis bien fait préciser qu'elle mangeait des tomates.

Je me demande comment va se passer la soirée. Si je ne trouve pas de farine sans gluten, je ferai une salade. Je ne ferai pas de dessert avec du lait car elle est aussi intolérante au lactose.

J'espère qu'elle n'est pas intolérante à moi.




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mardi 20 août 2024
jeudi 20 août 2020
Nous nous voyons presque tous les jours et surtout sur la rivière. Ombrelle s'est inscrite aux cours, que je lui ai offerts bien volontiers. Elle est vraiment superbe et très douée. Je pourrais presqu'en faire une championne, même s'il est un peu tard, déjà. Après tout, c'est une discipline olympique.

En cette fin août, les indicateurs épidémiques ne sont pas bons. Il y aurait eu plus de 4700 nouveaux cas ces dernières vingt-quatre heures. Le sinistre ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, exclut le report de la rentrée et annonce que les enseignants de maternelle seront dispensés de masque. Ici à Florac, le nombre de cas de COVID est encore proche de zéro. C'est notre privilège. Et il semblerait que même les touristes ont eu le bon goût de laisser le COVID chez eux. Cela dit, c'est aussi qu'ils sont fort peu nombreux. Malheureusement. Heureusement que j'ai réussi à faire valoir la baisse de revenus de mon activité saisonnière, car sinon, je ne sais pas bien comment je ferais.

Ombrelle n'a pas ces soucis. Elle perçoit sa bourse de doctorat. Elle vit dans un appartement qui appartient à ses parents et pendant l'année scolaire, elle ajoute à cela le revenu de quelques cours particuliers. Elle est historienne, mais elle fait aussi réviser le français et jusqu'à la sixième le calcul.

Notre relation est toujours aussi chaste et nous n'en parlons pas. Après tout, nous sommes bien ensemble et le COVID a refroidi beaucoup d'élans libidinaux. L'échange de fluides n'est pas à la mode.




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lundi 26 août 2024
mercredi 26 août 2020
La saison se termine. J'arrêterai les cours de canoë-kayak le 13 septembre. Je vais prendre un peu de vacances. Je n'en peux plus de répéter toujours la même chose. Je crois aussi que j'ai envie de me baigner dans la mer. Je ne suis pas retourné à la mer depuis ce mois de janvier funeste quand nous avons rompu. Je n'ai jamais eu de nouvelles d'ailleurs. Il est vrai que je n'en ai jamais pris.

Je crois que je vais conjurer le sort en retournant sur les lieux de cette rupture inopinée. Palavas-les-Flots est fréquentable et même agréable en septembre et un de mes élèves de l'été dernier y loue un petit appartement qui appartenait à sa grand-mère. Je vais proposer à Ombrelle de venir avec moi, tout en craignant qu'elle accepte. Je vais d'abord vérifier que l'appartement a bien deux chambres. Je ne voudrais pas qu'elle croie que je lui tends un piège. Ce serait un doux piège, mais ce serait un piège.

Ombrelle a cette particularité de n'être ni proche, ni lointaine. Je ne dirais pourtant pas d'elle qu'elle garde ses distances. Ce n'est pas ce que je ressens et d'ailleurs, plusieurs fois pendant l'été, nous avons été très près l'un de l'autre, physiquement. Pourtant, quelque chose n'est pas résolu entre nous. C'est un peu comme si la pandémie avait éteint le désir.




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dimanche premier septembre 2024 mardi premier septembre 2020
Je sais pourtant que les dernières semaines de l'été sont les plus dangereuses. Les élèves, surtout les plus jeunes, croient tout savoir du canoë-kayak et sont moins attentifs aux consignes que je leur donne. Dans le même temps, les conditions météorologiques se font plus variables. C'est la saison des orages et celle conjointe d'épisodes cévenols aussi violents que soudains. On ne sort donc pas très loin. Mais, cela suscite des frustrations qu'il faut gérer. Et personne ne veut prendre en compte que le moniteur est fatigué. J'ai donc été un peu vif avec un jeune. Ses parents sont venus me voir pour se plaindre. J'ai été un peu vif avec les parents. Le père m'a dit qu'il me ferait retirer ma licence, ce à quoi j'ai répondu que je préférais perdre ma licence qu'un de mes élèves dans une crue. Cela les a momentanément calmés. Mais, avec ce genre de personnes, rien n'est certain. Je verrai bien sir je reçois un courrier ou non.

Pour tout arranger, le tout de France, retardé cette année à cause du COVID, passe par Florac. La sous-préfète de Florac, qui s'appelle Chloé a publié un arrêté de 14 articles, qui m'a au moins appris que la sous-préfète s'appelle Chloé. En gros, il faut laisser passer le tour, ne pas copier les badges, bref ne pas faire l'idiot. Je n'ai d'ailleurs pas envie de faire l'idiot. Je ne sais pas s'ils auront besoin de volontaires ou non. J'irais bien voir passer le tour avec Ombrelle. Je vais lui demander si l'idée la tente.

