Diégèse | Calendrier de vie de l'auteur en spirale d'Ulam | ||||||||
dimanche 7 juillet
2024 |
2024 |
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ce
travail est commencé depuis 8955 jours
(32 x 5 x 199 jours) |
et
son auteur est en vie depuis 23408 jours
(24 x 7 x 11 x 19 jours) |
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ce
qui représente 38,2562% de sa vie |
trois
mille trois cent quarante-quatre semaines de vie |
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hier | L'atelier
du
texte |
demain |
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table
des narratrices et des narrateurs |
les narratrices et les
narrateurs du protocole
d'écriture de 2024 |
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lundi 7 juillet 2003 | précédemment | 3 juillet 2024 | Danièle | Alors je suis partie en voiture. Je suis à Turin. C'est ma
première étape sur la route vénitienne. Il y avait un peu de
circulation et il faisait surtout très chaud. Je me souviens de
l'enfance, quand les voitures n'étaient pas climatisées et que nous
roulions toutes les fenêtres ouvertes avec des foulards autour de la
tête. Cela se terminait souvent par des otites ou des escarbilles dans
les yeux, et parfois les deux. Quand je pense à ce qui me manque et à qui me manque, ni l'enfance, ni personne de l'enfance ne me manque vraiment. L'enfance n'est pas un état, contrairement à ce que l'on veut bien en croire, c'est une classe préparatoire avant l'entrée dans l'âge adulte qui est une sorte de conservatoire. Entre les deux, il y a ce que l'on a nommé l'adolescence et qui marque le début de la période temporaire pendant laquelle on peut procréer. Mais ce n'est pas un état non plus, c'est une sorte d'examen probatoire que l'on ne réussit pas souvent. Je pourrais rester à Turin. C'est une ville possible où je me sens encore possible, reprenant en cela les propos de Nietzsche sur la ville. C'est aussi la ville où il a eu ses dernières crises de démence. Il faut donc que je fasse un peu attention. Je devrais voyager plus souvent. Le voyage estompe et même éteint les symptômes du manque. C'est sans doute qu'il laisse plus de place à l'avenir. |
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suite le : | 9 juillet 2024 | ||||||||
mercredi 7 juillet 2004 | précédemment | 1er juillet 2024 | Esteban | J'ai un contrôle le 15 juillet et ma petite famille m'a fait la
surprise, d'ici cette date, de m'offrir de partir en vacances. Nous
n'allons pas aller bien loin, mais, nous allons quitter le Jura pour
aller passer une semaine sur le lac Léman, en camping. pas très loin de
Thonon-les-Bains et plus exactement dans le camping du port de Sciez. Combien de plaisanterie n'avons nous pas faites sur le nom de la commune depuis que la surprise a été annoncée ? J'ai bien sûr - et c'était très certainement attendu - dit que j'étais « scié » d'aller à Sciez. Je ne sais pas si c'est drôle, mais ça fait rire les enfants, qui se sont mis à courir dans tous les sens en criant : « Papa est scié, papa est scié ». Le plus grand, qui est en pleine adolescence, a pris le parti de dire que ça le faisait « chier d'aller Sciez ». Personne n'a relevé, car on n'en attendait pas moins de lui. J'ai fini par lui dire qu'il pourrait aller à Thonon qui sonne presque comme « ton non ». Cela a fait aussi beaucoup rire les plus jeunes, qui ont repris leur sarabande en criant « ton non, ton non ». Toute cette débauche d'énergie est très certainement l'après-coup de mon opération. Les enfants, je le sais, avaient reçu de leur mère la consigne de ne pas manifester leur inquiétude. Ils ont obéi à la lettre. J'espère que cela ne les a pas trop impressionnés. J'ai toujours pris soin, moi aussi, comme leur mère d'ailleurs, de ne manifester aucune inquiétude devant eux. |
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suite le : | 15 juillet 2024 | |||||||
mardi 7 juillet 2009 | précédemment | 1er juillet 2024 | Jeanne | Mon médecin m'a arrêtée pour quinze jours. Je reprends le 20.
Cela ne m'arrange pas, car, j'ai des congés à prendre mais je ne
pouvais pas, je ne pouvais plus. C'est toujours pareil. J'ai d'abord
une insomnie, que je qualifie de « insomnie obsessionnelle ». Je la
qualifie ainsi parce que c'est toujours une image qui m'empêche de
dormir, une image qui revient, comme une extraction de mon quotidien,
une incrustation mentale. Cette fois, c'était bien sûr le regard de
Loïc à la sortie du bureau du médecin. Bien sûr, je me suis rappelé le
vers de Hugo : « L'œil était dans la tombe et regardait Caïn ». Mais,
cela ne m'a pas fait sourire. Si je ne dors pas, c'est bien parce que la
mort me hante et que mon lit est alors un caveau peuplé de tous les
patients que j'ai croisés et qui savaient qu'ils allaient mourir. Bref, mon médecin m'a prescrit des somnifères dont nous savons qu'ils me vont bien. Il m'a demandé si je pouvais quitter Nice un peu, mais je n'avais pas le courage et d'ailleurs pas les moyens de le faire. Mes escapades à Marseille pour trouver un appartement ont entamé mes petites économies et je dois garder ce qui reste pour mon installation. Le traitement de Loïc ne sera pas terminé quand je rentrerai, si je parviens à rentrer. J'essaierai alors de conjurer le sort. |
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suite le : | 17 juillet 2024 | ||||||||
7 juillet | |||||||||
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