J'ai hâte en fait de partir en vacances avec elle. J'ai hâte de partir en vacances, même sans elle.




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mercredi 11 septembre 2024 vendredi 11 septembre 2020
Nous sommes arrivés à Palavas et je retrouve Palavas comme je connais Palavas. Je viens ici depuis l'enfance, mais c'est à l'adolescence que j'ai préféré la station balnéaire. Tout semblait plus simple ici à l'adolescent que j'étais. C'est d'ailleurs ici que je suis monté dans mon premier canoë, qui était un canoë de mer, lourd, trop lourd, surtout pour moi qui étais encore une brindille. Je me suis dit que ce serait bien d'essayer un canoë plus léger et de faire de la glisse en rivière. J'ai eu la chance d'accomplir mon rêve.

Nous avons célébré mon anniversaire. J'ai vingt-sept ans et cela me semble déjà vieux. Ombrelle me dit que ce n'est vraiment pas vieux. C'est facile pour elle de dire cela. Elle n'a que vingt-trois ans à peine. Moi, je me souviens du 11 septembre 2001. J'avais donc huit ans. C'était peu de temps après la rentrée des classes. On n'avait pas encore de téléphone mobile dans nos cartables, mais je me souviens de la mère d'un copain qui était venu le chercher en début d'après-midi en insistant pour l'emmener avec elle. Elle était persuadée que c'était le début de la troisième guerre mondiale. Alors, on nous a réunis dans la salle de sport pour nous expliquer que quelque chose de grave s'était produit très loin d'ici, à New-York, mais que nous étions en sécurité et que ce n'était pas du tout le début de la troisième guerre mondiale.

Le soir, j'ai regardé le journal télévisé avec mes parents. Je me souviens de cette forme qui s'est lancée dans le vide. Elle me revient souvent en mémoire. Je n'ai pas bien dormi cette nuit-là. Ombrelle, bien sûr, n'avait aucun souvenir. Cela, me dit-elle, lui faisait penser aux jeux vidéos de son grand-frère.




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mercredi 25 septembre 2024 vendredi 25 septembre 2020
Il ne s'est rien passé entre Ombrelle et moi pendant ces petites vacances. Mais, nous sommes rentrés ensemble à Florac. Alors que la dernière fois que j'étais venu, j'étais rentré seul.

Je crois que je vais laisser tomber cette histoire. Un échec de plus. C'est à croire que je ne parviens pas à être amoureux. Ou plutôt, je ne parviens pas à faire que la personne dont je suis amoureux soit aussi amoureuse de moi. C'est peut-être aussi que je ne suis pas suffisamment amoureux.

Ombrelle m'a avoué qu'elle avait rencontré un garçon à Bordeaux. Je ne lui ai pas demandé comment elle l'avait rencontré et elle ne me l'a pas dit. Je ne sais pas ce qui s'est passé entre eux. Mais, elle m'a dit qu'elle l'avait encore dans la tête. Je lui ai dit que je comprenais très bien.

Mais en fait, je ne comprends pas du tout pourquoi elle ne me l'a pas dit plus tôt et surtout pourquoi il aura fallu attendre d'être à Palavas-les-Flots pour qu'elle me dise cela.

Je suis assez fier de moi. J'ai fait bonne figure. Et puis je suis sorti pour aller courir. L'avantage d'être sportif c'est que l'on peut sortir pour aller courir. Cela évacue le stress plus rapidement que la marche. J'ai très bien couru ce jour-là.




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dimanche 29 septembre 2024 mardi 29 septembre 2020
Je ne sais pas ce que je vais faire de cet hiver. J'ai fermé l'école de canoë-kayak. Je n'ai pas les finances pour aller dans l'hémisphère sud. De toute façon, les voyages internationaux sont encore limités. Je n'ai plus d'amourette en vue. Je n'ai plus d'amour en vue. Je suis seul à Florac, l'une des plus petites sous-préfectures de France.

Cela m'inquiète de me sentir aussi sec et désœuvré. Même le sport ne me fait plus envie. Fort heureusement, je parviens à me forcer à courir tous les jours et à m'entraîner avec le matériel que j'ai chez moi. C'est une routine qui me fait du bien. Si j'arrêtais, je crois que j'en mourrais.

J'ai croisé Ombrelle hier en face de la poste. Je l'ai trouvée bien jolie. Elle m'a fait un signe de la main. Elle était en pleine conversation téléphonique. Elle m'a tourné le dos comme on le fait pour signifier que l'on ne veut pas être dérangé. Je n'ai pas traversé la rue. Je ne suis pas allé à la poste. D'ailleurs, je n'avais rien à y faire.

Il ne faut pas que je reste à Florac. Je dois trouver un autre point de chute. Au moins pour l'hiver.
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samedi 5 octobre 2024 lundi 5 octobre 2020

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mercredi 4 novembre 2020

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dimanche 10 novembre 2024 mardi 10 novembre 2020
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mercredi 18 décembre 2024
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lundi 30 décembre 2024 mercredi 30 décembre 2020